Le ministre du Commerce, Saïd Djellab et le ministre émirati de l'Economie, Sultan Bin Saeed Al Mansouri ont examiné, mardi à Dubaï (Emirats Arabes Unis), les possibilités d'un partenariat bilatéral pour la réalisation de ports secs et de plateformes logistiques en Algérie, dans le cadre d'une démarche qui permettrait aux deux parties d'investir les marchés africains, outre le développement de la coopération bilatérale dans le domaine de l'industrie "halal". "L'établissement de partenariats algéro-émiratis dans le domaine des infrastructures de base du secteur du commerce, à l'instar des ports secs, des plateformes de transit et des chaînes logistiques au Grand Sud, notamment à Tamanrasset et Tindouf, qui viendront s'ajouter à celles déjà réalisées par l'Algérie, est à même de faciliter l'accès des deux parties aux marchés des pays de l'Afrique de l'Ouest qui comptent 350 millions de consommateurs", a indiqué M. Djellab, lors d'une rencontre, tenue en marge du salon international de l'agroalimentaire "Gulfood 2019", organisé du 17 au 21 février en cours à Dubaï. Mettant en avant les grandes potentialités dont disposent les deux pays en vue de lancer des investissements communs dans le domaine de l'industrie agroalimentaire "halal", le ministre a évoqué les grands progrès réalisés par l'Algérie dans ce domaine, notamment en matière d'organisation, citant le lancement du label "halal" pour un large éventail de produits, outre l'encouragement des opérateurs économiques à investir dans ce domaine. Rappelant que les Emirats Arabes Unis sont "un partenaire important et stratégique" pour l'Algérie, M. Djellab a invité les opérateurs émiratis à découvrir les opportunités d'investissement offertes dans de nouveaux domaines, en particulier les secteurs du tourisme, de l'agriculture et de l'industrie automobile. L'Algérie vit de grandes mutations économiques depuis près de deux décennies, a-t-il dit, ajoutant que le secteur privé est la locomotive d'activation du programme du gouvernement visant la diversification de l'économie et la recherche de nouvelles opportunités d'exportation. M. Djellab a indiqué, dans ce sens, que la participation de l'Algérie dans ce salon regroupant les leaders mondiaux de l'industrie alimentaire constituait une véritable opportunité pour les exportateurs algériens afin de mettre en avant leurs capacités de production et leurs atouts en vue de concurrencer les plus grandes marques internationales, en proposant des produits de qualité et à des prix concurrentiels. Ce salon se veut un espace qui permet aux exportateurs algériens de côtoyer les plus grandes sociétés de distribution des régions du Golfe et du Moyen-Orient qui représentent d'importantes parts de marché s'étendant jusqu'au sud-est de l'Asie, en Chine et au sous-continent indien, a-t-il soutenu. Qualifiant de prometteurs et diversifiés les domaines d'investissement en Algérie, le ministre émirati de l'Economie a affirmé que le partenariat et l'investissement en Algérie ouvraient de larges perspectives aux deux parties, afin d'investir les marchés des continents européen et africain, vu la position stratégique de l'Algérie. Outre les possibilités de partenariat en matière de réalisation d'infrastructures de base pour trouver de nouveaux accès aux produits algériens dans les marchés extérieurs, M. Al Mansouri a évoqué les diverses opportunités de partenariat offertes dans des domaines vitaux notamment l'économie du savoir, le tourisme, l'agriculture et les produits "hallal". Le ministre émirati a exprimé le souhait de voir la participation des opérateurs algériens à ce salon sanctionnée par la conclusion de contrats commerciaux avec leurs homologues émiratis, annonçant la préparation d'une foire des produits algériens et d'une rencontre d'affaires entre des opérateurs algériens et émiratis à Dubaï avant fin 2019. Engouement des visiteurs au stand de l'Algérie au Salon international "Gulfood 2019" Le ministre du Commerce Said Djellab a effectué, par ailleurs, une visite au stand de l'Algérie au Salon international de l'agroalimentaire "Gulfood 2019" qu'abrite le Centre du commerce international de Dubaï du 17 au 21 février, et s'est enquis des différents produits algériens ayant vu un engouement de plusieurs visiteurs de différentes nationalités. Le ministre a entamé sa visite au stand algérien s'étendant sur une superficie de 530 m² au niveau du pavillon des sociétés spécialisées dans la fabrication des pâtes alimentaires, où il a écouté des explications sur les différents produits exposés. La majorité des sociétés algériennes exposantes ont organisé des séances de dégustation ayant attiré un grand nombre de communautés installées à Dubaï et dans les autres émirats ainsi que les visiteurs venus des cinq continents spécialement au Salon. Accompagné de l'ambassadeur d'Algérie aux Emirats arabes unis (EAU), M. Salah Attia, et une importante délégation composée des cadres du ministère et d'organismes du commerce extérieur, le ministre du Commerce a également visité le pavillon des sociétés, au nombre de 8, spécialisées dans la production laitière et dérivés du lait, lesquelles exportent leurs produits vers une dizaine de marchés africains et nord-américains. Elles ont exposé près de 50 types de produits (fromage, lait, yaourt, ...) ayant attiré les grandes sociétés de distribution activant essentiellement dans les marchés de l'Asie du Sud-Est et au Moyen-Orient. Concernant le stand des entreprises de fabrication de conserve présentes en force à cette édition de la même manière que lors de la précédente, ce dernier a attiré un grand nombre de visiteurs et de professionnels notamment du Moyen-Orient et d'Europe où les rencontres et les négociations entamées par des exportateurs algériens ont été couronnées par la conclusion de 8 contrats commerciaux. D'autres contrats devront être conclus lors de la cérémonie qui sera organisée par le ministère mercredi en coordination avec l'ambassade d'Algérie aux EAU en l'honneur des exposants algériens et leurs partenaires potentiels. Le ministre a entendu attentivement les propositions des opérateurs algériens qui se résument notamment à la nécessité de fournir l'appui logistique, étant le premier maillon essentiel en matière d'exportation. Les opérateurs algériens ont mis en avant la décision relative à l'ouverture de la voie face au secteur privé pour l'investissement dans le domaine du transport aérien et maritime des marchandises étant une démarche susceptible d'augmenter le volume des exportations et qui a gagné jusqu'à présent une bataille qualitative mais demeure sans ambitions au niveau quantitatif. Le ministre a saisi cette opportunité de se trouver aux côtés des opérateurs économiques depuis dimanche dernier afin de les encourager de redoubler d'efforts pour la consécration d'une nouvelle stratégie pour le secteur visant la diversification des sources de revenu hors hydrocarbures. Il a rappelé que les exportations algériennes hors hydrocarbures avaient atteint, lors de l'année dernière, un total de 2,8 mds Da, un chiffre élevé par rapport aux précédentes années mais restant inférieur face aux potentiels considérables que recèle l'Algérie notamment dans les domaines agricole, industriel, minier et touristique.