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Européennes: Le camp pro-UE résiste à la poussée nationaliste
Publié dans Le Maghreb le 29 - 05 - 2019

Malgré la montée en puissance des formations d'extrême droite, un camp pro-européen plus fragmenté continuera à contrôler environ les deux tiers du Parlement européen, montrent les résultats encore provisoires des européennes 2019, marquées par une participation en forte hausse.

L'extrême droite et les nationalistes sont arrivés en tête du scrutin en Italie, en France, au Royaume-Uni et en Pologne mais ces résultats sont loin d'être suffisants pour inverser le rapport de forces à Strasbourg. D'après les résultats provisoires publiés lundi, les quatre blocs pro-européens - conservateurs, socialistes, libéraux et écologistes - totaliseront 506 des 751 sièges du Parlement, une majorité confortable lorsque viendront à l'agenda les sujets cruciaux pour l'avenir de l'UE. Bien que la recherche de compromis s'annonce beaucoup plus compliquée, la "grande coalition" entre le Parti populaire européen (PPE, conservateur) et les Socialistes et démocrates (S&D) ayant perdu sa majorité, les eurosceptiques ne sont pas en position de pouvoir bloquer une intégration plus poussée au sein de l'UE. "Nous allons construire une Europe sociale, une Europe qui protège", a promis dimanche le chef du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sanchez, qui est attendu ce lundi à Paris pour discuter de l'avenir de l'UE avec Emmanuel Macron. Malgré sa courte défaite face au Rassemblement national, le parti La République en marche (LaRem) du président français devrait être en mesure d'exercer une influence à Strasbourg au sein du bloc centriste, l'alliance des libéraux et démocrates, qui sort nettement renforcée du scrutin. Ces résultats et la nette hausse du taux de participation (51% contre 43% en 2014) ont été accueillis avec satisfaction à Bruxelles, où les institutions européennes espèrent mettre fin au "déficit démocratique" qui mine leur légitimité.

Bataille en vue pour les grands postes
La poussée des écologistes, particulièrement visible en Allemagne et dans une moindre mesure en France, pourrait aussi inciter le successeur de Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne à adopter une politique plus active en matière de contrôle des industries polluantes, de taxation des multinationales ou de renforcement des exigences climatiques lors des négociations commerciales. Les futurs dirigeants de l'UE ne pourront pas ignorer pour autant le désenchantement exprimé par de nombreux électeurs, même si la large victoire du Parti du Brexit, nourri par la frustration des Britanniques, n'aura peut-être pas de grosses conséquences à Strasbourg si le Royaume-Uni finit par sortir du bloc communautaire. La capacité des parti pro-européens à se mettre en ordre de marche va être mise à l'épreuve dès la désignation du nouveau président de la Commission et des autres grands postes de l'UE. Arrivée nettement en tête en Allemagne malgré un score en baisse de huit points par rapport à 2014, l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière Angela Merkel a estimé dès dimanche soir que le candidat du PPE, l'Allemand Manfred Weber issu de ses rangs, devrait succéder à Jean-Claude Juncker. Si le PPE a conservé son rang de premier bloc au Parlement avec 179 élus, selon les résultats provisoires (contre 217 dans le Parlement sortant), la volonté des conservateurs d'imposer leur candidat va se heurter à une forte résistance du bloc socialiste (150 élus contre 186) et de l'alliance libérale (107 élus au lieu de 68). Les écologistes (70 élus contre 18) espèrent aussi avoir leur mot à dire, tandis qu'avec une centaine de sièges, les différents partis d'extrême droite et nationalistes tenteront pour se faire entendre de surmonter leurs divisions, notamment entre le couple franco-italien Marine Le Pen-Matteo Salvini et les partis polonais et hongrois.

Les leçons du scrutin en France
Le Rassemblement national est arrivé dimanche en tête des élections européennes en France, avec 23,6% des voix, devant l'alliance La République en marche-Modem, qui a récolté 22,6% des suffrages, selon les estimations Ifop-Fiducial.

