Ce fut en quelque sorte le jour de gloire de Boris Johnson. Le Premier ministre britannique a arraché un accord sur le Brexit, quelques heures avant ce qui pourrait devenir son seul et unique sommet européen. Ce compromis permet d'envisager la sortie du Royaume-Uni le 31 octobre, si la Chambre des Communes donne son aval. Pour les dirigeants européens c'est le soulagement sans euphorie. "Ce que je ressens aujourd'hui, honnêtement c'est de la tristesse", explique le président du Conseil européen, Donald Tusk, avant d'ajouter que "notre porte sera toujours ouverte". 'est un Premier ministre irlandais reconnaissant qui a salué l'unité européenne tout au long des négociations. "Je pense que l'unité que nous avons vu au cours des dernières années est une leçon pour nous à l'avenir, comment l'Europe peut atteindre ses objectifs si nous sommes unis", précise Leo Varadkar. Pour Boris Johnson c'est la cohésion de son pays, "l'Angleterre, l'Ecosse, le pays de Galles et l'Irlande du Nord réunis", qui est en jeu à travers le Brexit. "Nous pouvons reprendre le contrôle, notre argent, nos frontières et nos lois", ajoute le Premier ministre. Les partisans du maintien du Royaume-Uni apparaissent comme les grands perdants de cette journée. Leur souhait s'éloigne un peu plus. La croissance mondiale n'a jamais été aussi faible depuis la crise financière La croissance mondiale n'a jamais été aussi faible depuis la crise financière. D'après le FMI, elle devrait se situer à 3%, contre 3,2% lors des prévisions de juillet. Le FMI anticipe toutefois un rebond en 2020 à 3,4%. Ces estimations ont été élaborées avant l'annonce prévue vendredi, d'un accord de principe entre les deux premières économies du monde. D'après le FMI, cette guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis joue un rôle non négligeable dans le ralentissement économique international. "L'intensification des tensions commerciales et des tensions géopolitiques constitue le principal risque à la baisse des perspectives. Cela pourrait faire dérailler la reprise déjà fragile que nous projetons" explique Gita Gopinath, économiste en chef au fonds monétaire international. Autre indicateur : le volume des biens et services échangés. Il ne devrait augmenter que d'1,1% en 2019 contre 3,6% l'année dernière. La plus plus faible progression depuis 2012. Le FMI appelle donc les Etats à supprimer les barrières douanières. Si Washington et Pékin signent un accord, l'impact sur le PIB serait atténué de 0,1 à 0,2 points. Les tensions au Moyen-Orient et l'incertitude liée au Brexit jouent également un rôle dans le ralentissement économique international. Le FMI a été forcé d'abaisser pour la cinquième fois en un an sa prévision de croissance mondiale. Le FMI exhorte également les Etats à s'attaquer aux risques du changement climatique, qui vont considérablement augmenter à l'avenir, de quoi ajouter un peu plus d'incertitude sur les marchés.