Le président du Conseil présidentiel libyen, Fayez al-Sarraj, a insisté mardi sur la nécessité de trouver une solution politique souveraine à la crise en Libye notamment à travers des élections organisées "sur une base constitutionnelle saine à même de permettre au peuple de s'exprimer via les urnes". S'exprimant lors d'une rencontre à Tripoli avec plusieurs chefs de missions diplomatiques de pays de l'Union européenne accréditées en Libye, M. al-Sarraj a salué les efforts de l'UE en faveur de la stabilité en Libye et réaffirmé la nécessité d'un règlement politique de la crise libyenne "en organisant des élections sur une base constitutionnelle saine à même de permettre au peuple de s'exprimer via les urnes". Au cours de cette rencontre à laquelle ont pris part notamment le chef de la diplomatie libyenne, Mohamed Siala, le ministre de l'Intérieur, Fethi Bachagha, et l'ambassadeur de la Libye auprès de l'UE Hafidh Kaddour, Fayez al-Sarraj a plaidé pour "le retour des missions diplomatiques" à Tripoli et critiqué, par ailleurs, "les ingérences négatives" de certains pays européens dans la crise libyenne. M. al-Sarraj a, dans le même contexte, exprimé sa "colère" quant à la poursuite par certains pays occidentaux de "livrer des armes aux parties au conflit". "Cela, a-t-il alerté, compliquerait davantage la crise qui risque de perdurer encore plus longtemps". De leur côté, les diplomates européens ont exprimé d'une seule voix leur soutien au gouvernement d'union national (GNA) et aux plans de l'envoyé spécial de l'ONU, Ghassan Salamé, en vue de ramener la stabilité en Libye. Ils ont, en outre, souligné l'importance de la tenue d'"une conférence nationale inclusive" conformément au plan élaboré par les Nations unies pour le règlement du conflit en Libye, déclenché en 2011.
Cap sur la conférence inter-libyenne inclusive Lundi, Ghassan Salamé, avait annoncé dans une interview accordée à une chaine de télévision libyenne, que la conférence nationale inter-libyenne "se tiendra dans moins d'un mois", soulignant que la mission onusienne s'emploie actuellement à réunir toutes les conditions nécessaires pour sa tenue avec la participation de toutes les parties libyennes. Il avait souligné, également, que la conférence s'appuiera sur les travaux approfondis comprenant les résultats des réunions du Conseil parlementaire et des Conseils d'Etat et des sommets d'Abou Dhabi, de Paris et de Palerme. S'appuyant sur le plan élaboré par les Nations Unies pour le règlement de la crise libyenne, M. Salamé a ajouté que cette conférence sera "exclusivement" libyenne et constituera un "moment historique pour la Libye, si les différentes parties libyennes conviennent de rétablir l'autorité de l'Etat". A ce propos, l'émissaire onusien avait annoncé la participation de plus d'une vingtaine de délégations libyennes représentant, notamment les grandes villes du pays, les partis, les universités, les syndicats, les tribus et autres acteurs de la société civile. Des membres de la Chambre des représentants et du Conseil d'Etat, ainsi que des personnalités politiques seront conviés à cette conférence nationale inclusive, qu'il a considérée comme "une étape essentielle pour parvenir à une solution politique" au conflit libyen.