Noureddine Moussa a déclaré, il y a quelques mois qu'«il nous appartient d'accélérer la cadence des réalisations et de mettre dans de bonnes conditions les entreprises pour arriver à notre but». Pour ce faire, le premier responsable du secteur a fait appel aux étrangers pour la réalisation de certains projets de construction d'un million de logements. Ne cachant pas sa «défiance» des entreprises nationales, il a, d'ailleurs, déclaré lors d'un passage au forum de l'ENTV que «nos entreprises de BTPH sont loin de répondre aux normes universellement admises» et que «nos entreprises ne sont pas en mesure de répondre à la gamme qu'offrent nos programmes». A vrai dire, il existe en Algérie de très nombreuses entreprises privées du bâtiment. Mais la plupart sont de trop petite taille pour participer aux appels d'offres, et la main-d'œuvre y est peu qualifiée alors même que le haut risque sismique nécessite la maîtrise de techniques avancées de construction et de maçonnerie. Les entreprises étrangères, notamment chinoises, remportent ainsi la plupart des marchés publics. Mais le secteur du BTPH ne bute pas uniquement sur le manque de compétences locales. Il y a aussi la disponibilité des matériaux de construction et des fournitures qui fait défaut. Le marché des matériaux de construction connaît d'importantes perturbations, dues essentiellement à la flambée des prix du rond à béton, à la pénurie de ciment, à l'augmentation du prix du bois, etc. La production locale du rond à béton, à titre d'exemple, ne satisfait que 20 à 25% des besoins. La perturbation d'importation de ce produit a posé un sérieux problème quant à la capacité des entreprises nationales à honorer leurs engagements. Face à toutes ces difficultés, «des dispositions ont été prises pour l'aplanissement des contraintes entravant la conduite des chantiers», a assuré le ministre en citant notamment la révision des prix des matériaux de construction.