Les Bourses européennes ont terminé jeudi en nette hausse une séance entamée dans le rouge, des publications d'entreprises et des indicateurs américains rassurants redonnant aux investisseurs le goût du risque. Les indices de référence se sont retournés à la hausse à l'approche de la mi-séance avant d'augmenter leurs gains dans le sillage de l'ouverture en hausse de Wall Street, des résultats trimestriels bien accueillis et des données conjoncturelles encourageantes repoussant pour un temps au second plan l'effet négatifs des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine. À Paris, le CAC 40 a gagné 1,37% à 5.448,11 points. Le Footsie britannique a pris 0,78% et le Dax allemand a avancé de 1,74%. L'indice EuroStoxx 50 a progressé de 1,56%, le FTSEurofirst 300 de 1,12% et le Stoxx 600 de 1,27%. "Le rebond des marchés d'actions, qui était un peu poussif hier (mercredi), est maintenant confirmé par des retraits du yen japonais, de l'or et des obligations d'Etat, ce qui suggère que, pour l'instant, les investisseurs veulent bien prendre un peu plus de risque malgré la volatilité de l'environnement commercial", commente l'analyste Michael Hewson (CMC Markets). A l'heure de la clôture en Europe, les grands indices de Wall Street prennent plus de 1%. Quelques bons résultats animent la cote mais les investisseurs réagissent surtout à des indicateurs apaisant les craintes d'un ralentissement de la première économie du monde.
Valeurs & indicateurs En Bourse en Europe, la plupart des compartiments ont terminé dans le vert, notamment les ressources de base (+1,57%), portées par la hausse des cours du pétrole, mais aussi les technologiques (+2,21%) ou encore la chimie (+2,60%). Contre la tendance, la plus forte baisse du SBF 120 est pour Ubisoft, qui a chuté de 12,65% après avoir fait état de résultats et de prévisions inférieurs aux attentes A l'inverse, la progression la plus marquée de l'indice large parisien est pour Euronext (+4,17%), le marché saluant les résultats trimestriels de l'opérateur boursier. Ailleurs en Europe, Thyssenkrupp s'est adjugé 9,37%, la plus forte hausse du Stoxx 600, après les informations de Reuters sur un possible rachat par le finlandais Kone de sa filiale d'ascenseurs.
Troisième séance consécutive de hausse à Wall Street La Bourse de New York a fini en hausse jeudi pour la troisième séance consécutive, à la faveur de solides résultats trimestriels et d'indicateurs économiques meilleurs que prévu qui ont relégué au second plan les effets négatifs des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine. L'indice Dow Jones a gagné 214,66 points, soit 0,84%, à 25.862,68, soutenu par Cisco et Walmart. Le S&P-500, plus large, a pris 25,36 points ou 0,89% à 2.876,32, revenant à moins de 2% de son record du 30 avril. Le Nasdaq Composite s'est adjugé de son côté 75,90 points (0,97%) à 7.898,05. "On a des résultats d'entreprises robustes, des valorisations favorables et des signes de réaccélération de la croissance", commente David Carter, responsable des investissements chez Lenox Wealth Advisors à New York. "Cela dit, le conflit commercial reste le principal élément d'orientation du marché", ajoute-t-il. De ce point de vue, la décision de l'administration Trump d'écarter le groupe chinois Huawei Technologies du marché américain des télécoms "pourrait augurer d'une poursuite et d'un élargissement du conflit", ajoute-t-il en guise d'avertissement. Quelque 6,56 milliards de titres ont changé de mains, à comparer à une moyenne de 6,98 milliards sur les 20 séances précédentes.
Valeurs & indicateurs En vedette, l'équipementier des réseaux Cisco Systems a grimpé de 6,66% à 55,93 dollars, la meilleure performance du Dow Jones et du S&P, après la publication mercredi soir de résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Walmart a lui aussi battu le consensus en affichant la plus forte croissance de ses ventes à périmètre comparable depuis neuf trimestres. Le géant de la distribution a gagné 1,43%, même s'il a prévenu que les prix allaient augmenter aux Etats-Unis en raison de la hausse des droits de douane sur les produits importés de Chine. Boeing a accru ses gains en fin de séance pour finir en hausse de 2,36% après avoir annoncé qu'il avait achevé la phase de tests de la mise à jour logicielle de son 737 MAX, qui pourrait ainsi reprendre bientôt les airs. Les 11 grands indices sectoriels S&P ont fini en hausse, avec en tête les matériaux (+1,34%) et les financières (+1,10%). Les technologiques ont pris 0,99% en dépit d'une baisse de 1,68% de l'indice des semi-conducteurs de la Bourse de Philadelphie, le secteur étant impacté par l'interdiction de commercer avec Huawei. Qualcomm a ainsi cédé 4,00%, Broadcom 2,33% et Xilinx 7,27%. Après la clôture, Applied Materials et Nvidia ont toutefois publié des résultats meilleurs qu'attendu qui leur permettaient de s'adjuger 4% dans les transactions électroniques. Sur les quelque 450 valeurs du S&P qui ont publié leurs comptes à ce stade, 75% ont battu le consensus selon les données Refinitiv. Les analystes qui début avril envisageaient une baisse de 2% des profits au premier trimestre les estiment désormais en hausse de 1,4%. Les trois indicateurs du jour aux Etats-Unis sont ressortis meilleurs que prévu. Les nouvelles inscriptions au chômage ont baissé de 16.000 à 212.000 la semaine dernière, au lieu des 220.000 attendues, dénotant un marché du travail toujours robuste. Du côté du marché immobilier, les mises en chantier ont augmenté de 5,7% en avril en rythme annuel et l'activité du mois précédent a été revue à la hausse. L'activité économique dans le nord-est des Etats-Unis enfin a vu sa croissance s'accélérer nettement plus que prévu en mai, avec un indice "Philly Fed" à +16,6 contre +8,5 en avril et +9,0 attendu.
Taux & changes Les indicateurs économiques meilleurs que prévu et le rally des marchés actions ont poussé à la hausse les rendements des Treasuries, effaçant les mouvements baissiers de la veille. La hausse a surtout été sensible sur les échéances courtes, les plus sensibles aux anticipations sur l'évolution des taux de la Réserve fédérale, ce qui s'est traduit par un aplatissement de la courbe des rendements. Le rendement des notes à deux ans, tombé mercredi à un plus bas de 15 mois, a repris trois points de base à 2,20% et celui du papier à 10 ans a regagné 2,1 pdb à 2,40%. Les rendements des notes à cinq ans et à sept ans sont remontés l'un et l'autre de 2,3 pdb. L'euro a reculé à un plus bas d'une semaine sous 1,12 dollar, affaibli par les sorties répétées du vice-président du Conseil italien Matteo Salvini contre l'Union européenne à l'approche des élections européennes de la semaine prochaine. Le dirigeant d'extrême droite a promis jeudi de "déchirer" les règles européennes qui "étranglent" l'Italie si La Ligue, son parti, fait bonne figure au scrutin. La séance a aussi été difficile pour d'autres devises face au dollar. Le réal brésilien a touché un plus bas depuis le 1er octobre, le yuan chinois depuis le 30 novembre, le dollar australien depuis le 3 janvier et le sterling depuis le 15 février.