Le ministre a indiqué que son département travaillait de concert avec le ministère des Finances pour la création d'une institution bancaire spécialisée dans l'agriculture prenant pour exemple la réussite de Crédit agricole français. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Saïd Barkat, a fustigé hier la position que continuent d'adopter les établissements bancaires vis-à-vis de l'investissement agricole clamant haut et fort que les “banques ne jouent pas le jeu”. Le ministre, qui a animé une conférence de presse consacrée à la réunion d'évaluation du Plan national de développement agricole (PNDA), a ciblé particulièrement la Badr, mais il a cependant indiqué que son département travaillait de concert avec le ministère des Finances pour la création d'une institution bancaire spécialisée dans l'agriculture prenant pour exemple la réussite de Crédit agricole français. M. Barkat a, dans un autre chapitre, critiqué le rôle des banques en général, de la douane et d'autres institutions qui bloquent ou qui ne facilitent pas la tâche pour les exportations de produits agricoles. À ce propos, il a annoncé qu'un conseil interministériel sera tenu très prochainement sous la présidence du Chef du gouvernement pour se pencher sur le dossier des exportations de produits agricoles. Concernant la production agricole proprement dite, le ministre a assuré que la croissance du secteur permettra d'avoir, et sur une longue période un résultat qui contribuera à la stabilisation des produits agricoles. “Il n'y aura pas de production en dents de scie”, a-t-il promis, estimant, au passage, qu'après les résultats enregistrés dans le niveau des productions agricoles, le cap aujourd'hui est mis sur l'amélioration de la qualité et la recherche de marchés internationaux. Pour lui, la suite du programme aura pour objectif la consolidation du plan. S'appuyant justement sur ces résultats, le ministre a considéré que son secteur est en mesure d'être “la locomotive de développement pour l'économie nationale”. Lors de ce débat avec les représentants de la presse nationale, d'autres questions relatives au secteur de l'agriculture ont été abordées. Il en est ainsi du dossier de la mise en valeur des terres par le biais de la concession. S'adressant aux investisseurs nationaux et étrangers, M. Barkat a affirmé que l'Etat a identifié des parcelles dans le sud du pays destinées à cet effet. “Celui qui veut investir dans le sud du pays est le bienvenu. L'Etat sera là pour apporter sa contribution à travers l'ouverture de pistes, l'électrification, la réalisation de forages. La concession peut devenir cession pour les Algériens uniquement”, précise-t-il. Mais, tient-il à souligner, “pour le moment personne ne se bouscule pour investir dans le Sud”. Le premier responsable de l'agriculture invite également les investisseurs nationaux et étrangers à investir dans des partenariats avec les EAC et fermes pilotes qui ont le statut d'Epic (établissement public à caractère industriel et commercial). Ces établissements ont, selon le ministre, le droit de conclure des partenariats avec des opérateurs nationaux ou étrangers. À une question à propos du dossier d'investissement dans le secteur agricole déposé par l'industriel Issad Rebrab, le ministre a répondu que “l'octroi de concessions est du ressort des walis” et non de son département qui émet, toutefois, un avis sur le sujet. “Nous ne bloquons personne”, a-t-il rétorqué, tout en précisant que “M. Rebrab a demandé la reprise de cinq fermes à Chlef, alors que les concessions sont disponibles dans le Sud”. L'orateur invite toutefois le patron de Cevital à s'engager dans un partenariat avec les fermes pilotes. Hamid Saïdani