L'écrivain-journaliste, chroniqueur, éditorialiste et correspondant local de Mila pour le quotidien national La Nouvelle République, Chérif Abdedaïm a récemment publié chez les éditions Dar El Wassit son nouveau roman intitulé " Boulevard de la guillotine ". Plusieurs œuvres ont précédé la parution de cet ouvrage, à l'image de " Aux portes de la méditation ", " Le bouquet entaché ", " Abdelhafid Boussouf, révolutionnaire aux pas de velours ", (Editions ANEP en2009), " Constantine : la saga des beys " octobre 2015, " De la mythologie sioniste à la tragédie palestinienne " en 2016et " Yasser Arafat, un homme, un combat " Editions Dar El Wassit en 2018. En plus de ces œuvres, l'écrivain a publié aussi plusieurs ouvrages parascolaires en tant que psychopédagogue de formation. Du côté journalistique, l'auteur a décroché respectivement le 1er et le 3ème prix de la presse régionale milevienne (2016 et 2018) ainsi que le 1er prix du président de la République du journaliste professionnel en octobre 2018. Dans son dernier roman de 2014 page, intitulé " Boulevard de la guillotine ", récemment paru chez les éditions Dar El Wassit, Cherif Abdaïm nous fait vivre la souffrance , l'amertume et les affres de mépris qu'avaient subies les déportés Algériens acculés aux ultimes retranchements de la condition humaine au niveau des camps de détention français en Nouvelle-Calédonie. L'auteur nous décrit scrupuleusement et avec finesse d'un peintre de talent l'atrocité de bourreaux et exécuteurs de la peine capitale à l'ère de la France coloniale qui n'avait de mot d'ordre que la tuerie et le génocide sans merci contre des indigènes qui réclamaient leur émancipation. L'écrivain revient dans son roman sur les actes criminels et répressif commis par des Français en Algérie à la fin du 19èmesiècles , la déportation des Algériens jugés d'activiste politicien et perturbateurs en Nouvelle -Calédonie. Comme disait l'historien Louis José Brabançon : " Ce n'est pas tant la classification des formes de déportation qui compte le plus aujourd'hui, mais plutôt la misère, la souffrance et le mépris infligés à ces victimes. Les déportés Algériens et Arabes en Nouvelle-Calédonie, méritaient-ils autant de souffranceet d'acharnement. ". Parmi ces Algériens déportés, il nous relate l'histoire d'un Constantinois qui s'appelait Brahim Ben Mansour. Cedernier, détenu politique algérien, condamné à Constantine aux travaux forcés à perpétuité par la France .Puis, il a été transféré de la prison de Constantine vers celle de Toulon avant d'être déporté en Nouvelle-Calédonie où régnait la violence et la brutalité furent loi. Lorsque les compagnons de Brahim qui étaient Saïd Ben Ahmed et Belkacem Ben Larbi avaient été transportés dans une autre cellule celle des condamnés à mort, Brahim attendait son tour. A ce moment là, l'écrivain nous décrit une scène effrayante et terrible de ces deux prisonniers devant la guillotine alors qu'ils furent conduits l'un après l'autre pour être exécuter à la guillotine et décapités froidement et impitoyablement et leurs têtes roulèrent et firent chuter à la poubelle. C'est terrible comme image ! En attendant d'aller subir le même sort, Brahim apprit une nouvelle de son avocat qui lui apporta une lueur d'espoir, celle de purger sa peine en bagne. Toutefois , il préférait mille fois de mourir en martyre que d'aller au bagne où il avait vécu des journées ténébreuses et hantées de sentiments de mépris , de déshonneur et d'infamie à un point où il préférait être exécuté à la guillotine que de mener une vie aussi ardue que rude et de voir des spectacles aussi barbares qu'ignobles ,surtout le bourreau qui se nommait " Le Boucher " symbole de torture et sauvagerie. Des compatriotes subirent devant lui des supplices ignominieux. C'est horrible et hideux ! La mort douce était le seul refuge de ces prisonniers forçats. Brahim était déportés avec ses compatriotes en Nouvelle-Calédonie où au bagne de forçats il avait été désigne chef de cage qui devait dirigé un groupe de forçats dont il y avait des assassins , des voleurs , des détenu de droit commun ainsi que des détenus politiques. C'était un monde où l'assassinat et le meurtre furent une fatalité et des prisonniers se tuaient pour des futilités. Un jour , Brahim décida de mettre fin à sa souffrance de vivre sous le martinet d'un correcteur Corse qui ,en l'achevant il a été condamné par le conseil de guerre à d'être renvoyé àl'Ile Nou pour être exécuté. Les jours passèrent si rapidement dans sa petite nouvelle demeure que le jour de sonexécution à la guillotine était arrivé. Une scène si minutieusement décrite par l'auteur que le lecteur aperçoit devant lui la machine à décapiter et l'exécution sauvage et impitoyable de Brahim qui a subi tous les aléas et les amertumes du monde pour avoir décapité un officier de l'armée française alors qu'une troupe de soldats français semait la terreur parmi les villageois. L'accroche romanesque irrésistible caractérisant le style de narration de l'auteur des péripéties de cette histoire pousse le lecteur à poursuivre la lecture jusqu'à la fin. Il convient de dire que ce roman mérite bel et bien d'être adapté au cinéma, à l'image du célèbre film " prison break ".Cela aura sans nul doute à enrichir le répertoire cinématographique national. "Boulevard de la guillotine " est une scène opaque, une sorte de tragédie au degré zéro de la condition humaine où seuls les plus forts pourront survivre.