La deuxième vice-présidente du Sénat, Jeanine Añez, s'est proclamée mardi présidente par intérim de la Bolivie, malgré l'absence de quorum au Parlement, arguant de " la nécessité de créer un climat de paix sociale " dans le pays secoué par une profonde crise politique. "Nous souhaitons convoquer des élections au plus vite ", a ajouté la sénatrice d'opposition qui revendiquait la présidence par intérim après les démissions du président Evo Morales et de ses successeurs prévus par la Constitution, à savoir le vice-président Alvaro Garcia Linera, la présidente et le vice-président du Sénat ainsi que le président de la Chambre des députés.
Un " coup d'Etat ", selon Morales L'ex-chef de l'Etat bolivien Evo Morales a qualifié cette annonce de " coup d'Etat ". " Le coup d'État le plus astucieux et le plus odieux de l'histoire a eu lieu. Une sénatrice issue d'un coup d'Etat de droite se proclame présidente du Sénat, puis présidente par intérim de la Bolivie sans quorum législatif, entourée d'un groupe de complices et dirigée par l'armée et la police qui répriment le peuple ", a déclaré sur Twitter Morales quelques heures après son arrivée au Mexique où il a obtenu l'asile politique. " La lutte continue ", a promis Morales, pantalon noir et polo bleu, affirmant qu'il ne cesserait de " faire de la politique ". " Tous les peuples ont le droit de se libérer ", a dit celui qui a longtemps incarné un symbole d'émancipation pour les populations indigènes de son pays. Il a aussi remercié Mexico de lui avoir " sauvé la vie ".