Les citoyens, sortis pour le 32ème vendredi consécutif à Alger, dans des manifestations pacifiques, ont réitéré leur appel au départ de tous les symboles de l'ancien régime et leur refus de l'organisation de l'élection présidentielle dans la situation actuelle. Les foules ont commencé dès la matinée à affluer vers le centre de la capitale, où un important dispositif sécuritaire a été déployé. Les manifestants, plus nombreux après la prière de vendredi, ont investi les lieux habituels du Hirak, à l'instar de la Place Audin, la Grande-Poste, et le Boulevard Colonel Amirouche, ont constaté des journalistes de l'APS. Pour ce 32ème vendredi, les slogans ont porté particulièrement sur l'élection présidentielle, prévue le 12 décembre prochain, les manifestants scandant : "Pas d'élections dans les conditions actuelles", "Pas d'élections avec la participation de symboles de l'ancien régime", "Dissolution des partis qui ont soutenu l'ancien régime", "Départ du gouvernement". Il est à noter que 80 postulants à la candidature pour la prochaine élection présidentielle ont procédé, jusqu'à jeudi, au retrait des formulaires de souscription des signatures individuelles, parmi lesquels figurent plusieurs responsables de partis politiques. Il s'agit notamment de Ali Benflis, président du parti Talaïe El-Houriet, Abdelaziz Belaïd, président du Front El-Moustakbal, et Belkacem Sahli, président de l'Alliance nationale républicaine (ANR). Des candidats indépendants ont également postulé pour la présidentielle, à l'instar, de l'ancien Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune. Dans le même contexte, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale poplaire (ANP), avait assuré jeudi, que l'ANP prendra "dans les meilleurs délais, toutes les mesures nécessaires" qui permettront aux citoyens d'exercer leur droit électoral dans "un climat de sérénité et de quiétude, et dans les meilleures conditions sécuritaires". Il a assuré que les préparatifs en cours pour les élections ont été "entamés effectivement sur le terrain", à travers la mise à disposition de "toutes les conditions nécessaires et tous les facteurs en faveur de la réussite de ce scrutin décisif dans la vie de la Nation". Par ailleurs, les manifestations ont été marquées comme à l'accoutumée, par une forte présence de l'emblème national, des portraits des héros de la guerre de libération et des détenus du Hirak, ainsi que de banderoles avec des slogans relatifs à l'attachement du peuple à l'unité nationale, la consécration de la démocratie et l'Etat de droit, ainsi que la nécessité d'éradiquer la corruption et de juger les responsables impliqués dans des affaires liées à ce fléau. Il est également à signaler qu'aucun incident majeur n'a été enregistré. Les manifestants ont commencé à se disperser dans le calme vers 17h00.
Des citoyens marchent à travers le pays Des citoyens sont sortis dans la rue lors des marches pacifiques pour le 32e vendredi consécutif dans plusieurs wilayas du pays pour revendiquer "un changement profond" et la démission de l'actuel Gouvernement avant la tenue l'élection présidentielle du 12 décembre, ont constaté des correspondants de l'APS. Dans les wilayas de l'ouest du pays, des manifestants ont battu le pavé pour "appuyer" les revendications du mouvement de protestation populaire. A Oran, les marcheurs qui ont sillonné les rues de la ville avant de se rassembler devant le siège de la wilaya, ont estimé que la prochaine élection présidentielle ne devait pas se tenir avant le départ des symboles de l'ancien système. Ils ont également réitéré la nécessité de poursuivre la lutte contre la corruption et la libération des personnes incarcérées depuis le début du Hirak. A Mostaganem, Tissemsilt, El Bayadh, Mascara, Sidi Bel-Abbès, Tiaret, Tlemcen, Aïn Temouchent, Nâama et Saïda, des citoyens, par dizaines, sont sortis, après la prière du Vendredi, pour insister sur le départ des anciennes figures du système. "La libération des personnes arrêtées, l'indépendance de la justice et la poursuite de la lutte contre la corruption" étaient notamment les slogans scandés par les marcheurs. Dans l'est du pays, des centaines de citoyens ont réinvesti la rue dans des marches pacifiques appelant au "changement" et au "départ de toutes les figures apparentées à l'ancien système". A Constantine, les premiers groupes de citoyens qui ont sillonné les boulevards du centre-ville ont notamment appelé au départ de l'actuel gouvernement. Depuis les villes d'Annaba, Tébessa et El Tarf, les manifestants ont réclamé l'application des articles 7 et 8 de la Constitution, stipulant que "Le peuple est source de tout pouvoir", alors qu'à Jijel, Oum El Bouaghi et Skikda, les quelques centaines de marcheurs ont scandé "Silmiya" (pacifique)" et "Djazair hora démocratia" (Algérie libre et démocratique). Entonnant des chants patriotiques, les marcheurs depuis Batna et Khenchela ont scandé les mêmes slogans. A Mila, Guelma et Sétif, les participants aux marches pacifiques, arborant l'emblème national, ont réaffirmé leur attachement à l'unité du pays et détermination à poursuivre leur mouvement. Dans les wilayas du centre, les marcheurs ont affiché des positions mitigées concernant la prochaine présidentielle, entre refus de sa tenue avant le départ des anciens symboles du système politique et ceux favorable à l'organisation du scrutin, considérant les élections du 12 décembre prochain comme "seule solution constitutionnelle pour une sortie de crise". A Blida, Djelfa, Tipasa et Ain Defla, un recul du nombre des marcheurs a été enregistré comparativement aux précédents vendredis. Des manifestants ont salué la prochaine tenue de la présidentielle qui "évitera au pays une crise politique aux issues imprévisibles". Ils ont, d'autre part, salué la position de l'Institution militaire de soutenir le peuple, tandis que d'autres ont exprimé leur rejet des personnalités qui ont manifesté leur intention de se porter candidats à ces élections. Une hausse relative du nombre des citoyens qui ont marché ce vendredi a été, par contre, signalée dans la wilaya de Médéa. Des citoyens qui ont marché à Béjaia, Bouira et Tizi-Ouzou, ont estimé que les "conditions ne sont pas favorables" à la tenue de l'élection présidentielle. Ils ont réclamé l'instauration d'une "période de transition pour réunir les conditions susceptibles", la "libération des personnes arrêtées" lors du hirak comme mesure d'apaisement, ainsi que la "consécration de la souveraineté populaire". Dans le Sud du pays, des citoyens se sont rassemblés après la prière du vendredi à Ouargla et El-Oued pour appeler au changement politique. Une centaine de manifestants se sont rassemblés sur la place de la Rose de sable à Ouargla avant de faire le tour de quelques ilots, et un nombre relativement plus important a arpenté les artères de la ville d'El-Oued avant de se rassembler à la place Chahid Hama-Lakhdar. Ils ont scandé des slogans appelant à la préservation de l'unité nationale, au départ des symboles de l'ancien système et à la lutte contre la corruption. Dans d'autres wilayas du Sud, des dizaines de manifestants ont commencé à se regrouper et à s'organiser après la prière d'El-Asr, pour des marches le long des principales artères des villes d'Adrar et de Tamanrasset et un rassemblement à la place du 1er mai à Ghardaïa, portant des slogans similaires.