Le casting de l'élection présidentielle à laquelle le pouvoir tient à tout prix était attendu qu'il en soit ainsi, tant il n'était pas question de piétiner une règle bien établie avec, néanmoins, cette fois-ci, l'absence de toute trace du camp démocratique à cette joute. M. Kebci - Alger (Le Soir) - L'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) a rendu publics, hier, les résultats finaux du casting de l'élection présidentielle du 12 décembre prochain. Un verdict qui n'étonne point tant il était attendu, aussi bien en ce qui concerne les postulants retenus que les camps que chacun d'eux représente. Avec, cependant, une entorse, cette fois-ci, à la règle qui a toujours voulu, depuis l'ouverture du champ politique au lendemain des événements d'Octobre 1988, que les divers courants, selon le «découpage» convenu de tous, démocrates, nationalistes et islamistes, soient représentés à chaque scrutin présidentiel. Le prochain scrutin présidentiel se déroulera, contrairement à ceux de novembre 1995, d'avril 1999, 2004, sans la présence d'un candidat représentant le camp démocrate. En effet, le camp islamiste sera représenté par Abdelkader Bengrina, président du mouvement Binaa et ex-ministre du Tourisme sous l'ère Bouteflika, qui sera le plus jeune des postulants, succédant dans ce rôle à Djahid Younsi et Mohamed Saïd qui avaient concouru en 2009, Abdallah Djaballah en 2004 et Ahmed Taleb Ibrahimi et Abdallah Djaballah en 1999 avant qu'ils ne se retirent à la dernière minute, en compagnie de quatre autres candidats (Hocine Aït Ahmed, Youcef Khatib, Mouloud Hamrouche et Mokdad Sifi) et, enfin, à Mahfoudh Nahnah en 1995. Pour le camp nationaliste, il sera, faute d'un candidat du consensus du sérail ou comme c'est prétendu comme tel, marqué par un «embouteillage» puisqu'il sera représenté par quatre postulants. Il y a l'ancien «éphémère» Premier ministre, ex-ministre et néanmoins membre du comité central du FLN, Abdelmadjid Tebboune, le président du parti des Avant-gardes des libertés et ancien chef de gouvernement et anciennement secrétaire général du FLN, Ali Benflis, le président du Front el Moustakbel et anciennement cadre et député du FLN, Abdelaziz Belaïd et, enfin, le secrétaire général par intérim du RND et ancien ministre, Azzedine Mihoubi. Le camp démocrate, qui manquera, donc, à l'appel, voit en cette élection une occasion pour le régime de «se régénérer», optant pour une période de transition, à même de garantir une «rupture radicale» avec l'ordre ancien. Il s'est fait représenter, pour rappel, aux élections présidentielles par deux fois par Saïd Sadi, la première fois en 1995 en pleine déferlante terroriste et en 2004 en plein Printemps noir de Kabylie. Feu Hocine Aït-Ahmed en a fait de même en 1999 avant qu'il ne décide de se rétracter à l'ultime instant ,en compagnie de cinq autres candidats, laissant seul le candidat du sérail, Abdelaziz Bouteflika. Autre caractéristique de cette prochaine élection présidentielle, elle sera exclusivement «masculine» après que Louisa Hanoune a eu à briser cette règle à trois occasions de suite, en 2004, en 2009 et en 2014. M. K.