Les prérogatives du ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, viennent d'être renforcées. En effet, un décret exécutif redéfinissant les missions et les tâches du MIPI a été signé par le chef de l'Exécutif et publié dans la dernière édition du Journal officiel. Dans le sillage de ce nouveau recentrage, ce sont les prérogatives et les pouvoirs de celui qui a toujours été présenté comme étant le concepteur de l'ossature centrale de la politique de réforme du secteur économique, depuis près d'une décennie, qui sont singulièrement élargies et renforcées. Désormais, Abdelhamid Temmar, dans la foulée du nouveau texte de loi, aura les coudées franches sur les dossiers liés à la poursuite du processus de privatisation des entreprises publiques économiques, la gestion des participations de l'Etat et surtout la conception et le suivi de la mise en application de la nouvelle stratégie industrielle. Tel que souligné dans le décret exécutif promulgué à cet effet, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements "est chargé de concevoir, d'exécuter et de suivre la réalisation de la politique nationale dans les domaines de la stratégie et des politiques industrielles, de la gestion des participations de l'Etat, de l'ouverture du capital et de la privatisation des entreprises publiques et de la promotion des investissements", comme il a été également expliqué d'une manière on ne peut plus claire, que le ministre "devra élaborer la stratégie, le programme d'ouverture du capital et de privatisation des entreprises publiques et veiller à leur mise en œuvre". Ainsi, si l'on tient compte de l'ensemble des prérogatives qui viennent d'être définies dans le décret en question, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements aura à intervenir sur le développement et la politique d'orientation des entreprises évoluant dans les différentes branches d'activité hormis le secteur de l'énergie et des hydrocarbures qui, lui, est à la charge exclusive du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. En tout cas, la redéfinition des prérogatives du MIPI, via un décret de surcroît, permettra de mettre fin à toute forme de chevauchement dans la prise de décision sur la gestion du secteur économique. A plusieurs reprises, faut-il le signaler, des membres du gouvernement ont failli prendre des décisions qui ne vont pas forcément dans le même sens s'agissant de la gestion d'un secteur donné. Ceci permet de rappeler les déclarations faites par le ministre des Postes et des Technologies de l'information et de la communication concernant l'ouverture du capital d'Algérie Télécom ; Lesquelles déclarations n'étaient pas compatibles avec les projections du ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements concernant justement le devenir de l'opérateur historique de la téléphonie. Outre la stratégie industrielle et la politique de développement des différents segments de l'économie nationale, le MIPI, en perspective des mesures définies par le décret en question, aura le pouvoir exclusif sur les participations de l'Etat, donc, par ricochet, le ministère de l'Industrie aura les pleins pouvoirs sur les sociétés de gestion des participations de l'Etat (les SGP) dont le remodelage est prévu dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle conçue par le MIPI. Les nouvelles prérogatives qui viennent de lui être attribuées font également de Temmar le seul interlocuteur dans le dossier de l'investissement direct étranger.