En évoquant le nombre des morts et des blessés lors des manifestations des Gilets jaunes, le Président russe a affirmé ce 19 août qu'il ne voulait pas qu'une situation similaire ait lieu à Moscou. Cette déclaration survient dans le cadre de la rencontre entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron au fort de Brégançon. Durant sa visite de travail, invité par Emmanuel Macron au fort de Brégançon ce 19 août, Vladimir Poutine a affirmé que les autorités russes allaient faire tout leur possible pour éviter toute situation ressemblant à celle des Gilets jaunes. Répondant à la question des journalistes sur les récentes manifestations à Moscou, le dirigeant russe a rappelé celles qui se tiennent en France: "Autant que nous sachions, ces événements ne se passent pas uniquement en Russie. Comme je suis invité, je ne me sens pas à l'aise d'en parler mais j'en suis contraint, parce que vous posez ces questions. Nous tous connaissons les événements liés à ce qu'on appelle les Gilets jaunes, lors desquels, selon nos estimations, 11 personnes ont trouvé la mort, 2.500 personnes ont été blessées, dont 2.000 policiers", a-t-il déclaré devant le Président français. "Nous ne voudrions pas que de pareils événements se passent dans la capitale russe. Nous allons faire tout notre possible pour que notre situation intérieure se développe strictement dans le cadre de la loi en vigueur", a-t-il ajouté. Vladimir Poutine est arrivé en visite de travail en France à quelques jours seulement du sommet de Biarritz, invité par le Président de la République au fort de Brégançon. Cette résidence de vacances d'Emmanuel Macron a été à maintes reprises le lieu de rencontres avec de multiples dirigeants mondiaux, mais accueille pour la première fois les Présidents français et russe entre ses murs.
Des sujets de discussion prévus Lors des négociations entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron, de multiples sujets devraient être abordés. Notamment, les questions sur la possibilité d'un sommet quadripartite sur la Syrie, la situation dans le golfe Persique, la Libye, ainsi que sur le programme nucléaire iranien, a déclaré le conseiller du Président russe Youri Ouchakov.
Le déroulement de la visite Arrivé à Marseille cet après-midi, le chef de l'État russe a ensuite pris un hélicoptère amené spécialement de Russie pour rejoindre son homologue français dans la résidence présidentielle d'été. Brigitte Macron est venue rencontrer leur hôte russe malgré son épaule récemment blessée. Après une conférence tenue devant les journalistes, les dirigeants français et russe se sont réunis à huit clos. Les chefs d'État se rencontrent pour la neuvième fois depuis l'élection du Président de la République. Leur première rencontre a eu lieu le 29 mai 2017 à Versailles. Vladimir Poutine a été le premier dirigeant étranger à se rendre en France après l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron, le 14 mai 2017.
Poutine sur Idlib: "Nous observons le transfert de radicaux dans d'autres régions du monde" M. Poutine a déclaré, avant d'entamer des négociations avec Emmanuel Macron au fort de Brégançon, qu'il allait évoquer le dossier de la Syrie, notamment la situation à Idlib où 90% du territoire sont contrôlés aujourd'hui par les radicaux dont "nous observons le transfert" dans "d'autres régions du monde". Avant d'entamer ses négociations avec Emmanuel Macron, Vladimir Poutine a constaté que les radicaux tentaient de nombreuses sorties depuis la zone démilitarisée en Syrie et qu'ils étaient transférés dans différentes région du monde. "Il est certain que nous parlerons de la Syrie. Dans ce contexte, je voudrais souligner qu'avant la signature des accords appropriés à Sotchi sur la démilitarisation d'une partie d'Idlib, 50% de ce territoire étaient contrôlés par les terroristes, alors qu'actuellement le chiffre est de 90%. Et nous constatons leurs sorties régulières", a-t-il noté au cours d'une déclaration pour la presse avant les négociations. "En outre, ce qui est particulièrement dangereux, c'est que nous observons le transfert de radicaux depuis cette région dans d'autres régions du monde. C'est une chose extrêmement dangereuse."
La Russie soutient les opérations de l'armée Dans ce contexte, la Russie soutient les opérations de l'armée syrienne contre les radicaux dans le gouvernorat d'Idlib, a poursuivi Vladimir Poutine. "Par conséquent, nous souscrivons aux efforts de l'armée syrienne visant à réaliser des opérations locales en vue d'enrayer les menaces terroristes", a-t-il lancé. Le Président russe a notamment rappelé les nombreuses tentatives d'attaquer la base aérienne russe de Hmeimim qui avaient été lancées depuis la zone d'Idlib et a souligné qu'il "n'avait jamais été dit" que les radicaux se sentiraient confortablement installés à Idlib. "Au contraire, il a été dit que les activités contre les terroristes seraient poursuivies", a indiqué pour conclure le Président russe.
L'armée entre à Khan Cheikhoun Les troupes syriennes sont entrées dimanche 18 août dans la ville clé de Khan Cheikhoun, dans le gouvernorat d'Idlib, à l'issue de violents combats contre les terroristes du Front al-Nosra et les membres de Jaych al-Ezzah, avait annoncé la chaîne Al Mayadeen. C'est le commandement de l'armée qui a ordonné aux militaires de reprendre le contrôle de la route stratégique reliant Hama à Alep. Vladimir Poutine est arrivé en visite de travail en France ce 19 août sur l'invitation d'Emmanuel Macron. Il a été reçu au fort de Brégançon qui accueille pour la première fois une rencontre des Présidents russe et français.
