Pour son premier véhicule 100 % zéro émission, Ford réinvente l'un de ses modèles les plus mythiques - la Mustang - en version électrique. Vendu à partir de 48.990 euros et prévu pour fin 2020, le SUV se pose en concurrent direct des berlines de Tesla. Ford va enfin entrer dans l'arène électrique. Dimanche, le constructeur automobile a dévoilé la Mustang Mach-E, inspirée de son modèle mythiquequi a fait son succès dès 1964. Il s'agit du premier SUV 100 % électrique signé Ford - si l'on excepte l'éphémère Focus Electric lancée 2012. Le SUV, qui a gardé de la Mustang " sa silhouette élancée et ses courbes musclées ", d'après le communiqué de Ford, affiche une autonomie d'environ 600 kilomètres et une puissance lui permettant une accélération de 0 à 100 km/h en trois secondes. Ford espère convaincre les acheteurs traditionnels que sa Mustang électrifiée est une alternative aux modèles Tesla qui dominent le marché des véhicules électriques. Face au durcissement des normes d'émission de CO2, la fermeture des métropoles au diesel et les progrès de l'intelligence artificielle, l'entreprise américaine ne veut pas louper le coche. En avril, Louis-Carl Vignon, le président de Ford, promettait que désormais " chaque nouveau modèle Ford sera électrifié - mild-hybrid, hybride, hybride rechargeable ou 100 % électrique ". Premières livraisons fin 2020 La Mach-E, qui sera proposée en plusieurs versions - notamment deux capacités de batteries (76 kWh et 99 kWh) -, sera vendue à partir de 43.895 dollars (48.990 euros). Les premiers véhicules pourront être livrés aux Etats-Unis et en Europe à partir de fin 2020. Le SUV, fabriqué au Mexique, pourrait l'être plus tard en Chine, en fonction de l'évolution de la guerre commerciale entre Washington et Pékin, a déclaré le directeur général, Jim Hackett à Bloomberg. Pour Jim Hackett, la Mustang Mach-E représente la concrétisation " de la refonte du processus de création des produits de la société ", rapporte Reuters dans une interview.
Recentrage vers l'électrique Le constructeur est engagé dans un vaste plan de restructuration visant à économiser 25,5 milliards de dollars d'ici à 2022. Cette année, le géant de Detroit a supprimé 7.000 postes dans ses fonctions d'encadrement à travers le monde. Cela n'a pas suffi à convaincre l'agence américaine Moody's, qui a dégradé sa note en septembre, pour la classer dans la catégorie des " junk bonds " (ou " obligations pourries "). Avec ce plan de restructuration, le cinquième constructeur mondial s'attaque aux coûts, mais il vise même, passant de généraliste mondial de masse faiblement bénéficiaire à spécialiste de niches juteuses (pick-up, SUV, CUV, utilitaires et camions) dans moins de pays. Grâce aux économies prévues, Ford prévoit des investissements dans l'électrique (11 milliards de dollars pour 40 véhicules) et dans la voiture autonome (4 milliards). En attendant, le chemin à parcourir reste long pour rattraper son retard face à Tesla. La compagnie d'Elon Musk pèse désormais 63 milliards de dollars en Bourse, contre 35 milliards pour Ford.