Malgré les puissantes pressions des États-Unis, d'autres pays ne sont pas très pressés de rompre définitivement les relations avec le géant chinois des télécoms Huawei. Cela dépend beaucoup des entreprises privées qui n'acceptent pas souvent le diktat de l'État. Un analyste économique chinois a commenté la situation pour Sputnik. Les États-Unis pressent d'autres pays d'adhérer aux sanctions américaines contre le géant chinois des télécoms Huawei, mais les États ne peuvent pas toujours dicter leur volonté aux hommes d'affaires, soucieux avant tout de leurs avantages économiques, a déclaré à Sputnik Zhou Rong, chercheur à l'Institut d'études financières, auprès de l'université Renmin en Chine. "Jusqu'à présent, certains pays ont obéi aux États-Unis, adhérant au boycott de Huawei, ce qui est tout à fait normal. Je veux citer à cette occasion Mao Zedong qui disait: "L'impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres de papier". À l'époque, la Chine vivait dans une situation internationale beaucoup plus compliquée. Presque le monde entier pratiquait alors une politique d'isolement économique envers la Chine", a souligné l'interlocuteur de l'agence. Et de rappeler que le pays avait tenu ferme. "Et avec sa puissance actuelle, la Chine va facilement tenir le coup. Tout d'abord, le fameux camp antichinois ne s'est pas encore formé. […] Et ensuite, les hommes d'affaires se soucient avant tout de leurs propres profits", a poursuivi l'expert. Selon ce dernier, les hommes d'affaires finiront par comprendre que se placer sous la houlette des États-Unis leur apportera beaucoup plus de mal que de bien. "À présent, ce sont essentiellement les pays partenaires des États-Unis au sein de "l'Alliance des 5 yeux" qui se placent sous leur houlette. Ce sont notamment le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Mais à part ceux-ci, d'autres pays d'Asie, d'Afrique, d'Europe et d'Amérique latine ne brûlent pas vraiment d'adhérer aux sanctions visant Huawei", a résumé le chercheur. Donald Trump a signé, mercredi 15 mai, un décret interdisant aux entreprises américaines d'utiliser du matériel de télécommunication fabriqué par des entreprises présentant un risque pour la sécurité nationale, ce qui revient à interdire aux groupes américains de faire affaire avec Huawei. Reuters a rapporté le 19 mai que Google, filiale d'Alphabet, ne fournirait plus de logiciels, de matériel informatique ni de services techniques à Huawei, à l'exception des services disponibles en open source.
La Chine pourrait interdire son marché aux entreprises technologiques US Après la signature par Donald Trump d'un décret interdisant indirectement aux sociétés américaines de faire affaire avec Huawei, des analystes pointent du doigt une initiative législative chinoise qui pourrait interdire des sociétés américaines sur le marché chinois. L'Administration chinoise du cyberespace a proposé un ensemble de mesures en matière de cybersécurité qui, en cas d'adoption, obligeront les opérateurs des infrastructures informatiques cruciales de la Chine à "évaluer le risque pour la sécurité nationale" lors de l'acquisition de produits et de services étrangers, relate The South China Morning Post. Selon cette source, le projet en question a été publié en ligne pour obtenir un retour du public jusqu'au 24 juin. "La Chine pourrait utiliser [ces mesures, ndlr] pour bloquer les achats de technologies américaines en se fondant sur la sécurité nationale", a déclaré Samm Sacks, chercheur en politique de cybersécurité et en économie numérique chinoise chez New America, un think-tank américain. Le document ne précise pas en détails ce qui pourrait être considéré comme "un risque pour la sécurité", ne donnant que quelques exemples généraux comme une "fuite, perte et transfert transfrontalier de données clés" et "menace pour la sécurité de la chaîne d'approvisionnement", indique The South China Morning Post. "L'opacité réglementaire signifie que les responsables ont beaucoup de flexibilité dans la manière dont ils veulent le mettre en œuvre - ce qui veut dire que cela pourrait être appliqué aux entreprises américaines et s'inscrire dans les "mesures qualitatives" dans le cadre de la riposte chinoise dans la guerre commerciale", a déclaré Nick Marro, analyste de The Economist Intelligence Unit. Cette initiative intervient alors que les relations entre la Chine et les États-Unis sont entrées dans une nouvelle spirale de tensions et les technologies constituent un axe majeur de leur bras de fer. Donald Trump a signé mercredi 15 mai un décret interdisant aux entreprises américaines d'utiliser du matériel de télécommunication fabriqué par des entreprises présentant un risque pour la sécurité nationale, ce qui revient à interdire aux groupes américains de faire affaire avec Huawei. Reuters a rapporté le 19 mai que Google, filiale d'Alphabet, ne fournirait plus de logiciels, de matériel informatique et de services techniques à Huawei à l'exception des services disponibles en open source.
Un dénouement à la question Un revirement intervient dans l'affaire Huawei, l'équipementier chinois inscrit sur la liste noire des sociétés avec lesquelles les entreprises américaines n'ont pas le droit de travailler. Donald Trump serait prêt à résoudre la crise en l'incluant dans l'accord commercial entre les États-Unis et la Chine. Lors d'un discours à la Maison-Blanche, Donald Trump a évoqué la possibilité d'assouplir les restrictions imposées à Huawei dans le cadre d'un accord commercial plus large avec Pékin, tout en insistant sur le fait que le géant chinois des télécommunications était "très dangereux". "Regardez ce qu'ils font du point de vue de la sécurité, du point de vue militaire. C'est très dangereux", a-t-il déclaré pour justifier les sanctions contre Huawei. Mais ce constat ne l'a pas empêché de fournir des éléments quant à une sortie de crise: "Si on a un accord, je vois bien Huawei inclus d'une manière ou d'une autre". Donald Trump a signé mercredi 15 mai un décret interdisant aux entreprises américaines d'utiliser du matériel de télécommunication fabriqué par des entreprises présentant un risque pour la sécurité nationale. Les États-Unis pensent que les équipements de Huawei pourraient servir à des activités d'espionnage de la Chine et ils exhortent leurs alliés, notamment en Europe, à ne pas s'appuyer sur le groupe chinois pour le déploiement de la nouvelle génération de téléphonie mobile, la 5G. Huawei rejette ces soupçons américains. Le département du Trésor a par ailleurs annoncé le placement de Huawei et de 70 de ses filiales sur une liste noire, qui va contraindre le groupe télécoms chinois à demander une dérogation pour acheter des pièces et composants électroniques aux sociétés américaines. Reuters a rapporté le 19 mai que Google, filiale d'Alphabet, ne fournirait plus de logiciels, de matériel informatique et de services techniques à Huawei à l'exception des services disponibles en open source.