Voici les principaux enseignements de ces résultats :

Le parti présidentiel perd son pari
C'est un résultat ambivalent pour le parti présidentiel, qui conserve le socle d'Emmanuel Macron au premier tour de l'élection présidentielle (24%), mais perd de peu le duel qu'il a lui-même installé avec le Rassemblement national. Au terme de deux ans de pouvoir marqué ces derniers mois par la grave crise des "Gilets jaunes" et une impopularité chronique, Emmanuel Macron "limite la casse, après avoir réussi à mobiliser son camp face à l'extrême droite", note Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop. Le score de la majorité éloigne la perspective d'un remaniement ministériel et d'une forte inflexion de la politique menée, même si le Premier ministre, Edouard Philippe affirme avoir reçu "cinq sur cinq" l'avertissement des urnes, qu'il s'agisse de l'ancrage de l'extrême droite dans le pays que d'un désir de "verdissement" de l'action.

Le rassemblement national réédite sa performance de 2014
Deux ans après son double échec à la présidentielle et aux législatives, le Rassemblement national a remonté la pente, au point de redevenir le "premier parti de France", un titre informel dont il s'était paré lors des européennes de 2014. Ce résultat conclut une campagne durant laquelle la liste conduite par Jordan Bardella, âgé de 23 ans seulement, a progressivement grappillé les points dans les enquêtes d'opinion tandis que l'alliance LaRem-MoDem stagnait. "Il s'installe de nouveau comme l'opposant numéro un d'Emmanuel Macron et il donne le 'la' des scrutins intermédiaires", analyse Frédéric Dabi. Et, "pour Marine Le Pen, cela efface l'échec de l'entre-deux-tours de 2017, elle est remise en selle", relève-t-il. Avec 22 élus selon les projections, l'ex-Front national retrouve quasiment le même contingent qu'il y a cinq ans. Ce quota lui permettra de faire bonne figure face son principal allié, la Ligue de l'italien Matteo Salvini, qui a repris de facto le leadership de l'extrême droite européenne.

Les républicains essuient une défaite historique
Avec un peu plus de 8% selon les estimations des instituts, le parti de Laurent Wauquiez, héritier du RPR et de l'UMP, a essuyé sa défaite la plus cuisante de l'histoire des élections européennes, à plus de dix points de son score de 2014 et à quasiment vingt points de celui de 2009. Les cadres du parti pensaient pourtant avoir enclenché une dynamique favorable sous la conduite de leur tête de liste François-Xavier Bellamy, qui avait réussi à faire oublier son profil de conservateur catholique et à se faire adopter des plus réfractaires, comme Gérard Larcher et Valérie Pécresse. Deux ans après la défaite de François Fillon au premier tour de la présidentielle, ce résultat ouvre une nouvelle période tumultueuse pour LR et singulièrement pour son président, le droitier Laurent Wauquiez. Par communiqué, le président du Sénat, Gérard Larcher, a appelé à une "remise en question profonde".

Les écologistes réalisent une percée
Avec environ 13% des voix, la liste écologiste fait un score inférieur à l'objectif de 15% que s'était assigné son chef de file, Yannick Jadot, mais elle fait bien mieux que les 7% ou 8% que lui promettaient les intentions de vote. Europe Ecologie-Les Verts, qui a décliné les offres d'alliance venues de gauche, fondait ses espoirs sur ses antécédents aux européennes, notamment les 16,28% recueillis par Daniel Cohn-Bendit en 2009, et sur la vague de mobilisation pro-climat d'une ampleur sans précédent de ces derniers mois.
Ils ont en outre dû affronter la concurrence des autres partis dont beaucoup, jusqu'au Rassemblement national, ont verdi leur campagne. C'est le cas, en particulier, de La République en marche, qui a recruté un ex-directeur du WWF France et un ancien secrétaire national d'EELV, respectivement Pascal Canfin et Pascal Durand, tous deux placés en position éligible. La percée des Verts français demeure toutefois moins spectaculaire que celle de leurs homologues allemands, arrivés deuxième chez eux avec 22% des voix.

