Invité mardi sur les ondes de la Radio nationale de la Chaîne III, le délégué de l'Abef, M. Benkhalfa, a évoqué le rôle des banques dans le financement de l'économie. Les banques doivent prendre le relais concernant le financement de l'économie. La réforme financière doit permettre aux banques publiques de parvenir à définir une gestion des crédits et de procédures claire et transparente pour mieux gérer le risque et aussi pour mieux financer l'activité économique et répondre aux besoins des opérateurs économiques. Concernant la relation entre les banques et l'entreprise, M. Lameri déclare que l'Algérie dispose de 400 PME et PMI et 1200 entreprises publiques dont la vaste majorité de ces entreprises sont familiales. Notre appareil économique dispose d'une structure de financement défavorable par rapport aux concurrents internationaux. Au niveau mondial, les entreprises sont financées aux deux tiers par des crédits. Dans leur vaste majorité, les entreprises algériennes sont financées par leurs fonds propres (70%). La plupart sont constituées en dehors du secteur bancaire. Ce genre de financement à dominante par les fonds propres constitue un inconvénient majeur qui va peser lourd dans la compétition internationale. Responsable de l'organisation des entrepreneurs dans le domaine du bâtiment, travaux publics et hydrauliques, M. Abdelmadjid Dennouni pense que les banques publiques financent et participent au développement de l'Algérie et ce ne sont pas les banques étrangères qui financent le développement de l'économie du pays. Il y a 150 milliards de $ consacrés au programme de développement qui vont être injectés dans l'économie. Cette somme va transiter par les banques publiques et le Trésor «c'est une somme d'argent extraordinaire qui va circuler par le canal des banques publiques et du Trésor». Les opérateurs rencontrent beaucoup de problèmes avec les banques. La majorité des entrepreneurs du BTPH ont des difficultés pour accéder aux crédits bancaires. M. Dennouni a exprimé sa satisfaction concernant le développement des banques, mais il faut que les banques se mettent à niveau avec le secteur du BTHP ; la création d'une banque pour ce secteur est nécessaire parce que toutes les entreprises ne bénéficient pas des avances pour les approvisionnements, d'où il faut revoir la politique du crédit. M. Benkhalfa pense qu'il y a beaucoup d'entreprises qui ont un niveau d'endettement élevé. Les banques actuelles sont des banques d'entreprises, et ont terminé l'année avec 200 milliards de DA, 50% de ce montant sont destinés aux entreprises, «les banques ne sont pas des banques de service, ce sont des banques de financement». A noter que dans les portefeuilles il y a eu deux tendances qui ont été corrigés durant ces trois dernières années : il y a plus de 53% de crédits pour le secteur privé et plus de 50% de crédits qui ont plus de 2 ans. Mais le marché n'est pas couvert, parce que le niveau de bancarisation de l'économie est à coût faible. Le niveau de couverture est faible, car il y a un point bancaire pour 29 000 habitants, tandis qu'ailleurs il y a point bancaire pour 10 000 habitants. «Nous sommes face à un marché où le réseau est en décalage par rapport à l'ampleur du marché». Il y a ce problème de Gaps. Il y a plus de 100 000 projets qui ne sont pas classés PME PMI et qui sont financés à 70% par les banques. Il y a certaines entreprises qui sont vulnérables dans leur milieu. Le marché des biens et services ainsi que celui de BTPH ne sont pas suffisamment structurés «il y a encore la concurrence déloyale, la contrefaçon dans ces marchés en cours de structuration. L'entreprise qui est vulnérable est une entreprise qui a une relation perturbée avec sa banque». Dans les 50% du portefeuille des banques il y a beaucoup de sociétés en voie de création, notamment par les dispositifs l'emploi de jeunes et l'Ansej. Les banques sont en train d'investir dans de nouvelles dispositions en matière de crédits, il y a plus de travail en ce qui concerne la relation clientèle. Certaines banques commencent déjà à travailler sur le rating et sur la notation de l'entreprise. La relation banque-entreprise s'améliore, «nous avons des entreprises qui passent de statut de micro-entreprise à celui de PME, il faut souhaiter que les entreprises aillent sur le marché financier. Nous espérons aussi que le capital investissement permet aux entreprises de conforter les capitaux propres». Les banques développent leurs marchés et ceux de la PME-PMI «il faut mettre à niveau les banques et les entreprises». M. Benkhalfa opte pour la révision des textes et des procédures de contrôle. Il ajoute que l'on a une structure de contrôle, car il faut veiller sur les fonds des banques.