Les Bourses européennes ont terminé en baisse mardi, à l'exception du Dax, le repli du secteur bancaire dans le sillage des mauvais résultats de la britannique HSBC et la reprise d'un nouveau cycle de négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine incitant les investisseurs à la prudence. À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,16% à 5.160,52 points. Le Footsie britannique a perdu 0,56% avec la hausse de la livre sterling mais le Dax allemand a grappillé 0,09%. L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,17%, le FTSEurofirst 300 0,16% et le Stoxx 600 0,22%. La confirmation par la Maison blanche d'un nouveau cycle de discussions dès ce mardi, avec des négociations à haut niveau prévues à partir de jeudi, n'a pas suffi à soutenir les marchés européens. Les inquiétudes concernant d'éventuelles surtaxes américaines sur les voitures européennes ont par ailleurs suscité de la prudence chez les investisseurs. Le ministre allemand de l'Economie a averti que les négociations commerciales entre l'Europe et les Etats-Unis allaient entrer dans leur phase la plus difficile et devraient se focaliser sur les biens industriels pour avoir une meilleure chance d'aboutir.
Valeurs & indicateurs En Bourse, HSBC Holdings, première banque européenne, a perdu 4,01% après avoir prévenu qu'elle pourrait différer certains investissements cette année et publié un bénéfice 2018 inférieur aux attentes en raison d'un ralentissement de sa croissance sur ses deux principaux marchés, la Grande-Bretagne et la Chine. Dans son sillage, l'indice Stoxx des financières a cédé 0,91%, enregistrant la plus mauvaise performance sectorielle. Commerzbank a reculé de 1,71% et Deutsche Bank de 2,1% à la Bourse de Francfort. Ailleurs, le cimentier HeidelbergCement a pris 3,57% après des prévisions annuelles bien accueillies. Avec un bond de 12,36%, Genfit a signé la plus forte progression du SBF 120 dans le sillage de son concurrent américain Intercept (+6,14% à Wall Street) qui a annoncé le succès clinique d'un traitement de la fibrose du foie provoquée par la NASH. En baisse, l'action Worldline a perdu 3,13%, Citigroup ayant abaissé sa recommandation à "neutre". Les perspectives économiques de l'Allemagne demeurent faibles en dépit d'une légère amélioration du sentiment des investisseurs en février, a observé l'institut ZEW en pointant le ralentissement de la demande extérieure et de la production industrielle. En Grande-Bretagne, la croissance des salaires est restée à son rythme le plus élevé depuis 10 ans sur la période octobre-décembre et les créations d'emplois sont restées dynamiques, témoignant d'un marché du travail toujours vigoureux à l'approche du Brexit. "Les données les plus récentes sur le marché du travail britannique restent globalement solides", a déclaré David Cheetham, analyste du courtier en ligne XTB.
Wall Street avance avec Walmart La Bourse de New York a fini en légère hausse mardi une séance en dents de scie, les résultats supérieurs aux attentes de Walmart ayant redonné confiance aux investisseurs malgré les incertitudes sur l'issue du différend commerciale entre les Etats-Unis et la Chine comme sur la politique monétaire de la Réserve fédérale. Après un week-end de trois jours, l'indice Dow Jones a gagné 8,07 points, soit 0,03%, à 25.891,32. Le S&P-500, plus large, a pris 4,16 points, soit 0,15%, à 2.779,76, clôturant au-dessus de sa moyenne mobile à 200 jours pour la cinquième séance d'affilée. Le Nasdaq Composite a progressé de 14,36 points, soit 0,19%, à 7.486,77. Il affiche désormais sept séances consécutives de hausse. Un nouveau cycle de discussions à haut niveau entre les Etats-Unis et la Chine devait débuter dans la journée à Washington pour tenter de rapprocher les deux premières puissances économiques du monde d'un compromis sur leurs relations commerciales. Le négociateur en chef côté chinois, le vice-Premier ministre Liu He, est attendu jeudi dans la capitale des Etats-Unis. Mais si les discussions de la semaine dernière à Pékin ont permis des progrès selon les deux parties, l'absence d'accord rend nerveux une partie des observateurs à l'approche de la date limite du 1er mars fixée par Donald Trump. Ce dernier a toutefois laissé entendre mardi qu'il pourrait repousser cette échéance pour permettre la conclusion d'un accord.
