Le Coordonnateur résident du système des Nations unies en Algérie, Eric Overvest, a félicité lundi l'Algérie pour son "engagement" et "leadership" dans le combat contre le changement climatique, en renouvelant la détermination des agences onusiennes à appuyer les efforts des Etats membres en ce sens. Le responsable onusien intervenait lors d'un atelier régional regroupant des experts africains chargés de l'élaboration des inventaires nationaux de gaz à effet de serre, réunis à Alger pour débattre des voies et moyens d'améliorer la maîtrise des aspects techniques du dispositif de transparence relatif à ces inventaires. Il a aussi salué la "volonté claire de l'Algérie de continuer à appuyer l'Afrique et le monde dans le combat contre le changement climatique". Relevant que la sécheresse en Afrique a fait, entre 1980 et 2018, plus de morts que toutes les autres catastrophes climatiques du monde, M. Overvest a noté que les effets du changement climatique, auxquels le continent est très vulnérable, risquent de freiner les progrès des pays africains vers les objectifs du développement durable (ODD) "Il est impératif de respecter l'accord de Paris, celui de rester en dessous de 1,5 C e réchauffement climatique afin de minimiser les menaces futures, mais pour ce faire, il faut que les pays mesurent les réalisations et la mise en œuvre d'actions d'atténuation et d'adaptation et les communiquent à la communauté internationale de manière transparente", a-t-il recommandé. Pour lui, cet atelier prend toute signification à l'approche de la tenue, le 23 septembre à New York, du Sommet mondial sur le climat. Intervenant pour sa part, le Directeur général des relations multilatérales au ministère des Affaires étrangères, l'ambassadeur Lazhar Soualem, a souligné que l'élaboration des inventaires nationaux de gaz à effet de serre représentait une étape importante dans le processus de transparence qui doit succéder à l'action pour le climat. Il s'agit, poursuit-il, d'un exercice qui permet aux experts internationaux en charge de l'examen des communications nationales et des rapports biennaux de transparence d'avoir une idée, la plus précise possible, sur la réalisation des objectifs arrêtés à ce titre. Cette étape renvoie à la maîtrise d'un certain nombre d'aspects, notamment les méthodologies établies par les lignes directrices du panel intergouvernemental d'experts en charge de l'évolution du climat, ainsi que les standards adoptés en la matière, a encore souligné M. Soualem. A l'instar des autres pays en développement, poursuit le diplomate algérien, les pays africains font face à des défis importants en matière de mise en application des cadres de transparence, y compris pour ce qui a trait aux processus d'élaboration des inventaires de gaz à effet de serre, une réalité d'autant plus affirmée avec le contexte de l'Accord de Paris. L'article 13 de cet accord et la décision 18/CMA1, adoptée par la Conférence de Katowice, en décembre 2018, ont, d'autant plus, édifié des normes extrêmement contraignantes en la matière, a-t-il relevé. "Ces normes tendent à mettre l'ensemble des parties sur un pied d'égalité, ce qui n'est pas sans conséquences, notamment pour les pays dont les capacités sont faibles ou insuffisantes", a soutenu M. Soualem. Il a rappelé qu'à partir du 31 décembre 2024, l'ensemble des parties signataires de l'Accord de Paris devront soumettre, chaque deux ans, leurs rapports biennaux de transparence. Les standards établis à cet effet les obligeront à communiquer dans les délais impartis, des informations crédibles pour ce qui est de la réalisation des objectifs qu'ils se sont définis dans le cadre de l'action de lutte contre les changements climatiques et leurs impacts négatifs. Un tel engagement permettra de "consolider la compréhension et la confiance dans un système multilatéral transparent et guidé par des règles consensuelles", a estimé le même responsable. Intitulé "Atelier régional de renforcement des capacités des pays africains pour 'institutionnalisation de la gestion des données nationales d'inventaires de gaz à effet de serre", l'atelier, de trois jours, est co-organisé par le ministère des Affaires étrangères, en sa qualité d'entité en charge du Point focal national "climat", le secrétariat de la convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (UNFCCC) et la délégation du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) à Alger. L'organisation de cet atelier, qui s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d'un programme établi par le Groupe consultatif d'experts (GCE) visant à permettre aux pays de se conformer au dispositif de transparence qui existe sous l'égide de l'UNFCCC, ainsi qu'au "Cadre de transparence renforcé" établi par l'accord de Paris. Les différents aspects qui se rapportent à la collecte, la maîtrise et à la présentation dans les délais des données à communiquer dans le cadre des inventaires nationaux de gaz à effet de serre, ainsi que l'identification de solutions envisageables pour remédier aux lacunes relevées dans différents pays en développement, sont au menu de cet atelier africain. Etaient également présents à l'atelier le président du CGE, Gervais Madzous, le représentant du secrétariat de l'UNFCCC, M. Jugme, ainsi que plusieurs experts africains.
L'Algérie engagée à éliminer graduellement les SACO La ministre de l'Environnement et des énergies renouvelables, Fatima-Zohra Zerouati, a souligné mardi le respect rigoureux par l'Algérie des engagements contenus dans le protocole de Montréal relatif aux Substances appauvrissant la couche d'ozone (SACO). "L'Algérie s'est engagée à l'image de tous les pays signataires du Protocole de Montréal (1987) à éliminer graduellement ces substances chimiques en éliminant jusqu'à l'instant 1.850 tonnes de SACO", a déclaré la ministre à l'occasion de la célébration de la journée internationale pour la protection de la couche d'ozone. Ce chiffre représente 85% de la quantité globale à éliminer, a-t-elle ajouté. Par ailleurs, Mme. Zerouati a rappelé que l'Algérie était le premier pays ayant appelé, en mars 1989, à la création d'un fonds en faveur des pays en voie de développement consacrée au soutien technique et financier, lequel a été créé, effectivement, une année plus tard. A ce propos, la première responsable du secteur a affirmé que l'effort consenti par l'Algérie, à travers le lancement d'un grand nombre de projets, avait permis d'éliminer ces SACO notamment les projets relatifs au transfert du savoir technique via les technologies modernes outre la formation d'un grand nombre de spécialistes et de techniciens, la mise en place d'un arsenal juridique et l'interdiction de l'importation des SACO. Le contrôle de l'importation et de l'utilisation de ces substances chimiques est assuré, selon Mme Zerouati par une commission composée de plusieurs compétences représentants les secteurs de la Défense, de l'Intérieur, de l'Agriculture, de la Santé, de l'Industries et des Finances sous la supervision du ministère de l'Environnement et des énergies renouvelables. Cette commission a pour mission de définir et d'attribuer "de manière transparente" un quota d'importation annuel en faveur des sociétés concernées, ajoute la ministre.