Le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a mis l'accent, mardi à Alger, sur la nécessite d'accélérer la digitalisation afin de réussir l'intégration des énergies renouvelables dans le réseau électrique national. "Les avancées réalisées dans le renforcement du système électrique algérien sont indéniables. Il reste à présent de franchir un pas décisif dans la modernisation de nos réseaux de façon à ce que notre pays puisse réussir l'intégration de l'important programme national des énergies renouvelables", a souligné M.Guitouni dans une allocution lue en son nom par le chef de cabinet du ministère Zoubir Djouabri lors de la Conférence algérienne des grands réseaux électriques organisé par l'Association des réseaux électriques à haute tension en Algérie (Arelec). Selon le ministre, l'enjeu est de mettre en oeuvre les meilleures voies pour une intégration optimisée des flux électriques d'origine éolienne ou solaire. Cette intégration doit se faire, poursuit-il, en évitant d'altérer la qualité de service en optimisant l'acheminement de l'électricité sur le grand territoire du pays et en recourant aussi à la géo-localisation des incidents à distance. Dans ce sens, M. Guitouni a considéré que la gestion des réseaux électriques ne pouvait pas faire l'économie de l'optimisation et de la modernisation qu'en s'appuyant sur deux piliers essentiels: "une vigueur habile dans l'engineering avec la nécessaire option de l'intégration nationale et la force innovante des systèmes d'information et de la digitalisation". "Le temps des grandes dépenses et des réalisations en nombre est terminé. Aujourd'hui, le maître mot est l'optimisation des capacités et leur démultiplication en y intégrant une multitude de technologies numériques et optiques de pointe", a-t-il insisté A ce propos, le ministre à appelé les filiales du groupe Sonelgaz, le Gestionnaire du réseau de transport de l'électricité (GRTE) et la Compagnie de l'engineering de l'électricité et du gaz (CEEG) à réviser leurs cahiers des charges relatifs à la réalisation des grands projets et des projets complexes des transmissions électriques afin qu'ils soient réalisés "dans les règles de l'art" en intégrant les percées technologiques. Les maîtres d'œuvre de ces projets doivent aussi intégrer la vision prospective et les décisions structurelles de l'Etat comme l'intégration des énergies renouvelables et l'impératif de l'efficacité énergétique dans l'élaboration des cahiers des charges, a-t-il soutenu. M. Guitouni a appelé également le GRTE à l'élaboration d'une politique et des plans d'action d'une maintenance performante des ouvrages: "J'aimerai que le volet de la maintenance soit examiné et que vos politiques de maintenance soient affichées avec des objectifs quantifiables et des délais". De son côté, le P-DG du groupe Sonelgaz, Mohamed Arkab, a affirmé que la digitalisation offrait aux gestionnaires de transport de l'électricité et au distributeur l'opportunité d'optimiser leurs prestations de services et de les faire évoluer par les nouveaux outils technologistes comme levier-clé permettant d'accroitre leurs performances. "Avec l'évolution de la politique énergétique, de ses objectifs, des modes de production et de consommation, l'utilisation des réseaux change de nature et le gestionnaire du réseau doit mettre en œuvre de multiples innovations donnant corps à divers concepts pour accompagner ce bouleversement et refléter à la fois les missions de services public et les nouvelles fonctionnalités offertes", a-t-il soutenu. Quant au président de l'Arelec, Abdelhamid Rais, il a souligné l'importance de créer les liens entre la communauté universitaire, les industriels et les opérateurs électriques, afin de développer un réseau électrique "performant et intelligent mais aussi respectueux de l'environnement". "La concrétisation de ce plan, tout en alliant innovation, introduction de nouvelles techniques d'exploitation, de maintenance, de télé-protection et télé-réglage dans le respect des exigences techniques, sécuritaires et environnementales, constitue un challenge pour le gestionnaire du réseau de transport de l'électricité. Ce défi est d'autant plus important avec l'intégration des énergies renouvelables intermittentes" a-t-il indiqué. Organisée sous le thème "le réseau de transport à l'ère de la transition énergétique", la Conférence algérienne des grands réseaux électriques regroupe du 26 au 28 février des dizaines d'experts algériens et étrangers dans l'objectif d'échanger sur les enjeux et problématiques techniques en relation avec la production, le transport de l'électricité ainsi que la gestion du réseau électrique.