Comme c'est devenu une coutume depuis le 22 février dernier, des dizaines de milliers de citoyens se rencontrent, chaque vendredi, dans les différents points de leurs fiefs à travers le pays pour effectuer des marches pacifiques avec comme mot d'ordre commun l'appel à " Un changement profond du système ". Ce vendredi encore, les rues de quasiment toutes les wilayas du pays continuaient à vibrer au rythme de la contestation populaire pour un changement politique radical en Algérie. Des centaines de milliers, peut-être des millions, manifestent aujourd'hui encore, toujours de la même manière pacifique, avec des slogans rassembleurs et des conduites des plus civilisées de la part, notamment d'une jeunesse mobilis ée et disciplinée qui est en train de forcer l'admiration du monde entier. Dans leur majorité, les slogans appelaient à une rupture totale avec le système politique en place, avec la même mobilisation et détermination à travers le territoire national. Des bénévoles et des secouristes ont été partout pour veiller au bon déroulement des manifestations, tout autant que diverses actions de solidarit é. La capitale a connu l'arrivée des premiers marcheurs, dès la matin ée vers le centre-ville où des rassemblements se sont formés au niveau de l'esplanade de La Grande Poste, de la Place du 1er- Mai et de la Place des martyrs. Les manifestants ont, entre autres, exprimé leur rejet des dernières décisions présidentielles relatives, au report de l'élection présidentielle et l'organisation d'une conférence nationale inclusive. Mais très conscients et très alertes, les foules ont, en arpentant les principales artères de la capitale, brandi l'emblème national et des banderoles appelant à "la préservation de l'unité nationale" et scandant des slogans pour le changement "profond et global". Et ce sont les mêmes revendications qui sont réclamées dans les autres wilayas du pays, à l'image, d'Ain Defla, Béjaïa, Blida, Boumerdès, Chlef, Médèa, Tipasa, Tizi Ouzou, Oran, pour le "changement du système". Ce mouvement populaire a été marqué par une forte présence féminine qui n'a cessé de lancer des youyous donnant la chair de poule. C'est également le cas dans les villes de l'est du pays où les manifestants sont sortis dans les rues pour revendiquer un "véritable changement", à l'instar de Constantine où des centaines de jeunes se sont rassemblés à la place des Martyrs pour sillonner ensuite les boulevards Mohamed-Belouizdad et Abane- Ramdane, entonnant des chants patriotiques et rejetant "le prolongement du mandat présidentiel". La même ambiance a été constat ée dans les wilayas de Mila, Guelma, Khenchela, Annaba, Skikda et Sétif. Là, les citoyens, des jeunes pour la plupart, ont marché pacifiquement scandant, entre autres, emblème en main, "Non au report des élections", "Oui à la justice et au changement" et surtout pour le "Changement et des réformes". D'autre part,à El Tarf, Souk Ahras, Bordj Bou-Arreridj, Oum El Bouaghi, M'sila et Batna, des milliers de citoyens ont marché pacifiquement, encadrés par un dispositif sécuritaire scandant, les mêmes revendications. L'ouest du pays a également connu des marches pacifiques des citoyens. Ainsi, à Oran de longues files de manifestants se sont constituées, sillonnant les principales artères dont le boulevard de l'ALN pur présenter les mêmes revendications du changement profond du système et refusant le report des élections. Les mêmes scènes sont constat ées à travers d'autres villes de l'ouest du pays, à l'image de celles de ces marches imposantes organisées dans une ambiance festive à Tiaret, Sidi Bel-Abbès, Mostaganem, Mascara et Saida. De plus, même les régions du Sud ont connu des marches pacifiques des citoyens. C'est le cas à Adrar, Ghardaia, Ouargla, El- Oued, Tindouf et Laghouat.