Des initiatives politiques diverses et multiples ont été lancées, récemment, sur la scène politique dans le but de trouver des solutions à la crise que traverse le pays, certaines portant sur l'impératif de fixer un agenda pour l'organisation de la prochaine présidentielle dans les plus brefs délais et d'autres proposant une feuille de route élaborée conformément au processus constitutif dans le cadre de la période de transition, et toutes s'accordant à faire du dialogue une priorité. Plusieurs partis politiques et acteurs de la scène nationale ont exprimé leur conviction quant à l'impératif de s'orienter vers une solution à même de faire sortir le pays de l'impasse qui perdure, une solution qui constituera la base d'un dialogue sérieux et inclusif, susceptible de rétablir la confiance entre toutes les parties. Le Pouvoir a exprimé, à maintes reprises, la même volonté, le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah n'ayant eu de cesse de prôner un dialogue qu'il s'est engagé à en confier la direction à des personnalités nationales indépendantes et crédibles, assurant que l'Etat ne sera pas partie prenante. "Ce dialogue est urgent, parce que le pays doit recouvrer au plus vite sa normalité politique et institutionnelle", a-t-il poursuivi, ajoutant que l'organisation de l'élection présidentielle "reste la seule solution démocratique viable et raisonnable". Plusieurs formations politiques ont mis en avant l'importance d'ouvrir la porte du dialogue même avec des conditions. Dans ce cadre, des partis politiques et des organisations de la société civile ont pris, il y a deux semaines, l'initiative d'organiser des assises du dialogue national, au cours desquelles les participants se sont engagés à élaborer une feuille de route "aux contours clairs" pour régler la crise politique. Celle-ci repose sur une solution s'inscrivant dans le cadre de la Constitution alliant exigences constitutionnelles et solution politique. La plateforme découlant de cette rencontre repose sur une série de principes, notamment "le peuple est la source de tout pouvoir et la souveraineté nationale appartient au peuple" conformément aux articles 7 et 8 de la Constitution, la Déclaration du 1er Novembre 1954 et l'unité nationale est une "constante sacrée". Ces assises ont mis l'accent sur le fait que l'élection "libre et régulière" est "l'unique voie pour accéder au pouvoir ou s'y maintenir". Pour activer le processus de dialogue qui doit être ouvert à toutes les médiations politiques et socio-économiques impliquées et accompagnant le sursaut populaire, les initiateurs ont insisté sur la nécessité de prendre des mesures à même de restaurer la confiance et de préparer le terrain au dialogue, notamment par la mise en valeur du Hirak, le bannissement des symboles de l'ancien système, l'ouverture du champ politique et médiatique et le respect des principes d'une justice impartiale et des droits et des libertés individuelles et collectives. Ils ont, à cet égard, appelé à mettre en place une instance pour mener ce dialogue composée de personnalités nationales "connues pour leur intégrité, leur crédibilité et leur compétence et faisant l'unanimité" et dont les membres sont choisis "dans un cadre consensuel entre les parties au dialogue en écartant les symboles du système politique corrompu". Dans ce contexte, le Forum de la société civile pour le changement a proposé, il y a quelques jours, treize (13) personnalités nationales pour mener le dialogue en prévision de l'élection présidentielle. Il s'agit de personnalités qui émergent du fait de leur autorité morale ou de leur légitimité historique ou politique. Une initiative qui a été saluée par le pouvoir, le chef de l'Etat ayant affirmé que des consultations seront engagées pour la constitution de ce panel dont "la composition définitive sera annoncée prochainement". Le chef de l'Etat avait estimé que "les personnalités proposées sont pleinement éligibles à l'accomplissement de cette noble mission au service de notre pays". "Ces personnalités devaient être crédibles, indépendantes, sans affiliation partisane et sans ambition électorale. Des personnalités qui émergent du fait de leur autorité morale ou de leur légitimité historique, politique ou socioprofessionnelle", a-t-il dit. Ce dialogue, selon le chef de l'Etat, reste l'unique moyen pour construire un consensus fécond, le plus large possible, de nature à permettre la réunion des conditions appropriées pour l'organisation, dans les meilleurs délais, de l'élection présidentielle, seule à même de permettre au pays d'engager les réformes dont il a tant besoin". Les formations politiques ayant opté pour la dénomination "forces de l'alternative démocratique", ont appelé à la tenue d'une réunion et à un consensus national pour le 31 août afin d'élargir et de généraliser un "véritable" pacte de transition démocratique. Ces partis plaident pour la concrétisation d'une transition démocratique à travers un processus constitutif en tant que prérequis garantissant la concrétisation des libertés fondamentales, l'indépendance de la justice et l'égalité des droits entre les femmes et les hommes et les droits socio-économique ainsi que la concrétisation de l'alternance démocratique sur tous les plans. Ces parties considèrent aussi que la période de transition est "nécessaire pour créer un climat politique institutionnel sans laquelle toute tentative de rupture serait vouée à l'échec". "Toute tentative politique quelle qu'en soit la nature ou tout dialogue politique ne peut être engagé jusqu'à la concrétisation d'un ensemble de conditions consistant en la libération de tous les détenus politiques et d'opinion, l'ouverture de l'espace politico-médiatique, l'arrêt immédiat de tout dispositif de répression et de l'instrumentalisation de la justice et le départ de tous les symboles du régime".