La question de la protection de l'environnement suscite un grand intérêt ces dernières années. A rappeler, dans ce contexte, qu'en 2005, pour le 10e anniversaire du processus de Barcelone lancé en 1995 pour renforcer le partenariat entre l'UE et ses partenaires du pourtour méditerranéen, l'engagement avait été pris de lancer un programme de dépollution de la Méditerranée. La Commission européenne et la Banque européenne d'investissement (BEI) ont présenté, jeudi, 44 projets prioritaires dans les pays du sud de la Méditerranée qui permettraient d'éliminer 80% des sources de pollution dans cette mer d'ici 2020. Parmi donc les 131 projets existants en Israël, au Maroc, en Tunisie, en Syrie, en Egypte, en Jordanie, au Liban, dans les Territoires palestiniens et en Algérie notamment, Bruxelles et la BEI ont retenu 44 d'entre eux dans sept pays. "Nous avons essayé de dégager les projets qui seraient financés les premiers et qu'il faut accélérer", a expliqué Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI en charge de la branche Méditerranée, de la Femip (Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat). "Nous avons calculé qu'avec ces programmes, près de 80% des sources de pollution de la Méditerranée pourraient être ainsi combattus", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse. La grande majorité des projets concerne le traitement des eaux usées urbaines avec un taux de 57%. Viennent ensuite les projets de traitement des déchets solides urbains qui représentent 17% et ceux concernant les émissions industrielles avec 14%. A ce stade, le coût global est estimé à 2,1 milliards d'euros, mais le financement, qui pourrait venir de prêts de la Femip, du fonds de la Commission européenne ou d'autres donateurs, n'est pas établi. Interrogés sur le télescopage entre cette annonce et le projet d'Union pour la Méditerranée de Nicolas Sarkozy, qui a justement mis en avant la dépollution de la Méditerranée, M. Fontaine Vive et la Commission européenne ont assuré "n'avoir pas voulu couper l'herbe sous le pied du président français". "Grâce à cette initiative pour la Méditerranée, il y aura de plus fortes chances que les points chauds soient corrigés. C'est cela qui nous intéresse, ce n'est pas un concours de beauté", a estimé en somme M. Soledad Blanco. Il est utile de savoir qu'en novembre 2006, la Commission européenne, qui a réuni au Caire les 22 ministres de l'environnement des pays riverains de la Méditerranée, a présenté le fameux programme de la dépollution de la Grande bleue. L'objectifs de ce programme de grande envergure consiste à s'attaquer aux principales sources de pollution. Les déchets municipaux et les eaux usées sont responsables à plus de 80%de la pollution de la mer. Dans le sud et l'est du bassin méditerranéen, peu d'eaux usées sont traitées (seulement 1,5% des eaux des rejets industriels) et 80 à 90% des déchets municipaux finissent entreposés à l'air libre ou incinérés, ce qui provoque l'émission de dioxines. De plus, on s'attend à une hausse de la population littorale de 30 millions d'habitants d'ici 2025 et on peut craindre le bétonnage de la moitié des 46 000 km de côtes.