La France insoumise retombe au niveau du PS
Les résultats de dimanche rebattent les cartes à gauche, deux ans après l'avènement de La France insoumise au détriment du Parti socialiste, alors réduit en cendres.
Selon les estimations Ifop-Fiducial en milieu de soirée, l'attelage Parti socialiste-Place publique, incarné par l'intellectuel Raphaël Glucksmann, finit devant la gauche mélenchoniste, avec une avance symbolique. Les premiers sont à 6,4%, les seconds à 6,1%. Si le parti de François Mitterrand et Michel Rocard évite la disparition complète à Strasbourg et Bruxelles, il essuie toutefois son pire échec dans l'histoire des élections européennes. Le reste de la gauche paie son émiettement : avec moins de 5%, Benoît Hamon, porte-drapeau des socialistes en 2017, et le communistre Ian Brossat, n'obtiennent aucun élu.

Macron maintient son cap
En arrivant en deuxième position aux européennes dimanche derrière le Rassemblement national (RN), Emmanuel Macron, qui s'était engagé à "mettre toute son énergie" pour que le parti de Marine Le Pen ne soit pas en tête de ce scrutin, perd son pari en France et mise sur la bataille d'après, à Strasbourg. Avec 23,6% des voix selon les premières estimations, la liste d'extrême droite devance d'un point celle portée par l'ancienne ministre des Affaires étrangères Nathalie Loiseau (22,4%) dont la campagne aura été marquée par une série de polémiques et des critiques en interne. C'est "un camouflet pour le président de la République qui s'est fortement engagé dans la campagne en mettant en scène l'opposition entre progressistes et populistes", estime Christopher Dembik, économiste à Saxo Bank. "C'est un échec sur le plan personnel qui traduit surtout une défiance d'une partie des Français à l'égard de sa politique au niveau national." "Le Rassemblement national réédite le succès de 2014, il s'installe de nouveau comme l'opposant numéro un d'Emmanuel Macron et il donne le 'la' des scrutins intermédiaires", renchérit Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop. Deux ans après l'accession d'Emmanuel Macron à l'Elysée à l'issue d'une campagne où ses prises de position pro-Europe avaient détonné dans un contexte de montée des nationalismes en France comme en Europe, le scrutin faisait figure de test pour le chef de l'Etat. Vainqueur du second tour de l'élection présidentielle de 2017 face à Marine Le Pen, le président fraîchement élu avait, après avoir fait résonner l'hymne européen dans la cour du Louvre, promis de tout faire "pour que, dans les cinq prochaines années, [les Français] n'aient plus aucune raison de voter pour les extrêmes".

Ces 24 derniers mois, Emmanuel Macron n'a eu de cesse - de son discours à la Sorbonne à celui d'Athènes en passant par sa tribune "Pour une renaissance européenne" publiée en pleine crise des "Gilets jaunes" - de dramatiser une victoire des "nationalistes" sur les "progressistes" et de multiplier les mises en garde contre une victoire du RN.

Remaniement?
Et maintenant? "Quand on termine deuxième à une élection, on ne peut pas dire qu'on l'a gagnée", a déclaré le Premier ministre Edouard Philippe, actant "avec humilité" de cette défaite et assurant avoir reçu "le message cinq sur cinq". Exprimant sa "détermination à poursuivre le rassemblement des forces de progrès de notre pays, à préparer l'avenir de notre pays", le chef du gouvernement a prévenu qu'il serait "dès demain à pied d'oeuvre pour poursuivre le projet du président et de la majorité", faisant taire les rumeurs sur son départ de Matignon et un remaniement imminent. Pour Frédéric Dabi, les "écarts relativement ténus" entre le RN et LaRem-MoDem évitent à l'exécutif, ébranlé par six mois de crise sans précédent des "Gilets jaunes", "un psychodrame de remaniement". "Edouard Philippe est une figure assez respectée des Français, il donne le sentiment de tenir la barque dans la tempête et d'avancer", estime un ministre.
"Ce que les gens voient, c'est qu'il a tenu la marée solidement dans un moment pas facile".
Quant à un éventuel changement de cap, cette option a été écartée par l'Elysée dimanche soir. "L'intention du président de la République c'est d'intensifier l'acte II de son quinquennat" donc "il n'y a pas d'inflexion prévue de ce point de vue-là", a-t-elle ajouté. "Les orientations qui ont été annoncées à la sortie du grand débat vont se poursuivre. L'objectif, c'est que les Français puissent ressentir le changement, on a déjà vu pas mal de signaux positifs de ce point de vue, que ce soit sur le chômage ou le pouvoir d'achat".

