Dans un contexte marqué par un acharnement de certaines ONG internationales sur la situation des droits de l'homme en Algérie, allant jusqu'à dire qu'il y a des maisons de détention secrètes et autres, le chef de la diplomatie algérienne, a affirmé, ce lundi, à Genève, que la démocratisation de la vie publique en Algérie est désormais un processus irréversible. Devant les représentants de 50 pays et d'organisations internationales, réunis à l'occasion de la première session de l'examen périodique universel (EPU) du conseil des droits de l'homme de l'ONU, M. Medelci a affirmé que l'Etat algérien n'a ni renoncé à lutter contre le terrorisme ni tenté d'exploiter, à son avantage, cette contrainte pour proclamer une pause des réformes démocratiques, puisqu'elle a poursuivi sa démarche de démocratisation, notant que “sporadiquement et à l'affût de cibles psychologiques et d'effets médiatiques, le terrorisme cherche à faire illusion”. Mais, selon le ministre des Affaires étrangères, il n'est plus la menace qu'il a été pour la nation, ni pour ses institutions ou pour le fonctionnement régulier de ses services publics. Il a également ajouté que la recherche d'un juste équilibre entre liberté et sécurité n'est pas un exercice facile. Mais l'Algérie «s'est efforcée de traiter la problématique» du phénomène du terrorisme dans la légalité, en tenant compte des impératifs du droit à la vie mais aussi du devoir de protéger la population qui n'en attendait pas moins des institutions républicaines en charge de l'ordre et de la sécurité. M. Medelci a tenu à préciser qu'en à se présentant devant l'examen EPU, l'Algérie n'a pas eu la prétention de dire ou de faire croire qu'elle était aux normes en matière de droits de l'homme, parce que, aucun Etat au monde n'est exempt de critiques sur ce sujet. M. Medelci a souligné qu'après la décennie 1990, le second front pour l'Algérie est la poursuite de la refonte institutionnelle, structurelle et organique, la démocratie, les droits de l'homme et les libertés démocratiques. Il a rappelé la réforme de la législation nationale en conformité avec les standards internationaux, rappelant que l'Algérie a reçu depuis quelques années des demandes de visite de détenteurs de mandats et que certaines demandes de visite en instance pourraient être envisagées dans le contexte actuel pour autant que leurs termes de référence ne remettent pas en cause la décision souveraine du peuple algérien. Il a, en outre, démenti les allégations sur l'existence “de centres de détention au secret”, affirmant qu'aucun centre de détention n'échappe au contrôle du juge, aucun n'échappe à la portée de la loi. Concernant la lutte contre le terrorisme, M. Medelci a souligné que l'Etat a tenu à se conformer à ses engagements internationaux et à agir dans le respect des droits de l'homme. Quant à l'état d'urgence, il a précisé qu'il «ne sera levé que lorsque les conditions ayant présidé à sa proclamation auront cessé d'exister», affirmant, toutefois, “la proportionnalité des mesures applicables à ce titre avec les risques résiduels qui persistent”. M. Medelci a aussi abordé l'exercice des cultes en Algérie, notant qu'«en ce qui concerne l'islam, religion de 99% des Algériens, des mesures ont été instaurées afin de prévenir les dépassements et les dérapages et assurer une saine compréhension de la religion». Par ailleurs, la réappropriation de l'identité algérienne a grandement progressé en Algérie selon l'exposé du ministre qui site «la révision constitutionnelle érigeant la langue amazighe en langue nationale». Quant à la presse, elle est, selon le ministre, la plus libre dans sa sphère géographique, précisant qu'avec 52 quotidiens, 98 hebdomadaires, et 43 autres périodiques, et un tirage global de 4,5 millions d'exemplaires, elle reflète à la fois les opinions, les courants de pensée et la réalité sociologique qui prévalent en Algérie. Dans ce cadre, il a précisé que «87% des poursuites judiciaires intentées à la presse ont été initiées par des particuliers qui s'estimaient victimes de diffamation, d'atteinte à leur vie privée». Il donnera ensuite des chiffres sur les 200 affaires couvrant la période 2001-2007, dont 26 condamnations ont été transformées en peines légères.