Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a présidé hier à Alger son premier Conseil des ministres au cours duquel il a, une fois de plus, affirmé sa volonté de réussir "l'édification de l'Algérie à laquelle aspirent les hommes et les femmes. Ce qui nécessite une révision du système de gouvernance à travers une modification profonde de la Constitution, qui est la pierre angulaire de la construction de la nouvelle République " tient à préciser le président de la République tout en annonçant la " séparation de l'argent de la politique ". Cette réunion qui intervient après l'annonce, jeudi dernier, de la composante du nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, constitue le point de départ de l'Exécutif pour la mise en pratique des promesses du président de la République lors de sa campagne électorale. Avant l'ouverture des travaux, le président de la République, a invité les participants à observer une minute de silence à la mémoire du défunt général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'Armée populaire nationale. Ensuite, le président de la République a prononcé un discours en commençant par adresser ses félicitations au peuple algérien et à tous les membres du gouvernement, à l'occasion de la nouvelle année qui constitue un bon présage pour la nation algérienne et l'ouverture d'un nouveau chapitre de notre histoire contemporaine. Le président a rappelé les points importants de son programme et les 54 engagements qu'il comprend, qui ont reçu l'approbation populaire lors des élections du 12 décembre 2019. Et c'est ainsi que le président Tebboune a donné des directives concernant la préparation du plan d'action du gouvernement tout en précisant la feuille de route pour chaque ministre. Au cours de ce premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement qui compte 39 membres, dont 7 ministres délégués et 4 secrétaires d'Etat, le président de la République a présenté son plan de travail dont ils ont la mission de suivre dans la pratique pour la mise en œuvre de ce programme présidentiel tout en transformant des promesses électorales en mesures concrètes.
De la mise en œuvre du programme présidentiel Et justement, abordant la mise en œuvre du programme présidentiel, Tebboune a souligné l'importance qu'il attache aux aspects politiques, institutionnels, socio-économiques et culturels, qui visent tous à construire une nouvelle république qui réponde aux aspirations de notre peuple. Et pour y parvenir, le président de la République a donné pour consigne aux membres du gouvernement d'être à l'écoute des préoccupations des citoyens et de leurs exigences, par le biais du dialogue, de la concertation et de la volonté de prendre soin de l'État et du peuple. La lutte contre la bureaucratie et le respect des obligations de l'État. Le président indique qu'il y a lieu de procéder à l'évaluation de la situation générale du pays, en restaurant le prestige de l'État et en redonnant confiance aux citoyens. Le président de la République a déclaré vouloir "l'édification de l'Algérie à laquelle aspirent les hommes et les femmes qui nécessite une révision du système de gouvernance à travers une modification profonde de la Constitution, qui est la pierre angulaire de la construction de la nouvelle République, et de certains textes juridiques importants telle que la loi organique relative aux élections. D'autre part, elle requiert une éthique de la vie politique en consacrant la séparation de l'argent et de la politique et en combattant la médiocrité dans la gestion, car la nouvelle République doit être fondée sur la mise en place d'un Etat de droit garantissant l'indépendance du pouvoir judiciaire et la promotion d'une démocratie véritablement participative qui offre des opportunités de progrès social et politique pour tous. ", ajoute le président de la République.
Une économie diversifiée Sur le plan économique, le président de la République a évoqué la nécessité de mettre en œuvre un modèle économique fort fondé sur la diversification, exempt d'obstacles bureaucratiques, qui attire la richesse et absorbe le chômage, en particulier chez les jeunes, ainsi que la sécurité alimentaire d'une manière qui mette les Algériens à l'abri de la dépendance de l'étranger. Ce qui permettra également de se libérer également de la dépendance aux hydrocarbures, notamment en encourageant les énergies alternatives et renouvelables et en travaillant à les exporter. Ce qui nécessite selon le président de la République de renforcer la présence énergétique en relançant de grands projets d'exportation d'énergies renouvelables ... Et pour le président de la République, tout cela sans négliger la nécessité de mettre en place des plans urgents pour le développement de l'agriculture, notamment saharienne, de l'industrie alimentaire et de la pêche maritime, ainsi que le développement dans le secteur du tourisme, qui est également une source de richesse, si nécessaire. Dans le même contexte, le président a tenu à souligner la nécessité d'entreprendre des réformes profondes de notre régime fiscal et la légalisation concomitante d'incitations fiscales qui sont dans l'intérêt des institutions, notamment des petites et moyennes entreprises émergentes, en tenant compte des allégements fiscaux pour les institutions créatrices d'emplois. D'autre part, le domaine social recevra l'attention nécessaire, insiste le président, et aura même la priorité absolue d'élever le niveau de vie du citoyen algérien, car l'Etat soutient bien la classe moyenne et la classe fragile de notre société pour leur assurer une vie décente, et augmenter le pouvoir d'achat de tous les citoyens tout en abolissant la taxe sur les bas revenus ". De plus, il y a lieu de " mettre en place un plan de santé intégré pour assurer un traitement décent aux citoyens, tout en étudiant comment augmenter la part du secteur de la santé dans le PIB afin de pouvoir construire de nouveaux centres hospitaliers et hôpitaux universitaires répondant aux normes internationales et améliorer les infrastructures existantes.
