La société civile, les médias et le Cicr visitent régulièrement les lieux de garde à vue et les lieux de détention sans exception. Le représentant permanent de l'Algérie à l'ONU, à Genève, a démenti l'existence de prisons secrètes en Algérie. «La présumée existence de centres de détention secrets n'existe que dans l'imagination des auteurs de ces ragots», a déclaré Idriss Jazaïri devant les experts du Comité contre la torture de l'ONU (CAT). M.Jazaïri a assuré que la société civile, les médias et le Comité international de la Croix-Rouge (Cicr), et bien d'autres acteurs, «visitent régulièrement les lieux de garde à vue et les lieux de détention sans exception». En Algérie, ajoute-t-il, la quête pour les droits de l'homme est un processus continu et permanent et «la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants sont une préoccupation de tous les instants». Plus explicite, le diplomate algérien affirme qu'«à chaque fois que des cas documentés ont été portés à la connaissance de la Justice, ils ont été sévèrement sanctionnés». M.Jazaïri a rappelé que «l'Algérie fait partie des 16 premiers pays qui se sont prêtés à l'exercice de l'examen périodique universel du Conseil des droits de l'homme de l'ONU. La législation algérienne, la pratique au quotidien, et les mécanismes mis en place sanctionnent la torture», a-t-il encore précisé. Présentant le rapport périodique consolidé de l'Algérie sur la mise en oeuvre des dispositions de la Convention des Nations unies contre la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants de 1984, il a rappelé que l'Algérie est signataire de 7 traités universels des droits de l'homme et, «poursuit les acquisitions en matière de droits de l'homme en leur donnant une effectivité accrue, de jour en jour, sur le terrain». «Le choix de l'Algérie en faveur de l'élargissement de l'espace des libertés est irréversible», a, en outre, soutenu Idriss Jazaïri. Il a rappelé qu'en novembre 1996, l'Algérie avait présenté son second rapport périodique dans un contexte marqué par un pic de la criminalité terroriste causant «d'effroyables massacres de civils» de toutes les professions. «Ceux qui, à l'époque, y compris dans la sphère des droits de l'homme, par leur silence et parfois par leurs faux-fuyants, ont instrumentalisé la barbarie à des fins politiciennes, portent une lourde responsabilité dans la perte de vies humaines et les dommages inestimables et irréparables causés au tissu social et à la cohésion nationale», a-t-il affirmé. M.Jazaïri a noté que depuis les attentats du 11 septembre à New York, la communauté internationale est, elle aussi, confrontée à cette «problématique». L'Algérie «a mis en échec le terrorisme, grâce à la mobilisation citoyenne et à l'engagement des institutions républicaines chargées de l'ordre et de la sécurité», a-t-il soutenu. Dans cette optique, M.Jazaïri a cité la Concorde civile et le vote référendaire massif de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. «Nous avons d'ailleurs suggéré qu'un débat puisse s'organiser sur ce thème dans le cadre du Conseil des droits de l'homme des Nations unies pour éviter l'imposition de modèles préétablis à des situations diverses», a ajouté M.Jazaïri.