Position "incontournable"
Sur la scène européenne, le recul des deux groupes principaux - le Parti populaire européen (PPE) et les sociaux-démocrates (S&D) - qui n'auront plus de majorité, pourrait en revanche se transformer en succès pour les ambitions d'Emmanuel Macron, que ce soit sur la formation d'une "coalition de progrès" qu'il appelle de ses voeux pour faire face aux partis nationalistes ou encore sur l'obtention de postes-clefs. "Pour la première fois, le PPE et le S&D devront composer avec une force pro-européenne centriste, dans laquelle on sera nous-mêmes centraux et cruciaux, qui aura du poids au Parlement et sera totalement incontournable", souligne-t-on à l'Elysée. "C'est un élément très fort, c'est un pari européen qui prend forme et qui se réussit".
Emmanuel Macron, qui devait parler avec la chancelière allemande Angela Merkel dimanche soir et avec certains de ses homologues en amont du sommet informel de Bruxelles mardi soir, "reste à la manoeuvre pour construire cette grande alliance de progressistes et de pro européens" et "pour que la France garde toute son influence dans les institutions européennes", ajoute-t-on. "Ce mouvement est bien enclenché et il va se poursuivre".

"Conforté", Macron enclenche l'acte II de son quinquennat
S'estimant "conforté" par les européennes de dimanche qui se sont traduites par un écart limité avec le Rassemblement national, Emmanuel Macron entend désormais enclencher l'acte II de son quinquennat et intensifier son train de réformes, dont certaines s'annoncent explosives.
"La majorité présidentielle a tenu bon, il n'y a pas eu de vote sanction", contrairement aux précédentes élections européennes, donc "les orientations qui ont été annoncées à la sortie du grand débat national vont se poursuivre", se réjouit-on dans l'entourage du chef de l'Etat.
Avec 22,41% des voix, la liste de la majorité présidentielle "Renaissance" - République en marche (LaRem)-MoDem - a perdu son pari de devancer le Rassemblement national (RN, ex-Front national) de Marine Le Pen qui obtient 23,31%.
De ce point de vue-là, le scrutin constitue une "petite défaite" pour le chef de l'Etat, estime Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop, mais il s'agit dans le même temps d'une "victoire pour la stratégie globale qu'il mène depuis le début de son quinquennat, à savoir la décomposition du système politique français".
L'élection, dont Les Républicains et le Parti socialiste, qui incarnent la gauche et la droite modérée, ressortent groggy avec des scores historiquement bas, a amplifié "le big bang" présidentiel et législatif de 2017 et installe "une nouvelle bipolarisation du champ politique", poursuit le politologue.
En limitant la casse avec le RN, le chef de l'Etat relâche également "la pression sur un remaniement et un changement de cap, changement de cap qu'il avait de toute manière exclu" au nom de la "cohérence de la politique" menée depuis le début de son quinquennat, ajoute Frédéric Dabi.

