Les Bourses européennes sont parvenues pour la plupart à terminer en hausse mardi, portées par les valeurs de l'énergie et la progression de Wall Street après un début de séance poussif au retour du long week-end pascal. À Paris, le CAC 40, qui a passé une bonne partie de la journée dans le rouge, a terminé en hausse de 0,2% à 5.591,69 points et affiche désormais huit séances consécutives de progression. Le Footsie britannique a gagné 0,83% et a inscrit un pic de six mois en séance, dopé par les valeurs de l'énergie et par le voyagiste Thomas Cook. Le Dax allemand a progressé de 0,11%, alors que, comme le CAC, il a passé la majeure partie de la séance en territoire négatif. L'indice EuroStoxx 50 gagne 0,13%, le FTSEurofirst 300 0,32% et le Stoxx 600 0,23%, sa huitième performance positive d'affilée. En l'absence d'indicateurs économiques marquants, les résultats de sociétés ont été le point d'ancrage de la journée et le resteront sans doute avec l'accélération du nombre de publications aux Etats-Unis et les grandes entreprises européennes qui entrent en scène. En tout cas au moins jusqu'à vendredi, jour où sera publiée la première estimation de la croissance économique des Etats-Unis du premier trimestre. Celle-ci pourrait conforter l'idée que si la fin du cycle de croissance en cours se rapproche, certains de ses principaux moteurs n'ont pas encore perdu tout leur élan. Wall Street, après une ouverture hésitante, s'est orientée plus résolument à la hausse au fil des heures, portée par quelques bons résultats de sociétés. Au moment de la clôture européenne, l'indice Standard & Poor's gagnait ainsi plus de 0,8% et évoluait au-dessus de son record de clôture du 20 septembre (2.930,75 points). Twitter bondit de 17%, après avoir publié un chiffre d'affaires meilleur que prévu au premier trimestre et affiché une augmentation inattendue du nombre de ses utilisateurs actifs par mois. Forte hausse aussi du fabricant de jouets Hasbro (+15%), qui a renoué avec le bénéfice au premier trimestre et fait état d'une hausse inattendue, de 2,3%, de son chiffre d'affaires.
Valeurs & indicateurs La hausse du brut a soutenu les valeurs de l'énergie, dont l'indice Stoxx a pris 2%, la meilleure performance sectorielle de la journée. Alors que la plupart des indices sectoriels étaient dans le rouge dans le courant de la séance, une bonne partie d'entre eux étaient revenus dans le vert à la clôture. A Paris, le parapétrolier TechnipFMC s'adjuge 4,32%, en tête des hausses du CAC 40. Total prend 1,83%. Dans le même secteur, Royal Dutch Shell et BP prennent 2,2% et 2,6% respectivement en Bourse de Londres. Cette hausse du brut est en revanche préjudiciable aux valeurs du transport aérien: Air France-KLM lâche 5,98%, deuxième plus forte perte du Stoxx 600. Ryanair suit de près avec une perte de 4,79%. Faurecia a perdu 1,02% malgré un chiffre d'affaires trimestriel supérieur aux attentes, qui contraste avec des annonces plus moroses du concurrent Plastic Omnium qui lui cède 0,52%. A Londres, Thomas Cook a bondi de 18,3% après la publication d'informations de presse selon lesquelles le voyagiste a été contacté par plusieurs groupes intéressés par son activité de tour opérateur ou par l'ensemble de la société. La plus forte baisse du Stoxx 600 est pour Umicore qui chute de 17,33%, le groupe belge de matériaux et de technologies ayant lancé un avertissement sur ses résultats annuels à cause de retards dans le développement de véhicules électriques et du stockage d'énergie. La confiance du consommateur européen s'est altérée contre toute attente en avril, selon les chiffres de la Commission européenne.
