Les pouvoirs publics accordent un intérêt particulier à la filière céréalière compte tenu des besoins nationaux qui ne cessent d'augmenter d'année en année. Aussitôt la décision de fermeture des 45 minoteries prise, le ministère de l'Industrie a réuni le groupe Agrodiv, spécialisé dans la production, la conception, la commercialisation, l'importation et l'exportation des produits résultant de la transformation des matières premières issues de l'agriculture, de l'élevage ou de la pêche, pour éviter toute perturbation d'approvisionnement du marché en produits céréaliers. Le plan d'action arrêté à l'issue de cette réunion a été d'ores et déjà mis en œuvre. Hier, une réunion a regroupé les représentants de l'OAIC, d'Agrodiv et de la structure concernée au ministère du Commerce. Un schéma d'intervention par rapport à cette nouvelle donne du marché a été établi. Agrodiv a ainsi été chargé de faire une évaluation des capacités des moulins et d'identifier les points de vente. L'OAIC aura la tâche d'approvisionner également à 100% les moulins relevant d'Agrodiv, notamment sur la zone et les wilayas concernées par les fermetures. En cas de perturbation, Agrodiv procédera à des transferts de matières premières entre les 6 filiales dont il dispose. Cet organisme va en outre exploiter ses quelque 200 points de vente. Un travail d'évaluation se fera aussi quant au portefeuille clients des moulins fermés, surtout des boulangers qui doivent être approvisionnés régulièrement en farine panifiable, la matière première indispensable pour la fabrication du pain. Par ailleurs, certains observateurs avouent que cette mesure de fermeture n'aura pas d'impact négatif sur le marché. Car, arguent-ils, les capacités annuelles de trituration des entreprises de la filière céréalière sont évaluées à 110 millions de quintaux en semoule et en farine et représentent plus du double des besoins du marché intérieur. La transformation en semoule et en farine est assurée localement dans sa globalité par les 263 minoteries et les 135 semouleries réparties à travers le territoire national. Elles sont donc environ 400 usines à assurer plus du double de la demande nationale. La disponibilité en blés (dur et tendre) est assurée principalement par les importations de blé tendre à hauteur de 78% destinées à la transformation en farine panifiable et par la production locale (55%) de blé dur destiné à la fabrication de la semoule. L'OAIC, organisme chargé des importations, s'arrange souvent, selon ses dirigeants, à constituer des stocks en blé pouvant tenir jusqu'à six mois. Cette principale disposition et la mobilisation du ministère de l'Industrie via son groupe Agrodiv ont pour objectif de garantir une offre suffisante de manière constante à même de satisfaire la forte consommation qui caractérise la population nationale en produits issus de la transformation des céréales. B. K.