Les autres directives du président Parmi les directives du président de la République au gouvernement figure la nécessité de relier l'université au monde du travail pour devenir une locomotive de construction d'une économie nationale forte, qu'il s'agisse d'économie traditionnelle ou d'économie du savoir. Le président estime dans ce contexte qu'il faut créer des franchises universitaires spécialisées. Il a également souligné la révision du système éducatif en termes de pédagogie, tout en réduisant l'intensité des programmes scolaires et en donnant aux activités sportives et culturelles la place qu'elles méritent ". À cet égard, le président a insisté sur la composante culturelle, en soulignant la nécessité d'allouer des espaces aux artistes pour valoriser la profession et son rôle tout en assurant le développement de l'industrie cinématographique qui leur permettrait de démontrer leurs compétences, ainsi que la réflexion sur la possibilité de valoriser la formation artistique et culturelle afin d'encourager les talents et de renouveler les élites. Le président annonce l'octroi de privilèges fiscaux pour le développement de la production culturelle, cinématographique et intellectuelle sans oublier le statut social de l'artiste. Concernant les médias, le président de la République a chargé le gouvernement de fournir toutes les conditions pour renforcer la professionnalisation et le professionnalisme des médias et des journalistes. Ceci en fournissant tout le soutien et la motivation nécessaires pour atteindre une pratique médiatique responsable dans les limites de la liberté, qui n'est limitée que par la loi, la morale et la moralité publique, en plus de renforcer la liberté des médias, la créativité et le rôle des journaux électronique. Le président a également souligné l'importance du secteur de la jeunesse et des sports, insistant sur la nécessité d'attirer l'attention du sport depuis l'école. Il a alors recommandé au gouvernement d'encourager le sport d'élite avec toutes ses spécialités et de soutenir financièrement ses jeunes pour assurer une préparation dans des conditions optimales. L'Algérie tient à la non ingérence dans les affaires intérieures des autres pays Sur le plan extérieur, le président de la République s'est concentré sur l'environnement complexe qui entoure l'Algérie aux niveaux régional et international, qui est aujourd'hui le théâtre de grandes manœuvres géopolitiques et d'un champ entrelacé de menace et d'instabilité. Le président a souligné la nécessité de tirer les leçons les plus importantes au niveau stratégique afin de garantir la prise en compte des implications de la détérioration de la situation sécuritaire dans la région sur notre sécurité nationale. En conséquence, le président de la République a souligné que l'Algérie ne devait en aucun cas s'écarter des devoirs de solidarité et de bon voisinage qu'elle continue de promouvoir par une coopération visant à réaliser une intégration régionale bénéfique à toutes les parties. Le président réitère la position de l'Algérie, qui refuse de s'ingérer dans les affaires des autres pays en s'opposant avec ferveur à toute tentative d'ingérence dans ses affaires nationales. Des principes qui restent le pilier de son engagement pour la paix et la sécurité dans sa région, le Maghreb, l'Afrique et le Monde. Ceci, sans oublier en plus de son engagement à soutenir en permanence des causes justes, en particulier la question palestinienne et la question du Sahara occidental. En plus des objectifs stratégiques, notre politique étrangère doit désormais s'adapter aux nouvelles priorités du pays, notamment économiques, tout en rétablissant ses capacités et en s'appuyant sur des cadres aux compétences et l'engagement avérés. Le président a ajouté que notre diplomatie devrait donner au monde une image de la nouvelle Algérie, qui a confiance en elle-même, en son potentiel, en son avenir, et est fière de son passé et de ses réalisations, consciente des difficultés qu'elle rencontre, mais déterminée à les surmonter. L'Algérie adhère à ses principes et est déterminée à retrouver la place qui lui sied dans la région et dans le monde. Enfin, le président de la République a souligné la nécessité pour notre communauté à l'étranger d'être au cœur des intérêts du travail diplomatique, et ce, grâce à des efforts continus en respectant les lois nationales et les lois des pays d'accueil. Le président insiste pour trouver des mécanismes appropriés qui permettent à notre communauté à l'étranger de contribuer efficacement au développement national et à la modernisation de l'économie nationale ".