Après avoir signé la loi de finances pour 2007, en marge de la rencontre avec les cadres de la nation, le président de la République a tenu à s'exprimer à cœur ouvert dans un discours de deux heures adressé à la nation, où il a essayé d'aborder tous les dossiers, notamment économiques, sociaux et politiques. Le chef de l'Etat a affirmé que l'ouverture du marché national ne signifie en aucun cas vendre le pays, ni vendre ce qui est stratégique dans le secteur public. Dans ce cadre, il a souligné qu'en tant que président de la République il lui était difficile de revenir sur sa décision en ce qui concerne la loi sur les hydrocarbures et l'amender de sorte à ce qu'elle préserve les richesses du pays pour les générations à venir ; "je reconnais que j'étais fautif et il fallait revenir à la raison que ça plaise ou non". Evoquant les chiffres enregistrés par rapport au taux de chômage et autres statistiques sur l'économie nationale, le chef de l'Etat à posé la question : comment se fait-il que ce taux était de 15 % en 2005 et maintenant on entend parler de 15,3%. Le président de la République a exhorté le gouverneur de la Banque centrale à donner les vrais chiffres devant la presse, "vous êtes responsable devant le peuple, si les chiffres sont faux il faut les corriger", a-t-il dit. Il a ordonné au ministère des Finances de revoir les critères sur lesquels les banques octroient des crédits et que ceux-ci soient fondés sur des normes logiques et non de complaisance. "Nous ne pouvons plus continuer à être le copain de celui-là ou d'un autre et donner sur ce prétexte les crédits et des capitaux qui dépassent les réserves à l'intérieur de pays", a-t-il dit. A cet effet, le chef de l'Etat a noté qu'il n'est plus acceptable de financer des projets qui n'ont aucune importance pour le pays, "des projets qu'on ne peut pas appeler des PME/PMI, c'est du bricolage… celui qui vient s'enrichir de nos banques sans réaliser des vrais projets, on n'en a plus besoin". Il a ajouté dans ce cadre, que celui qui veut investir en Algérie est le bienvenu et celui qui veut faire sortir la devise en dehors de notre pays doit le faire seulement avec une autorisation de l'Etat. Le président de la République a invité l'ensemble des cadres et l'élite de la nation à penser à l'après-pétrole, notant que les hydrocarbures ne contribuent que pour 3% de l'emploi et l'ensemble des hommes d'affaires algériens et étrangers sont invités à investir en Algérie avec toutes les mesures que l'Etat a prises pour encourager l'investissement. Sur un autre volet, il n'a pas manqué également d'ordonner aux ministres de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur de continuer sur la voie de la réforme. D'autre part, il a exhorté les associations algériennes à travailler pour l'intérêt du pays et arrêter de perturber les populations civiles à travers les ONG qui ne cherchent en aucun cas le bien de l'Algérie, "les affaires des Algériens doivent rester entre les Algériens". Dans ce contexte, il a évoqué la conduite de certains cadres qui sont devenus des outils d'information pour les étrangers, "il faut que le gouvernement étudie cette question et nul ne doit toucher à la souveraineté et à l'indépendance de l'Algérie". Le chef de l'Etat a aussi dénoncé le régionalisme dans la répartition des richesses "je ne peux plus tolérer cette attitude ; les wilayas pauvres sont toujours pauvres et d'autres ont bénéficié d'enveloppes importantes… le wali qui n'arrive pas à accomplir sa mission qu'il reste chez lui". A cet effet, il a ordonné au chef du gouvernement d'examiner cette question. A la fin de son discours, le chef de l'Etat a affirmé que dans les tout prochains jours il sera en Algérie, parmi les Algériens; une façon pour le chef de l'Etat de démentir les informations sur son départ à la Mecque pour y accomplir le pèlerinage. Le président ne s'est pas, non plus, prononcé sur la question de la révision constitutionnelle.