Le 57e anniversaire de la fête de l'indépendance et de la Jeunesse, sera célébré cette année un vendredi qui symbolise pour la jeunesse l'acte 2 de l'indépendance du pays, tant le mouvement (Hirak engagé depuis près de cinq mois) aura suscité des bouleversements politiques inédits et décisifs pour l'avenir de l'Algérie. La fête du 5-Juillet coïncidera avec le 20e vendredi des marches pacifiques populaires, enclenchées le 22 février dernier avec comme principales revendications, le départ de tous les symboles du système, la consécration de la justice, de la démocratie et le jugement de tous ceux qui ont été impliqués dans la dilapidation des deniers publics. Les marches populaires dont une partie des revendications a été satisfaite, se poursuivent toujours, en plus de celles des étudiants organisées chaque mardi. Ces marches ont fini par contraindre le Président Bouteflika à renoncer au 5e mandat, puis à reporter l'élection présidentielle avant d'annoncer carrément sa démission le 02 avril dernier. Le successeur de l'ex-président de la République, en l'occurrence Abdelkader Bensalah, désigné chef de l'Etat conformément à l'article 102 de la Constitution, avait initialement convoqué le corps électoral pour le 04 juillet 2019, en vue d'élire un président de la République. Mais faute de candidats, l'élection a été carrément reportée. Le Conseil constitutionnel avait alors proclamé l'impossibilité de tenir l'élection présidentielle à cette date (04 juillet) car aucun dossier de candidature n'avait été validé, soulignant en même temps qu'il revenait au chef de l'Etat de «convoquer de nouveau le corps électoral et de parachever le processus électoral jusqu'à l'élection du président de la République et la prestation de serment constitutionnel». Du coup, le pays se retrouve dans une situation inédite, la date de l'élection présidentielle n'étant toujours pas arrêtée, sachant que le chef de l'Etat avait affirmé, dans un discours à la Nation le 06 juin dernier, que la situation «exceptionnelle» que vit le pays l'obligeait à «continuer à assumer la charge de chef de l'Etat jusqu'à l'élection du Président de la République». Dans ce sillage, M. Bensalah avait appelé «la classe politique, la société civile et les personnalités patriotiques nationales, à opter pour la voie du dialogue inclusif en vue de poser les jalons du processus de concertation que l'Etat s'emploiera à organiser dans les meilleurs délais, à débattre de toutes les préoccupations portant sur la prochaine échéance présidentielle, et partant, tracer une feuille de route devant aider à l'organisation du scrutin dans un climat d'entente et de sérénité». Il avait réitéré par la même occasion son engagement à garantir au scrutin présidentiel toutes les conditions d'une «élection régulière, libre et transparente, telle que souhaitée par le peuple», indiquant que cette nouvelle étape «est incontestablement une opportunité précieuse pour restaurer la confiance et mobiliser les forces patriotiques nationales en vue de construire le consensus le plus large possible autour de l'ensemble des questions en rapport avec les aspects législatif, réglementaire et organisationnel de cette élection, et sur les mécanismes de son contrôle et sa supervision». «Dans le même contexte, M. Bensalah qui a reçu mardi dernier, le Premier ministre, Noureddine Bedoui, a passé en revue l'ensemble des dispositions qui seront incessamment mises en place dans la perspective de lancement d'un dialogue inclusif portant sur toutes les préoccupations concernant la prochaine élection présidentielle, dans le cadre d'une nouvelle approche qui sera annoncée par le chef de l'Etat dans les prochaines heures et qui sera de nature à permettre l'organisation du prochain scrutin présidentiel dans un climat d'entente et de sérénité», avait annoncé un communiqué de la présidence de la République. «A cet égard, le chef de l'Etat a instruit le Premier ministre pour que l'ensemble du gouvernement puisse se mobiliser afin de réunir toutes les conditions de succès de ce processus de portée stratégique pour notre pays». C'est ainsi que des associations et des organisations de la société civile ainsi que des personnalités et des élites nationales représentant les forces vives du pays ont réagi en multipliant les initiatives et les propositions pour un dialogue national inclusif afin de parvenir à une solution de consensus permettant une transition pacifique et démocratique dans le pays avec comme objectif suprême l'organisation d'une élection présidentielle libre, transparente et crédible. «Ce foisonnement d'idées et de propositions devrait déboucher sur l'organisation d'une conférence nationale de dialogue, prévue samedi prochain (06 juillet) dont l'objectif consiste à l'aboutissement à une large participation à l'effort de sortie de la crise», avait indiqué Abdelaziz Rahabi, appelé à coordonner cette réunion.