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Des experts comptables affichent leur inquiétude quant à l'absence de mesures d'accompagnement A moins de 8 mois avant la mise en œuvre de nouveau système comptable
Il reste exactement huit mois pour la mise en œuvre du nouveau système comptable, puisque les pouvoirs publics sont bien décidés à appliquer ces réformes le 1er janvier 2009. Chose qui permettra à l'Algérie de se conformer aux nouvelles normes IFRS, condition importante pour attirer les IDE puisque ces normes introduisent plus de transparence dans le système financier. Cependant, des experts comptables algériens ont manifesté leur inquiétude par rapport à l'absence de l'accompagnement pour assimiler cette réforme et pouvoir l'appliquer avec efficacité et suggèrent même de prolonger de délai de mise en œuvre de ce nouveau système en donnant l'exemple de la France qui a mis 3 ans et le Canada qui s'est fixé 2012 comme date butoir pour s'adapter aux nouvelles normes IFRS. Le délai de 8 mois pour la mise en œuvre de la nouvelle loi portant système comptable est jugé très court ces experts, notamment, par M. Arif Salah Eddine, professeur de finances à l'université de Paris qui a insisté sur l'urgence de la formation et des mesures d'accompagnement. A ce titre, il a indiqué qu'au cours de ses rencontres dans des universités algériennes, il a remarqué une ignorance totale des normes IFRS. Dans ce cadre, il a proposé à 3 universités, notamment celles de Tlemcen, Mascara et Bel-Abbès, de tenir en juin prochain des tables rondes sur ce sujet avec la participation d'experts européens, tunisiens et marocains. M. Arif, qui a tenu hier au Centre international de presse une conférence sous le thème "historique et enjeux de nouvelles normes comptables ( IFRS) ", en présence des experts comptables, a suggéré d'aller vers plus de cohérence entre la décision et l'accompagnement estimant que les textes d'application de la nouvelle loi portant sur le système comptable vont éclairer les choses et répondre à une importante question qui est : " Qui va appliquer ces normes et est-ce que ce sera uniquement pour les entreprises consolidées (société mère - filiales) ? " comme cela a été le cas en France. Il a ajouté que les défis à relever face aux enjeux des nouvelles normes sont sous-estimés. L'expert s'est également interrogé s'"il y a un marché organisé et fiable en Algérie", en affirmant que l'Algérie doit s'ouvrir à ces normes et en insistant sur les enjeux de la normalisation, notamment ceux destinées aux investisseurs, dont le coût historique au profit du marché, de valeur actualisée et la primauté du bilan sur le compte de résultat. Il expliquera dans ce contexte que l'IFRS est basé sur l'harmonisation et la normalisation, avant de conclure que "les nouvelles normes comptables sont à consommer avec modération".Il fera également remarquer que les craintes affichées par les services des impôts viennent du fait qu'ils ne savent pas si ce cheminement vers l'IFRS leur ferait " perdre ou gagner des recettes fiscales ". L'autre point ouvert concerne " les modalités concrètes de transition après 35 ans d'application d'un système tout a fait différent ". Les experts ont souhaité des réponses rapides et un accompagnement, d'autant que moins de huit mois nous séparent de l'entrée en vigueur du nouveau système. Certains participants ont, pour leur part, évoqué le problème de l'aspect fiscal de l'IFRS, notant qu'il n'y a que 40% des comptables qui le maîtrisent. Il y a lieu de souligner que " quatre textes d'application seront incessamment publiés pour rendre opérable le nouveau système comptable et financier répondant aux normes IFRS ", selon ce qui a été indiqué dernièrement par indiqué par M. Bellahsen, secrétaire général du Conseil national de la comptabilité (CNC), lors d'un débat organisé par l'Ecole supérieure algérienne des affaires (ESAA). Ces textes, attendent leur signature au niveau du secrétariat général du gouvernement. Il s'agit, de deux décrets exécutifs et de deux autres arrêtés. Le premier décret exécutif fixe le cadre conceptuel et légal de la loi portant système comptable et financier. Le second décret est relatif à l'encadrement du développement des logiciels de comptabilité. Il faut savoir qu'en matière de ressemblances et différences entre l'ancienne et la nouvelle comptabilité, il y a lieu de retenir, la réduction du nombre de tableaux de bilan de dix-sept à cinq. Les changements concrets concernent, dans le fond, l'introduction de la " juste valeur " pour l'évaluation de certains éléments d'actifs, l'actualisation de certaines dettes et emprunts émis par l'entreprise et la précision des critères de constatation des provisions de charges. Le Système comptable financier (SCF) modifie, par ailleurs, les règles de comptabilisation et d'évaluation des immobilisations corporelles et introduit la notion de pertes de valeurs des actifs ainsi que le traitement des intérêts au compte de résultat dans les productions d'immobilisation ou de stock. Notons qu'il reste d'autres points ouverts ou à trancher, particulièrement dans la partie fiscale. Nacera C.