Valeurs & indicateurs Le secteur des produits de grande consommation a gagné 0,5%, l'une des meilleures performances sectorielles du jour, grâce entre autres à la hausse de 2,21% de Walmart après ses résultats. Le numéro un mondial de la grande distribution a enregistré au quatrième trimestre une croissance à périmètre comparable supérieure aux attentes, grâce au dynamisme des dépenses des ménages et à l'essor de ses activités de commerce électronique. De quoi rassurer les investisseurs après les chiffres très décevants des ventes au détail aux Etats-Unis publiés jeudi dernier. Ailleurs dans le secteur, Costco a pris 0,76% et Target 1,52%. "Je pense que les résultats de Walmart ont donné un coup de fouet aux investisseurs. Vu sa taille, c'est un peu un raccourci de l'économie dans son ensemble et du moral du consommateur", a commenté Chuck Carlson, directeur général d'Horizon Investment Service. Autre hausse marquante, celle d'Amazon, qui a repris 1,22% après deux séances de baisse, à la faveur notamment des informations de presse sur une possible fusion entre sa filiale chinoise et le groupe local Kaola. Parmi les baisses les plus marquées du jour, Electronic Arts a cédé 3,63% après un rebond de 27% depuis le 8 février. Dans une note, Loup Ventures estime que l'impact financier du succès du nouveau jeu "Apex Legends" pourrait être surestimé. Aux Etats-Unis, la confiance des professionnels du secteur de l'immobilier s'est améliorée plus qu'attendu en février, l'indice de confiance de la NAHB remontant à 62 après 58 en janvier alors que les économistes interrogés par Reuters tablaient sur un rebond plus limité, à 59. En Europe, l'indice ZEW du sentiment des investisseurs en Allemagne, à -13,4 après -15,0 en janvier, est légèrement remonté mais continue de refléter un jugement peu optimiste sur les perspectives de la première économie d'Europe.
Taux Un moindre goût pour les actifs risqués profite au marché obligataire, avec l'échéance du 1er mars qui se rapproche, dans le dossier commercial sino-américain, et la publication mercredi du compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed). Les rendements des emprunts d'Etat américains ont reculé à la veille de la publication très attendue du compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale. Celui des Treasuries à dix ans cédait près de trois points de base en fin de séance à 2,639% et le deux ans 2,9 points à 2,491%. Le marché attend mercredi le compte rendu de la réunion de politique monétaire tenue fin janvier par la Réserve fédérale, dans l'espoir d'en savoir plus sur la manière dont la banque centrale entend infléchir sa position en matière de taux d'intérêt et moduler la réduction de son bilan. "Nous attendons plus de précisions sur les débats concernant le bilan, pas seulement le calendrier de la fin de sa réduction mais d'éventuels débats sur la politique de réinvestissement et sur ce à quoi ressemblera la composition du portefeuille", explique Jonathan Cohn, stratège taux de Credit Suisse.
Changes Le dollar a cédé du terrain, les cambistes délaissant les valeurs refuges sur fond d'optimisme quant à l'issue des discussions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine. L'"indice dollar", qui mesure les fluctuation de la monnaie américaine face à un panier de référence, abandonnait 0,41% en fin de séance. Il avait atteint vendredi un pic de près de deux mois, les doutes qui dominaient alors sur les négociations sino-américaines ayant favorisé les achats. Le repli du billet vert a continué de bénéficier à l'euro, qui a fini la journée à près de 1,1350 dollar après un pic de près de deux semaines à 1,1357. La livre sterling a parallèlement bondi de près de 1% face au dollar et de 0,6% face à l'euro, portée par l'espoir d'un compromis sur le Brexit et par les statistiques de l'emploi au Royaume-Uni, meilleures qu'attendu. Profitant de la baisse du dollar et des inquiétudes sur la croissance mondiale, le cours de l'once d'or a touché un plus haut de dix mois à 1.341,02 dollars l'once.