Par: Abdelouahab Ferkhi C'est aujourd'hui que le peuple algérien dira sa parole et défiera toutes les tentatives désirant faire de notre mère Algérie une proie facile au désordre et à la déstabilisation afin d'assurer leur part du lion d'une débordante richesse. Aujourd'hui plus de 24 millions de citoyens algériens issus de toutes les couches sociales, de tous les niveaux intellectuels et toutes les obédiences politiques. En fin de compte, ce sont tous des Algériens censés défendre les intérêts de leur patrie. Ces Algériens éligibles à accomplir leur devoir et leur droit d'élire leur futur président dans un contexte socio-politique un peu équivoque, sans précédent. Cette fausse ambiguïté a malheureusement divisé les Algériens en deux camps dont l'un accuse l'autre de trahison : il y a ceux qui sont convaincus et persuadés que l'acte citoyen de vote est la seule issue qui pourra nous faire sortir de cette crise et nous permettre de construire les institutions d'un Etat de droit d'une Algérie nouvelle et aspirant à des perspectives meilleures. L'autre camp constitué aussi par des Algériens épuisés des pratiques insoutenables d'un système corrompu qui nous a amené le pays à la calamité totale. Raison de plus pour que ce scrutin soit un début vers le changement radical et une sortie de cette crise jugée de " multidimensionnelle " par les candidats à la présidentielle d'aujourd'hui. Personne ne peut nier ni les difficultés qu'ont subies ces derniers durant la campagne électorale, ni le patriotisme de ceux qui les ont empêchés d'organiser leurs meetings et rencontres aux fins d'échouer la campagne et barrer la route aux électeurs qui veulent voter. Ces citoyens constituent le deuxième camp qui préfèrent boycotter la présidentielle, imprégnés des idées de la révolte du 22 février. Cependant , on doit les convaincre qu'ils ont tort et leur montrer que " le fleuve est détourné " et ce mouvement est " manipulé " , selon les déclarations des analystes géopolitiques algériens qui ne cessent de mettre en garde les Algériens des plans sionistes et occidentaux qui visent la déstabilisation de ce pays débordant de richesses dont les ennemis attendent une conjoncture de désordre et de déstabilisation pour accaparer leur part du lion de ces butins, un proie facile. L'Algérie patriote doit faire preuve de beaucoup de vigilance en allant voter, c'est la moins que l'on puisse faire en hommage aux Martyrs. Gloire à nos Martyrs. F. K.
Qui sont les cinq candidats en lice pour l'élection présidentielle algérienne ? Abdelmadjid Tebboune, 74 ans Haut fonctionnaire de carrière, plusieurs fois wali, Abdelmadjid Tebboune devient pour la première fois, brièvement, ministre délégué en 1991, sous la présidence de Chadli Bendjedid. Tout juste élu président, Abdelaziz Bouteflika, le rappelle en 1999 au gouvernement où il reste jusqu'en 2002. Il redevient ministre en 2012, jusqu'en 2017 lorsqu'il prend la tête du gouvernement. Il est limogé au bout de trois mois seulement, après s'être attaqué aux oligarques gravitant dans l'entourage du chef de l'État, dont la plupart sont aujourd'hui emprisonnés dans des dossiers de corruption présumée. Il est toujours membre du Comité central du Front de libération nationale (FLN), mais se présente sans l'étiquette de l'ex-parti unique et formation.
Ali Benflis, 75 ans Candidat de son parti, " Talaie El Houriyat "(Avant-garde des libertés), Ali Benflis se présente pour la troisième fois à la présidentielle. Ancien magistrat, puis avocat, il fut ministre de la Justice de 1988 à 1991 et a intégré le bureau politique du FLN en 1989. Directeur de campagne d'Abdelaziz Bouteflika en 1999, il devient son directeur de cabinet une fois élu, puis son chef du gouvernement en 2000. Les deux hommes entretiennent des liens privilégiés mais se brouillent en 2003, quand Ali Benflis, à qui le chef de l'État a confié la tête du FLN, envisage de se présenter à la présidentielle de 2004. Candidat du FLN, il n'obtient que 6,42 % des voix, sévèrement battu par Abdelaziz Bouteflika (85 %) dès le premier tour. Il quitte le parti, repris en main par Abdelaziz Bouteflika lui-même qui le bat à nouveau au premier tour en 2014 (12,18 % des voix). Ali Benflis se présente depuis quinze ans comme le principal " opposant " en Algérie. Mais pour ses détracteurs, c'est un briscard du " système ".
Azzedine Mihoubi, 60 ans Journaliste de carrière, écrivain et poète, il est député de 1997 à 2002. Il alterne ensuite direction d'établissements publics (Radio, puis Bibliothèque nationales) et postes ministériels sous la présidence d'Abdelaziz Bouteflika. Après la Communication (2008-2010), il hérite en 2015 de la Culture qu'il conserve jusqu'au 31 mars 2019, deux jours avant la démission du président algérien. En juillet, Azzezine Mihoubi a succédé, à la tête du Rassemblement national démocratique (RND), principal allié du FLN au sein de l'Alliance présidentielle soutenant Abdelaziz Bouteflika, à l'ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, quand celui-ci a été incarcéré dans des affaires de corruption.
Abdelaziz Belaïd, 56 ans Le plus jeune candidat du scrutin, représentant le parti politique Front El Moustakbel. Dès 1986, il rejoint le FLN et devient le plus jeune membre du Comité central du parti unique. Député durant dix ans à partir de 1997, il dirige également à cette époque l'une des organisations de jeunesse du parti. Abdelaziz Belaïd quitte le FLN en 2011 pour fonder le Front El Moustakbel. Candidat à la présidentielle de 2014, il a occupé la 3e place. Abdelkader Bengrina, 57 ans Ancien syndicaliste, Abdelkader Bengrina devient ministre du Tourisme de 1997 à 1999, quand son parti, le Mouvement de la société pour la Paix (MSP), formation islamiste se réclamant des Frères musulmans, intègre le gouvernement d'Ahmed Ouyahia, sous la présidence de Liamine Zeroual. Le MSP participe ensuite, aux côtés du FLN et du RND, à l'Alliance présidentielle, avant de s'en retirer en 2012. Peu avant, Abdelkader Bengrina a fondé avec d'autres dissidents du MSP un nouveau parti islamiste, puis le Mouvement islamiste " El Bina ". La coalition parlementaire à laquelle appartient El Bina a récupéré en juillet la présidence de la Chambre basse, traditionnellement dévolue au FLN majoritaire, après la démission de son titulaire.