Les entreprises de réalisations de bâtiments font face, depuis quelque temps, à la flambée des prix des matériaux de construction, à tel point que ce problème constitue une menace sur les différents programmes de logements, entrepris notamment par des opérateurs privés. Ciment, rond à béton, sable et autres matériaux ont vu leurs prix atteindre des sommets vertigineux. Face à cette problématique, l'Association générale des Entrepreneurs algériens(AGEA), dans un communiqué rendu public, déplore l'inexistence de formule de compensation des prix et propose la mise en place d'un avenant par la modification d'un article ou deux, sur les contrats des réalisations, incluant la régularisation des prix. L'AGEA, qui a tenu, il y a quelques jours, une réunion du bureau national où une commission a été installée afin de procéder à une évaluation correcte de l'inflation des prix des matériaux de construction, appelle les pouvoirs publics à prendre impérativement en charge le problème par différentes actions. Selon le président de l'AGEA, le ciment est produit à des quantités suffisantes localement. Ce sont la spéculation et " la mafia du ciment " qui ont fait grimper les prix. Pour lui, l'Etat doit lutter efficacement contre cette spéculation, et doit procéder à des contrôles sur les transactions commerciales pour éviter l'évasion fiscale. Le président de l'AGEA, souhaite, également, que le gouvernement introduise une clause de révision des prix des matériaux, lorsque ceux-ci augmentent. "Plusieurs d'entreprises adhérentes à l'AGEA sont très engagés dans le programme du million de logements. Ce sont actuellement quelque 10 000 opérateurs qui activent dans le secteur du BTPH ; ceux-ci se trouvent ainsi pénalisées par la flambée des prix. L'Etat a le devoir de se pencher sur les problèmes d'un secteur aussi sensible que celui du BTPH et les diverses préoccupations des opérateurs. Cela passe surtout par la maîtrise de la spéculation", plaidera-t-il."Il y a nécessité à généraliser la formule de révision des prix pour éviter l'arrêt des chantiers en cours et l'asphyxie financière des entreprises réalisatrices dont 80% ont affirmé l'arrêt de leurs activités. Nous avions estimé qu'il y a urgence à mettre rapidement en place des indices de régulation. Les indices de révision des prix des matériaux apparaissent un peu tard entre 12 et 24 mois. Une formule lente qui pénalisera sérieusement la livraison des programmes de logements si les choses continuent ainsi. Si leur diffusion intervenait en un mois seulement, l'augmentation pourra être régularisée avec le maître d'ouvrage, il y a lieu de mettre en place un mécanisme facile de compensation aux différentes augmentations des prix", conclura-t-il.