"Pas de crise politique"
Au vu des sondages de la semaine dernière, donnant tous une avance au parti de Marine Le Pen, et de la crise des "Gilets jaunes", la partie était pourtant loin d'être gagnée, reconnaît-on au sein de l'exécutif, où l'on s'était employé ces derniers jours à minimiser la portée d'une deuxième place.
Signe d'une certaine forme de soulagement, le camp d'Emmanuel Macron, qui avait choisi de jouer la carte de l'"humilité" dimanche soir et reconnu une "déception" face au score du RN, ne cachait pas lundi matin sa satisfaction.
"Après deux ans de gouvernement, un épisode extrêmement compliqué avec les 'Gilets jaunes', être un point et demi en dessous du seuil du premier tour de la présidentielle, n'importe quel parti en rêverait aujourd'hui", a estimé Pascal Canfin, numéro deux de la liste Renaissance, sur France Inter.
"Le socle de la majorité présidentielle est aujourd'hui consolidé et ce n'était pas gagné d'avance", a-t-il ajouté.
Pour la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, le score obtenu par la liste Renaissance portée par l'ancienne ministre des Affaires étrangères Nathalie Loiseau "est un score qui n'appelle pas une crise politique."
"Aujourd'hui, la majorité est soudée derrière le Premier ministre, le gouvernement est soudé derrière le Premier ministre et le Premier ministre a l'entière confiance du président de la République", a-t-elle dit sur BFM TV. "Il n'y aura pas de dissolution de l'Assemblée nationale, ni de démission d'Edouard Philippe".
Tout l'enjeu pour le chef de l'Etat va être désormais de répondre aux fortes attentes exprimées par les Français lors du grand débat national, que ce soit sur les questions climatiques ou de pouvoir d'achat - avec en tête les élections municipales de 2020.

Partie délicate
"Il faut faire ce qu'on a dit qu'on allait faire à la fois au niveau européen et à la fois au niveau français avec les leçons du grand débat, décider autrement sur la transition écologique, la participation citoyenne", a souligné Pascal Canfin. "Il faut faire ce qu'on a dit qu'on ferait parce que les Français maintenant vont nous juger là-dessus". Le "juge de paix du quinquennat sera la capacité d'Emmanuel Macron à obtenir des résultats sur la question centrale du pouvoir d'achat", prévient de son côté Frédéric Dabi, qui appelle à ne pas "enterrer trop vite" Les Républicains ou le PS, encore très implantés localement. Les prochains prochains mois s'annoncent donc décisifs pour le chef de l'Etat, ébranlé ces derniers mois par la crise des "Gilets jaunes" - mouvement de protestation sans précédent dont la mobilisation a atteint son plus bas niveau samedi dernier selon le ministère de l'Intérieur et dont les deux listes ont recueilli à peine 1% des suffrages dimanche.
Avec l'épineuse réforme des retraites, celle de l'assurance-chômage et des institutions, le projet de loi bioéthique - avec la question de la PMA -, le programme des prochains mois est chargé - et potentiellement explosif.
"Le combat est devant nous", a reconnu lundi matin la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye sur BFM TV.

Résultats des élections européennes pays par pays
Voici les résultats préliminaires ou les estimations des élections européennes 2019 dans les 28 Etats membres de l'Union européenne, où plus de 400 millions d'électeurs votaient de jeudi à dimanche.

FRANCE: Le Rassemblement national a confirmé son enracinement en arrivant dimanche en tête du scrutin européen en France, avec environ 24% des voix, devant l'alliance La République en marche-MoDem, à moins de deux points derrière, reproduisant à peu de choses près le duel de la présidentielle de 2017. La forte participation de 52%, soit neuf points de plus qu'en 2014, a fait bouger des lignes sans perturber le duel entre la majorité et le camp de Marine Le Pen, qu'Emmanuel Macron a échoué à reléguer à la seconde place malgré une campagne très personnelle.

ALLEMAGNE: Les Verts allemands ont doublé leur score lors des élections au Parlement européen dimanche, arrivant en seconde position derrière les conservateurs de la CDU/CSU lors d'un scrutin marqué par l'effondrement de la gauche sociale-démocrate. Avec 22% des voix, le parti écologiste s'impose comme le premier rival du parti de la chancelière Angela Merkel et ses alliés bavarois, qui terminent certes en tête avec 28% mais accusent un recul de huit points par rapport aux élections européennes de 2014.

ITALIE: La Ligue, parti d'extrême droite dirigé par Matteo Salvini, a remporté les élections européennes dimanche en Italie, alors que le Parti démocrate et le Mouvement 5 Etoiles se disputent la deuxième place du scrutin, selon plusieurs sondages sortie des urnes diffusés après la fermeture des bureaux de vote. Ces enquêtes créditent la Ligue de 26 à 31% des voix. Le M5S, au pouvoir avec la Ligue depuis un an, obtiendrait entre 18,5% et 23% des suffrages et le Parti démocrate de centre gauche entre 20,5% et 25%.

