Des membres de la communauté algérienne en France ont organisé dimanche à Paris leur huitième rassemblement revendiquant le départ de tous les responsables politiques et l'engagement d'une transition telle que souhaitée par le peuple algérien. Ils étaient des centaines de femmes et d'hommes, parfois accompagnés de leurs enfants, qui brandissaient des drapeaux de toutes les dimensions et exprimaient leur rejet de la désignation du chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, et du gouvernement en place. Ils demandent, avec insistance, la mise en place d'une transition qui répond aux aspirations des Algériens, révoltés depuis le 22 février dernier, et qui permet d'organiser la prochaine élection présidentielle après une révision profonde de la Constitution. "Système FLN-RND non recyclable", "Pour le bien de tous, partez maintenant", "Le peuple exige un changement radical du système et non un changement dans le système", "Libérez l'Algérie", "Article 2019 : Dégage", pouvait-on lire dans des pancartes levées par des manifestants dans une ambiance de fête où "La Casa d'el-Mouradia" et "Babor ellouh" (Bateau de bois) étaient chantés en chœur. La nouveauté du rassemblement est l'organisation de plusieurs tribunes d'expressions dans lesquelles les manifestants participaient où chacun venait exposer sa vision de la transition et faire des propositions. Ces lieux de rencontre et d'échange ont offert aux participants l'opportunité de souligner la nécessité d'organiser le mouvement populaire "Hirak" et dégager des représentants de la communauté algérienne résidant à Paris et ses environs. Ces représentants, ont-ils expliqué, auront toute la légitimité de participer à la période de transition pour que les membres de la communauté vivant à l'étranger "ne soient plus oubliés" des politiques du pays.
Marches des étudiants réclamant un changement radical du système Des d'étudiants ont réinvesti dimanche la rue dans nombre de wilayas du pays pour réclamer un changement "radical" du système, en faisant part de leur détermination à "renouveler leur action de protestation pacifique jusqu'au changement prôné", ont constaté des correspondants de l'APS. A Ain Temouchent, des dizaines d'étudiants du centre universitaire "Belhadj Bouchaib" ont organisé une marche pacifique en solidarité avec le mouvement populaire, déclenché le 22 février dernier, et en soutien à la revendication d'un changement "radical". Les étudiants ont scandé des slogans appelant au départ du président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaiz, du chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah et du Premier ministre, Noureddine Bedoui, et exprimant le caractère pacifique de cette marche et la cohésion du peuple avec son armée "Djeich Chaab Khaoua Khaoua". Les manifestants se sont regroupés, devant l'entrée principale du siège de la wilaya, ultime étape de cette marche qui a sillonné les principales artères de la ville d'Ain Témouchent. A El Tarf, De nombreux étudiants de l'Université Chadli Bendjedid ont bruyamment réclamé le départ du chef de l'Etat par intérim. Les étudiants se sont regroupés dans l'enceinte de l'université avant de marcher vers le centre-ville où ils ont observé une halte au niveau de la place publique jouxtant le siège de la wilaya. Ils ont également exprimé leur "rejet du Gouvernement actuel" et fait part de leur détermination à "renouveler leur action de protestation pacifique jusqu'au changement prôné". A Chlef, ils étaient des centaines d'étudiants à réclamer, lors d'une marche pacifique, un changement "radical". Les étudiants, qui n'ont pas rejoint leurs cours, ont sillonné les artères principales de la ville, réitérant des slogans appelant à la démission de "ce qui reste des symboles du régime" et les "trois B", tout en exprimant leur soutien "inconditionnel" aux décisions de l'Institution militaire. Une présence sécuritaire notable a marqué le déroulement de cette marche, qui n'a pas causé de désagrément aux automobilistes. A Tébessa, c'est une visite ministérielle qui a été tout bonnement empêchée par des manifestants se réclamant du Hirak. En effet, la visite de travail du ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, a été annulée pour cause de rassemblement de dizaines de citoyens devant l'aéroport Larbi Tebessi, l'invitant à "regagner la capitale", a-t-on constaté.