Le concept de " secteur informel " apparaît pour définir toute la partie de l'économie qui n'est pas réglementée par des normes légales et plusieurs approches peuvent être utilisées pour évaluer l'activité dans le secteur informel. Là ou les approches choisies dépendront des objectifs poursuivis, qui peuvent être très simples, comme obtenir des informations sur l'évolution du nombre et des caractéristiques des personnes impliquées dans le secteur informel, ou plus complexes, comme obtenir des informations détaillées sur les caractéristiques des entreprises impliquées, les principales activités exercées, le nombre de salariés, la génération de revenus ou les biens d'équipement. Le choix de la méthode de mesure dépend des exigences en termes de données, de l'organisation du système statistique, des ressources financières et humaines disponibles et des besoins des utilisateurs, en particulier les décideurs politiques participant à la prise de décisions économiques. Nous avons l'approche directe ou micro- économique fondée sur des données d'enquêtes elles-mêmes basées sur des réponses volontaires, de contrôle fiscal ou de questionnaires concernant tant les ménages que les entreprises. Elle peut aussi être basée sur la différence entre l'impôt sur le revenu et le revenu mesuré par des contrôles sélectifs. Nous avons l'approche indirecte ou macroéconomique basée sur l'écart dans les statistiques officielles entre la production et la consommation enregistrée. On peut ainsi avoir recours au calcul des écarts au niveau du PIB (via la production, les revenus, les dépenses ou les trois), de l'emploi, du contrôle fiscal, de la consommation d'électricité et de l'approche monétaire. Les méthodes directes sont de nature microéconomique et basées sur des enquêtes ou sur les résultats des contrôles fiscaux utilisés pour estimer l'activité économique totale et ses composantes officielles et non officielles. Les méthodes indirectes sont de nature macroéconomique et combinent différentes variables économiques et un ensemble d'hypothèses pour produire des estimations de l'activité économique. Elles sont basées sur l'hypothèse selon laquelle les opérations dissimulées utilisent uniquement des espèces ; ainsi, en estimant la quantité d'argent en circulation, puis en retirant les incitations qui poussent les agents à agir dans l'informalité (en général les impôts), on devrait obtenir une bonne approximation de l'argent utilisé pour les activités informelles. Les méthodes basées sur les facteurs physiques utilisent les divergences entre la consommation d'électricité et le PIB. Cette méthode a ses limites car elle se fonde sur l'hypothèse d'un coefficient d'utilisation constant par unité du PIB qui ne tient pas compte des progrès technologiques. Enfin, nous avons l'approche par modélisation développée par Frey et Weck et approfondie par Laurent Gilles, qui consiste à utiliser le modèle des multiples indicateurs - multiples causes (MIMIC) pour estimer l'indice de l'économie informelle. Cette approche présuppose l'existence de plusieurs propagateurs de l'économie informelle incluant la lourdeur de la réglementation gouvernementale et l'attitude sociétale envers la bonne gouvernance. Ce qui m'amène à analyser le poids de la sphère informelle en Algérie qui ne peut être isolée du mode de régulation mis en place c'est-à-dire des institutions et en Algérie. Il existe des données contradictoires: la banque d'Algérie annonce lors d'un séminaire courant 2018, environ 4.500 milliards de dinars, 33,4 milliards de dollars, cotation de l'époque soit 31% de la masse monétaire en circulation. Récemment en octobre 2019 , la BA annonce 5.000 milliards de dinars soit au cours du 07 novembre au 11 novembre 2019 cours achat ,119,82 dinars un dollar et 132,66 dinars un euro, 41,17 milliards de dollars. Une véritable cacophonie entre 2017/2018 au niveau officiel, d'une extrême gravité car sans système d'information fiable aucune prévision de politique économique cohérente n'est possible, les pertes pouvant se chiffrer en milliards de dollars. Un ex-premier ministre a donné le montant de 37 milliards de dollars en se référant selon ses dires aux données de la banque d'Algérie ; par la suite un autre ex-premier ministre a donné un autre montant de 17 milliards de dollar et un ex-ministre des Finances durant cette période, a donné 50 milliards de dollars, toutes ces déclarations ayant été reprises par l'organe officiel APS. D'une manière générale, ces données contradictoires caractérisant la non maîtrise du système d'information, un gouvernement naviguant à vue, .montrent .le poids des transactions en cash, celui de l'économie informelle et sa progression.