ESPAGNE: Les socialistes du président du gouvernement Pedro Sanchez (PSOE) obtiennent 20 sièges, contre 14 dans le Parlement sortant, alors que les conservateurs du Parti populaire (PP) enregistrent un net recul, avec 12 élus contre 16 en 2014.Le parti d'extrême droite Vox remporte ses trois premiers sièges d'eurodéputés. Ciudadanos (centre) effectue un bon score, avec sept sièges contre deux en 2014.

HONGRIE: Le parti Fidesz du Premier ministre hongrois Viktor Orban a très largement remporté les élections européennes. Selon la commission électorale, le Fidesz nationaliste et conservateur a rassemblé 52,14% des voix, contre 16,26% à la Coalition démocratique (gauche). Le parti centriste Momentum a obtenu 9,92% des suffrages, devant les socialistes (6,68%) et le parti d'extrême droite Jobbik, relégué à la cinquième place avec 6,44%.

ROYAUME-UNI: Le Parti du Brexit de Nigel Farage a largement remporté les élections européennes de jeudi au Royaume-Uni devant les libéraux-démocrates pro-européens, estime la BBC dimanche, qui prévoit également que les conservateurs au pouvoir recueilleront entre 10 et 12% des voix, contre 24% aux précédentes européennes de 2014.

AUTRICHE: Selon une projection effectuée à partir d'un sondage auprès de 5.200 électeurs entre mardi et dimanche, le Parti populaire autrichien (ÖVP) de Sebastian Kurz remporterait 34,5% des voix, contre 23,5% à l'opposition sociale-démocrate du SPÖ et 17,5% au Parti de la liberté (FPÖ) d'extrême droite. Les premiers résultats sont attendus à 23h00 (21h00 GMT).

GRECE: Les conservateurs du parti Nouvelle démocratie ont remporté dimanche les élections européennes en Grèce aux dépens du parti de gauche Syriza du Premier ministre Alexis Tsipras, montre un sondage sortie des urnes effectué par cinq chaînes de télévision privées. L'enquête crédite Nouvelle démocratie de 32 à 36% des voix contre 25 à 29% pour Syriza, au pouvoir depuis 2015.

PAYS-BAS: Le Parti travailliste néerlandais, emmené par le commissaire européen Frans Timmermans est crédité de plus de 18% des voix, soit deux fois plus qu'en 2014, alors qu'il n'arrivait qu'en troisième position dans les intentions de vote, un résultat de bon augure pour les "partis de gouvernement" des autres Etats membres menacés par l'extrême droite et les mouvements populistes.

POLOGNE: Les nationalistes conservateurs du parti Droit et Justice (PiS) ont remporté de justesse les élections européennes de dimanche en Pologne, avec 42,4% des voix contre 39,1% à la Coalition européenne, qui rassemblait une grande partie de l'opposition sous la direction de la Plateforme civique du président du Conseil européen Donald Tusk, montre un sondage Ipsos effectué à la sortie des urnes.

SLOVAQUIE: La coalition libérale Slovaquie progressiste et Ensemble a remporté les élections avec 20,1% des suffrages, suivie par la coalition de gauche du parti Smer (au pouvoir), avec 15,7%, selon les résultats officiels. L'extrême-droite est troisième avec 12,1%.

BULGARIE: Les conservateurs des Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie (au pouvoir) arrivent en tête avec des estimations allant de 30,5% à 32,7% des voix, selon deux sondages sortie des urnes. Ils devancent le Parti socialiste bulgare (23,2-25,4%) et le Mouvement des droits et des libertés (12,8-13,6%).

ROUMANIE: Le Parti social-démocrate (PSD) de la Première ministre Viorica Dancila était au coude-à-coude avec l'opposition des conservateurs du Parti national à 25,8%, selon des sondages sortie des urnes.


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