Macron illustre sa vision de la Russie devant Poutine en citant du Dostoïevski En évoquant la place qu'occupe la Russie en Europe, devant Vladimir Poutine, Emmanuel Macron a cité librement un extrait tiré du roman de Fiodor Dostoïevski "L'Adolescent" qui parle de la différence entre les Russes avec les Français et les Allemands. Lors d'un point de presse conjoint avec Vladimir Poutine à Brégançon, Emmanuel Macron a fait appel à de nombreux écrivains russes de différentes époques, dont Vladimir Nabokov, Ivan Tourgueniev et Alexandre Soljenitsyne. Il a notamment cité le roman "L'Adolescent" de Fiodor Dostoïevski: "Un grand auteur russe, Dostoïevski, dans L'Adolescent, disait: "Le Russe avait cela de particulier par rapport à l'Allemand, au Français [...] qu'il était le plus Russe quand il était le plus Européen". En quelque sorte, son nationalisme était plus grand que lui-même et [...] devait embrasser le fait européen. Je crois profondément à cela", a déclaré le Président de la République. Emmanuel Macron a d'ailleurs affirmé lors de sa rencontre avec Vladimir Poutine que la Russie était "européenne, très profondément": "Nous croyons en cette Europe qui va de Lisbonne à Vladivostok", a-t-il estimé. "La Russie a toute sa place dans l'Europe des valeurs". Voici la citation intégrale et traduite du russe tirée du roman "L'Adolescent": "Chaque Français peut servir non seulement sa chère France mais aussi l'humanité, uniquement à la condition de rester français au plus haut degré, il en est de même pour l'Anglais et pour l'Allemand. Seul le Russe, même à notre époque, c'est-à-dire bien avant que ne soit fait le bilan universel, a reçu déjà la capacité de devenir russe au plus haut degré, seulement quand précisément il est au plus haut degré européen. C'est notamment notre différence nationale la plus significative de tout le monde […]. En France je suis français, avec les Allemands - allemand, avec les Grecs anciens - grec, et par là même je suis un vrai Russe et suis au plus haut degré utile à la Russie car j'expose sa pensée primordiale."
Brigitte Macron enlève son attelle et accueille Poutine Brigitte Macron a accueilli Vladimir Poutine au fort de Brégançon, malgré sa récente blessure à l'épaule. À cette occasion, elle s'est débarrassée de son attelle. Le Président russe lui a offert un bouquet de fleurs. La première dame Brigitte Macron est apparue ce lundi 19 août sans son attelle lors de la cérémonie d'accueil de Vladimir Poutine au fort de Brégançon, dans le sud de la France, où il s'est rendu pour s'entretenir avec Emmanuel Macron. M. Poutine a offert un bouquet de fleurs à Brigitte Macron, qui, d'après les médias, s'était récemment luxé l'épaule en faisant une chute sur un bateau. Avant l'arrivée du Président russe, la première dame avait déclaré aux journalistes russes réunis dans la résidence estivale, qu'elle se sentait très bien malgré sa blessure. Brigitte Macron, vêtue d'une robe bleue courte, était toujours avec son attelle alors qu'elle s'adressait aux journalistes. Le 17 août, Brigitte Macron est apparue en public avec le bras droit en écharpe alors que le couple présidentiel assistait à la cérémonie de commémoration du 75e anniversaire de la libération de la ville de Bormes-les-Mimosas. D'après les informations du Journal du dimanche, Mme Macron porte une attelle suite à une mauvaise chute survenue au cours d'une sortie en bateau lors de ses vacances avec son mari.
Après Poutine, Macron s'apprête à recevoir le chef de la diplomatie iranienne à Paris Après avoir reçu Vladimir Poutine au fort de Brégançon, Emmanuel Macron rencontrera le 23 août le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif à Paris, a annoncé ce dernier. Jean-Yves Le Drian assistera également à la réunion. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Jawad Zarif, a annoncé l'imminence d'une rencontre vendredi prochain avec le Président de la République et son homologue français Jean-Yves Le Drian à Paris. "Vendredi, au cours de mes visites européennes, je rencontrerai le Président de la République française et le ministre des Affaires étrangères", a déclaré le chef de la diplomatie iranienne, cité par la télévision d'État IRIB lors de sa visite en Suède. Le 19 août, le ministre s'était déjà rendu en Finlande, où il s'est entretenu avec les dirigeants du pays. Ensuite, il s'est rendu en Suède. Après cette escale, le ministre envisage d'aller en Norvège. La visite officielle de Zarif à Paris a été annoncée lundi par le porte-parole officiel du ministère iranien des Affaires étrangères, mais il n'avait alors pas précisé la date. Au cours des derniers mois, l'Iran et la France ont maintenu un dialogue politique. Un conseiller du Président français a rendu une visite à Téhéran et une série de conversations téléphoniques ont eu lieu entre les Présidents des deux pays. Lors des négociations entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron le 19 août au fort de Brégançon, la situation autour des élections municipales prochaines à Moscou a été notamment évoquée. Après une réunion d'une quarantaine de minutes, les dirigeants ont procédé à un entretien à huit clos et un dîner de travail. Le Kremlin avait auparavant annoncé que les questions concernant la Syrie, notamment la possibilité d'un sommet quadripartite, la Libye, la situation dans le golfe Persique, ainsi que le programme nucléaire iranien, pourraient être soulevées lors de la rencontre.