La récente création du FSIE (Fonds de soutien à l'investissement pour l'emploi), est une idée nouvelle qui vient se greffer aux autres mécanismes de création d'emploi à travers l'investissement. Le fonds en lui-même est une institution financière qui a une vocation économique et sociale, et par conséquent, c'est un organisme qui va opérer dans les domaines des valeurs mobilières en Algérie. Selon son premier responsable, M. Mohamed Kessa qui était, hier, l'invité de l'émission "En toute franchise" de la Radio nationale Chaîne III, les objectifs et les missions du Fonds sont économiques "parce que les investissements qui se feront dans les PME/PMI vont être producteurs et créateurs directs d'emplois". Il explique que le concept lui-même du FSIE novateur. "L'origine des ressources financières de ce fonds ne sont pas étatiques. On s'est inspiré de ce qui a existé depuis 1980 au Québec et où le fonds de solidarité a été mis en place dans le cadre d'une concertation entre les pouvoirs publics, une grande centrale syndicale et les organisations patronales. Ce fonds de solidarité, tel qu'il a été mis en place au Canada, est le fruit des résultats d'une concertation et d'un effort collectif des grands acteurs socioéconomiques".D'après lui, la mise en place en Algérie de ce fonds de soutien à l'investissement, est inspirée de ce concept canadien en optant pour la même approche. Les ressources de ce fonds québécois proviennent de la petite épargne qui est mobilisée sur les lieux de travail. En vingt ans, le fonds a mobilisé un capital de 7 milliards de dollars canadiens, c'est-à-dire avec un actionnariat de 550 000 personnes (travailleurs et travailleuses).Le caractère novateur de ce fonds, est le fait que la ressource financière qui est mobilisée, ne provient pas des pouvoirs publics. "L'essentiel de l'effort de l'Etat algérien en matière d'emploi, a toujours été le seul fait des pouvoirs publics. Là, il y a une tendance qui s'est faite un jour chez nous, et qui est largement répandue à travers le monde, l'apport de l'aspect financier aux entreprises, qui participent à la création d'emplois et qui ne provient pas de l'effet direct du financement public mais de moyens venant des entreprises elles-mêmes". Il indique que "c'est là, le cas et la mission du FSIE allant dans le sens d'une mobilisation d'une épargne populaire qui provient des travailleurs et des travailleuses".Le principe de base, c'est qu'il y est une collecte de la petite épargne volontaire stimulée par des bonifications et des exonérations par l'Etat. Cette petite épargne est automatiquement transformée en investissement dans la PME/PMI.Il indique que cette idée de projet a reçu un financement de la coopération canadienne. "L'idée a séduit l'UGTA et les organisations patronales qui ont signé en 2002 une déclaration commune pour adhérer à ce projet". Il faut souligner que "les pouvoirs publics à travers la chefferie du gouvernement, le ministre des Finances ont apporté incontestablement leur appui décisif pour la constitution de ce projet". Il indique que "cet appui s'est traduit par une expertise juridique établie par les services du secrétariat du gouvernement, par un suivi technique des services de la direction générale du Trésor et par un appui financier du ministère des Finances pour pouvoir lancer ce projet qui a été créé par une loi de décembre 2004 et qui a fait l'objet d'un décret au mois de mars 2006 fixant ses statuts et finalement est devenu opérationnel à partir de septembre 2007". Il note que les organes constitutifs du FSIE ont été mis en place (assemblée générale constitutive, un conseil d'administration et une direction générale). M. Kessa souligne que toutes les précautions ont été prises à travers une étude qui a été faite par des experts algériens qui ont démontré en 2001 que s'il faut faire un transfert, "il faut qu'on fasse le transfert de l'idée elle-même, mais que cette idée doit s'adapter et qu'on doit s'approprier ce concept en fonction de nos réalités institutionnelles d'abord, du cadre légal et du cadre de l'environnement économique et social".Le P-DG du FSIE souligne que la réussite de ce concept est attachée à deux données essentielles : "Sur le plan culturel, c'est un fonds qui a incontestablement des chances de pouvoir cheminer avec ce qu'il fait. Ce sont des projets qui méritent et prennent beaucoup de temps à l'effet de se développer et d'évoluer en fonction des efforts qui sont consentis et aussi du travail qui est fait tout autour. Incontestablement, la culture de la société algérienne est une culture qui prédispose au succès d'un tel concept, c'est la solidarité. Secundo, il y a une disponibilité de la petite épargne". Il s'agit, dit-il, d'un double objectif à savoir : un objectif financier et qui, en même temps, sert fondamentalement un objectif social et économique.Il rappelle que la composante du FSIE regroupe le Conseil d'administration qui joue le rôle d'impulsion et de définition des axes stratégiques à moyen et long termes. Il est composé des pouvoirs publics, plus exactement la direction générale du Trésor qui en assure la présidence, d'un représentant du ministère chargé de l'emploi, par un autre du ministère de la PME/PMI, l'UGTA est représentée par deux membres et évidemment les représentants des futurs actionnaires.