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COP25, le SG des Nations unies "nous n'avons pas de temps à perdre"
Publié dans Le Maghreb le 04 - 12 - 2019

La 25e Conférence pour le climat de l'ONU a débuté lundi matin à Madrid. 19 pays sont appelés à réviser leurs ambitions climatiques à l'occasion de ce sommet. De l'avis de tous les experts, il y a cependant des chances qu'il donne lieu à des avancées significatives. Arguments : l'Humanité, qui subit les assauts du dérèglement climatique, a presque atteint le " point de non-retour ", mais la 25e Conférence du climat de l'ONU, risque de ne pas répondre aux appels pressants à des actions immédiates verticales, indique-t-on. Et pour cause, rapports alarmants des scientifiques, désobéissance civile de citoyens, défilés de jeunes par millions… Depuis un an, les pays signataires de l'Accord de Paris sont la cible d'une pression sans précédent que résume le mot d'ordre de ces deux semaines de réunions "TimeforAction ". " Nous ne pouvons plus remettre à plus tard l'action climatique, a confirmé la ministre espagnole de l'Environnement Teressa Ribera, dont le pays accueille au pied levé la COP25 après le désistement du Chili, qui assure toutefois la présidence .Ce même message a été martelé sans relâche par l'ONU. " Le point de non-retour n'est plus loin à l'horizon, il est vu et se rapproche de nous à toute vitesse ", a martelé dimanche son secrétaire général Antonio Guterres, dénonçant des engagements " totalement insuffisants contre le réchauffement.
Le SG des Nation unies à l'ouverture de la Conférence, lundi, à Madrid, a appelé les Etats à faire preuve de plus de volonté politique pour honorer les promesses qu'ils ont faites dans l'Accord de Paris et ainsi " surmonter l'urgence climatique ". Il a présenté aux délégués de la COP25 deux chemins possibles sur la question du climat : celui de la " capitulation " et celui de " l'espoir ". " D'ici la fin de la décennie à venir, nous serons sur l'un des deux chemins ", a déclaré Guterres, soulignant que le monde se trouve aujourd'hui à un moment critique de ses efforts collectifs pour limiter le " dangereux réchauffement planétaire ". L'humanité dispose déjà des outils, de la technologie, des connaissances scientifiques et des ressources pour contrer le changement climatique, a, une nouvelle fois, répété le SG de l'ONU. " Mais ce qui me frustre, c'est la lenteur des changements ", a-t-il dit. " Nous n'avons pas de temps à perdre, a-t-il encore souligné tout en déplorant le manque de " volonté politique ". M. Guterres a rappelé aux Etats la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45 % par rapport aux niveaux de 2O1O d'ici 2O3O et atteindre l'objectif de neutralité carbone d'ici 2O5O. " C'est le seul moyen de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré maximum nécessaire d'ici la fin de ce siècle ", a-t-il dit.
Selon le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), une augmentation de la température au-delà de 1,5 degré Celsius conduirait le monde à une catastrophe. Comme on le constate et malgré ce scénario catastrophique réel, le monde n'a toujours pas pris les mesures nécessaires pour l'éviter. Les cinq dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées. Dans plusieurs régions du monde, les centrales de charbon continuent d'être planifiées et construites en grand nombre. Agriculture, transports, urbanisme, construction et bâtiment, dans de nombreux secteurs. La planète est loin d'une voie durable si l'on ne met pas fin à cette dépendance au charbon.
Pour rappel l'Accord de Paris de 2O15 prévoit que les quelque 200 pays signataires révisent d'ici fin 2O2O leurs engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L'horizon, pour beaucoup, 68 pays se sont engagés à revoir à la hausse leurs engagements d'ici à 2O2O, mais ils représentent que 8 % des émissions mondiales, selon les experts qui doutent que la Chine ou l'Union européenne dévoilent leurs intentions avant le milieu de l'année prochaine. Quant aux Etats-Unis, ils ont confirmé début novembre leur retrait de l'Accord de Paris l'an prochain. Il y a pourtant urgence. Dans l'espoir de limiter le réchauffement de la terre à 1, 5° C, il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 7, 6 % par an dès l'an prochain, et ce, jusqu'en 2030, a indiqué l'ONU le 26 novembre dernier dans son rapport. Selon ce rapport, les températures moyennes risquent de progresser de 3 à 5° au cours du siècle sur la tendance actuelle des rejets de gaz à effet de serre.


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