Dans la perspective de préserver les réserves de change du pays et rationaliser les importations, le gouvernement a décidé le 10 juillet dernier de fermer 45 minoteries, notamment pour "surfacturation" et "fausses déclarations". Et 5 jours plus tard, soit dimanche dernier, le ministère de l'Industrie et des Mines a annoncé dans un communiqué qu'un plan d'action visant à éviter toute rupture ou perturbation d'approvisionnement du marché suite à la fermeture de 45 minoteries, est en cours de préparation, dans le cadre de l'assainissement de la filière céréale. Et c'est ainsi que la ministre de l'Industrie et des Mines, Djamila Tamazirt, a présidé samedi dernier une réunion regroupant, les responsables du groupe public Agrodiv et de ses filiales. Lors de cette réunion, la ministre a "instruit les cadres de son secteur de mobiliser tous les moyens et préparer la logistique nécessaire pour satisfaire la nouvelle demande du marché, notamment après la fermeture des minoteries et pour éviter toute probable rupture ou perturbation d'approvisionnement du marché", a indiqué la même source. Revenant sur la problématique d'approvisionnement des moulins publics par l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) en blé tendre, la ministre a donné instruction aussi pour "définir les quotas nécessaires pour atteindre 100% des capacités de ces moulins auprès de l'OAIC afin de satisfaire la demande nationale". D'autre part, et toujours lors de cette réunion, les présents ont procédé à "l'examen et à l'évaluation des capacités de production et de stockage des moulins relevant du groupe "Agrodiv", ainsi que le réseau de distribution des filiales. Cet état des lieux a permis de constater le potentiel dont dispose ces entités publiques", a souligné le communiqué, sans fournir d'autres précisions sur la nature de ce potentiel. Il est utile de rappeler, au passage, qu'en application des décisions de la réunion du gouvernement du 10 juillet 2019 relatives à la fermeture de 45 minoteries dans le cadre de la réorganisation et l'assainissement de la filière céréale, en incitant à établir un plan d'action qui vise à pourvoir au déficit de l'offre que pourrait induire la fermeture des minoteries par les pouvoirs publics afin d'éviter toute probable rupture ou perturbation d'approvisionnement du marché. La décision, prise par le Premier ministre, Noureddine Bedoui, mercredi dernier lors d'une réunion du gouvernement qu'il a présidée, a été une ferme réponse aux dépassements de la part de certaines minoteries, démasquées par un groupe de travail chargé d'auditionner la filière du blé. Il est tout aussi important de préciser que ces dépassements dont il est question, portent notamment sur les capacités de production effectives de ces minoteries et sur la surfacturation en vue de bénéficier indûment de quotas supplémentaires de blé tendre subventionné. De plus, le Premier ministre a également instruit d'ester en justice, au terme de l'audit général, d'autres minoteries s'adonnant aux fausses déclarations sur leurs capacités de production effectives, ainsi que de suspendre le directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). Et dans ce même ordre d'idées, M. Bedoui a exhorté le groupe de travail à poursuivre son audit qui sera sanctionné par un rapport exhaustif comportant aussi les raisons du retard accusé dans la réalisation de structures de stockage de céréales. Encore faut-il rappeler également au mois de juin dernier, le gouvernent avait décidé de créer, un Comité de veille, de régulation, de contrôle et d'évaluation de la céréaliculture. Cette décision constituait, alors une nouvelle mesure de rationalisation des importations, visant à contenir l'érosion des réserves de change du pays. Ce Comité est placé auprès du ministre des Finances à qui seront associés les ministres du Commerce, de l'Industrie et de l'Agriculture. Il sera, chargé, entre autres, de "concevoir une approche claire, à court et moyen termes, en matière de rationalisation de la gestion et de l'importation des céréales. De plus, il est également chargé d'effectuer un audit global concernant le respect des obligations juridiques par l'ensemble des opérateurs activant légalement dans le domaine. Enfin, un mois auparavant, soit exactement le 23 mai dernier, le gouvernement avait donné son accord à de nouvelles mesures visant la régulation des importations des céréales et du lait, deux produits qui totalisent plus de la moitié des importations alimentaires du pays, dans le cadre d'une démarche visant la préservation des réserves de changes.