Wall Street signe des records de clôture Le Standard & Poor's 500 et le Nasdaq ont signé mardi des records de clôture, de bons résultats, à commencer par ceux de Twitter et d'United Technologies, ayant apaisé les craintes des investisseurs concernant un repli du bénéfice des entreprises américaines. Le S&P-500, indice de référence de la Bourse de New York, a pris 25,71 points, soit 0,88%, à 2.933,68 points, à proximité immédiate de son record absolu à 2.940,91 points établi en séance le 21 septembre dernier. Il a progressé d'environ 17% depuis le début de l'année, porté notamment par l'espoir d'un accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine ainsi que par la posture accommodante adoptée par la Réserve fédérale américaine. L'indice Dow Jones a gagné 145,34 points (0,55%) à 26.656,39. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 105,56 points (1,32%) à 8.120,82. Les précédents records de clôture du S&P et du Nasdaq dataient respectivement de fin septembre et du mois d'août. Un tiers environ des sociétés composant le S&P-500 doivent annoncer leurs comptes cette semaine, la plus chargée de toute la saison des résultats. Les bénéfices trimestriels des composants du S&P sont attendus en baisse de 1,3% en moyenne, contre un repli de 2% anticipé au début du mois. "Personne n'est tout à fait sûr de ce à quoi la saison des résultats ressemblera et beaucoup d'analystes ont abaissé les prévisions", observe Mark Grant (B. Riley FBR). "Ça veut dire qu'on peut fort bien s'orienter vers le haut si on commence à réaliser que ça ne se passe pas aussi mal que ça".
Valeurs & indicateurs Twitter a bondi de 15,62% après avoir publié un chiffre d'affaires meilleur que prévu au premier trimestre et affiché une augmentation inattendue du nombre de ses utilisateurs actifs par mois. Verizon Communications (-2,11%) a en revanche annoncé avoir perdu 44.000 abonnés en net au premier trimestre, plus que prévu. Dans le secteur industriel, United Technologies (+2,26%) a publié un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes, en hausse de 20,5%, grâce notamment à l'acquisition de l'équipementier aéronautique Rockwell Collins. Dans celui de la grande consommation, Procter & Gamble a perdu 2,68% après avoir fait état d'une marge d'exploitation inférieure au consensus. A l'inverse, le fabricant de jouets Hasbro a grimpé de 14,23% après avoir annoncé une hausse inattendue de son chiffre d'affaires trimestriel. Les ventes de logements individuels neufs ont augmenté en mars aux Etats-Unis pour atteindre leur plus haut niveau depuis près d'un an et demi, soutenues par la baisse des taux du crédit et celle des prix de l'immobilier. Mercredi était la première journée de la réunion de politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ). En Europe, l'institut allemand Ifo publiera son indice du climat des affaires pour le mois d'avril, à 10h00. La saison des résultats bat son plein aux USA, avec des poids lourds tels que Facebook, Microsoft, Boeing et Tesla, qui publieront avant ou après la clôture de Wall Street. En Europe, on attend entre autres les publications de Credit Suisse et, pour la France, de Carrefour et Michelin.
Changes Alors que le marché a stagné durant la première partie de la séance en Europe, avec une volatilité totalement absente, le dollar est parti à la hausse à New York en matinée, dans l'attente de la publication du PIB américain provisoire du premier trimestre et après les chiffres des ventes de logements. L'"indice dollar", qui mesure ses fluctuations face à six devises de référence, gagnait ainsi 0,42% à 97,696, après avoir inscrit un peu auparavant, à 97,74, son plus haut niveau depuis juin 2017. L'euro perdait 0,47% face au dollar à 1,1202, après avoir enfoncé le seuil de 1,12 pour la première fois depuis près de trois semaines. Le dollar s'est appuyé sur la bonne statistique immobilière américaine du jour, qui s'ajoute à de bons indicateurs des ventes au détail et du commerce extérieur. Pour autant, "nous sommes dans un marché très étroit, le contexte général étant plus positif pour le dollar que pour l'euro après les faibles indicateurs PMI manufacturiers de la zone euro la semaine dernière", observe Ulrich Leuchtmann (Commerzbank).
Taux La hausse des cours du brut, de par son caractère inflationniste, alimente celle des rendements obligataires. Celui du Bund à 10 ans gagne 1,8 point de base à 0,042%. Le rendement de son équivalent italien prend 9,6 points de base à 2,69%, Eurostat ayant annoncé que la dette italienne, tout comme la grecque, avait augmenté l'an passé, tranchant avec la tendance générale de la zone euro. La revue de la dette italienne par Standard & Poor's attendue vendredi suscite par ailleurs quelques appréhensions dans un tel contexte. L'écart de rendement entre les deux emprunts est de 263,70 points de base. En revanche, les rendements des Treasuries sont en baisse avec des mouvements notables sur le deux, le cinq et le sept ans, trois échéances qui font l'objet d'adjudications cette semaine, en commençant par 40 milliards de dollars de notes à deux ans, dont le rendement cède 1,9 point de base à 2,37%. Le cinq ans laisse 2,2 points de base à 2,37% et le sept ans deux points à 2,47%.