"Le travail de recherche m'a pris plus de quatre ans. Cependant, je suis soulagé de trouver des vérités sur cette douloureuse histoire de notre pays tant ignorée même dans les programmes scolaires. Je pense aussi que cet ouvrage tendra à réhabiliter le peuple avec son passé, car avec le rappel du passé, la mémoire s'apaise." Après avoir édité son premier ouvrage en 2018, intitulé Les bagnards algériens de Cayenne, l'écrivain Mustapha Hadj Ali signe un autre ouvrage sur l'insurrection de 1871, plus particulièrement les déportations qui s'en sont suivi. Dans cet ouvrage intitulé Les Algériens en Nouvelle- Calédonie, l'insurrection de 1871, l'auteur qui lui a consacré des années de recherche a réussi à reconstituer une partie importante de cette page douloureuse de l'histoire des déportés algériens vers la Nouvelle-Calédonie, cette terre lointaine de l'océan Pacifique. C'est plus précisément des résistants contre l'occupation, française sous le commandement d'El-Mokrani lors de l'insurrection de 1871 qu'il était question pour l'auteur. "Il a fallu que je consulte tous les sites internet et que je parcoure de nombreux ouvrages écrits sur la colonisation et l'histoire de l'Algérie contemporaine. Mais à vrai dire, il n'y a pas beaucoup d'écrits sur cette période précise. Tout de même, grâce à mes recherches, j'ai pu enfin percer quelques secrets de ces déportations et reconstituer cette grande épopée", a expliqué l'auteur de cet ouvrage paru aux éditions El-Amel au mois de septembre dernier. Présenté au 24e Sila, cet opus de 283 pages a suscité, nous a confié l'auteur, un vif intérêt chez des cinéastes qui ont émis le vœu d'en faire un film. "Des cinéastes m'ont approché pour le réaliser en film", nous a-t-il déclaré. Dans cette œuvre, il narre l'histoire des déportés politiques algériens condamnés par l'autorité coloniale, des relégués ainsi que des forçats algériens au bagne de Nouvelle-Calédonie durant l'occupation française. Un châtiment infligé à l'encontre de ces Algériens ayant défié la présence coloniale en Algérie en répondant à l'appel d'El-Mokrani avec l'adhésion indéfectible de la confrérie Rahmania au soulèvement général contre l'ennemi. Si dans le premier chapitre l'auteur est revenu sur les circonstances qui prévalaient avant la conquête de l'Algérie par la France pour éclairer le lecteur sur le prélude à l'invasion de l'Algérie et les motivations des Français dont le prestige de la France, dans les autres chapitres il s'étale longuement sur l'insurrection de 1871, le soulèvement général, le revers, la répression, les déportations et le bagne de Nouvelle-Calédonie. Dans le septième chapitre "Bagne de Nouvelle-Calédonie", il présente la colonie et décortique sa population en passant par les communards de Paris, les insurgés algériens, les relégués et les transportés ou les forçats. Il ira dans le moindre détail, donnant ainsi même la liste des insurgés de 1871 et les illustrations que l'auteur a pu retrouver après de longues recherches. "Le travail de recherche m'a pris plus de quatre ans. Cependant, je suis soulagé de trouver des vérités sur cette douloureuse histoire de notre pays tant ignorée, même dans les programmes scolaires. Je pense aussi que cet ouvrage tendra à réhabiliter le peuple avec son passé, car avec le rappel du passé, la mémoire s'apaise", s'est-il réjoui. Mustapha Hadj Ali est né en 1961 à Aït Amar (Ath Bouadou) dans la daïra des Ouadhias. Il est un passionné d'histoire, notamment celle de l'Algérie et plus particulièrement de la période des insurrections populaires contre l'occupant français.
O. Ghilès Les Algériens en Nouvelle-Calédonie, l'insurrection de 1871, de Hadj Ali Mustapha, 283 pages, éditions El-Amel (Tizi Ouzou), prix 780 DA.