Les directives, les orientations données par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika aux nouveaux membres du gouvernement nommés suite aux élections législatives du mai dernier ont marqué la tenue du premier Conseil des ministres de mercredi présidé par le chef de l'Etat et ayant comme ordre du jour l'examen et l'adoption du Plan d'action du gouvernement version du Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune. Des directives et des orientations qui se caractérisent d'abord par le principe de la continuité. Le Président a manifestement multiplié les objectifs à atteindre tout en invitant la nouvelle équipe gouvernementale à épancher sur toutes les actions qui marqueront son Plan d'action et d'intervenir le plus possible et davantage dans la conduite des affaires de l'Etat au titre d'un plan de stabilité socio-économique pour la période à venir. Les lignes de force du Plan d'action du gouvernement ont été communiquées au Conseil des ministres par le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune. C'est un Plan d'action qui se situe dans la continuation de la mise en œuvre du programme du président de la République. Son contenant essentiel s'articule autour des objectifs suivants : En ce qui concerne la gestion de l'Etat : il s'agit du renforcement de l'Etat de droit, des libertés et de la démocratie, la consolidation de la bonne gouvernance, la promotion de l'identité nationale, et la préservation de la Mémoire. En ce qui concerne les volets économiques et financiers : il s'agit de la modernisation des finances publiques et du système bancaire, l'assainissement de la sphère économique et la promotion de l'investissement, et la valorisation de toutes les richesses du pays. S'agissant du développement humain : il s'agit de l'amélioration du cadre de vie par l'offre de logements, l'accès aux énergies et à l'eau, et la préservation de l'environnement, l'amélioration du système national d'enseignement et de formation et la valorisation de la recherche scientifique, et la modernisation du système national de santé. Au plan social : il s'agit de la préservation du système de sécurité sociale et de retraite, la promotion de l'emploi, le renforcement des mécanismes de solidarité nationale, et la poursuite de la prise en charge des catégories sociales aux besoins spécifiques. Cette entrée en matière qui repose sur de grandes orientations économiques, sociales et politiques prend dès lors la forme dans le renforcement de l'action du nouveau gouvernement en vue de relever les grands défis socio-économiques. Tout indique que dans le cadre du nouveau modèle de croissance économique, le gouvernement sous la dictée du chef de l'Etat entend s'investir dans une politique visant à améliorer le dynamisme de l'économie nationale et à préserver ainsi le bien-être social et ainsi remplir les conditions permettant de mettre fin à certains déficits excessifs dans nombre de secteurs. Tout cela devra être établi en tenant mieux compte du potentiel humain et économique à développer. Cet impératif a été souligné par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Intervenant après l'adoption du plan d'action du Gouvernement par le Conseil des Ministres, le Président a relevé que la crise des prix du pétrole s'installe dans la durée et " nous impose des défis majeurs exigeant notamment la dynamisation des réformes à mettre en place ". Dans ce contexte, le Chef de l'Etat a souligné la nécessité de poursuivre la mise en œuvre de la politique de rationalisation budgétaire adoptée l'année dernière pour redresser les finances publiques à l'horizon 2019. A ce titre, le Président Bouteflika a invité le Gouvernement à promouvoir des " financements internes non conventionnelles " qui pourraient être mobilisés quelques années de transition financières. Et dans l'objectif majeur de préserver la souveraineté économique du pays, le Président a instruit le Gouvernement d'éviter le recours à l'endettement extérieur et de contenir davantage encore le volume des importations de biens et de services à l'effet de préserver les réserves de changes du pays. Face à tous ces préalables de sortie de crise, le Chef de l'Etat a insisté auprès de la nouvelle équipe gouvernementale de poursuivre la mise en place du nouveau modèle de croissance économique adopté l'année dernière par le Conseil des ministres, y compris son volet de réformes pour l'amélioration de l'environnement de l'investissement, et la modernisation du systéme fiscal, des banques publiques et du marché financier. Sur un autre registre plus que jamais indispensable à mettre en relief, le président de la République a interpellé le Gouvernement à valoriser davantage toutes les ressources et richesses dont dispose le pays, y compris les hydrocarbures fossiles conventionnels et non conventionnels ainsi que les énergies renouvelables. De même le Chef de l'Etat a mis l'accent fort dans ses directives et orientations au Gouvernement de préserver la nature irrévocable des choix nationaux en matière de justice sociale et de solidarité nationale. De fait, il a chargé le Gouvernement de travailler à une plus " grande rationalisation " de cette politique sociale, y compris par un meilleur ciblage des subventions publiques. à la lecture du contenant du Plan d'action du gouvernement adopté par le Conseil des ministres et suivant les directives et autres instructions données par le Chef de l'Etat, on retiendra qu'une grande certitude commence à se dessiner. Elle pèse déjà sur les perspectives économiques et sociales à court, moyen et long termes, à travers principalement une détermination politique de surmonter les conséquences négatives et défavorables à l'économique nationale en raison de la baisse des revenus tirés de la rente pétrolière. Cela nécessite pour le gouvernement de faire dans une extraordinaire interaction entre la sphère financière et économique réelle pour réussir cette transition et qui devra tenir compte des évolutions macro-économiques et l'impact des mesures prises en conséquences. L'utilisation d'estimations de croissance prudente et le maintien de sa progression soulignent cette ambition à travers les chapitres que recouvre le Plan d'action du gouvernement. Dans cet esprit du " tout revalorisation ", le Chef de l'Etat interpelle le gouvernement sur nombre de dossiers sensibles particulièrement afin d'actualiser les paramètres macro-économiques et financiers et ce pour faire face à la persistance de la dégringolade des prix du baril de pétrole sur les marchés mondiaux, c'est-à-dire qu'il faudrait aller à la rencontre des réalisations et des investissements objectifs tracés à l'horizon 2019. Cette démarche nécessite en elle-même un sacrifice, un effort financier et économique additionnel significatif. En quelque sorte, cela implique une orientation budgétaire et économique trop stricte et de plus pour garantir les prestations sociales sur lesquelles le Président Bouteflika insiste fort beaucoup. Ces priorités majeures de développement socio-économique constituent déjà un important point d'attention pour le gouvernement qui devra faire face à une situation optimale, trouver les solutions structurelles afin d'assurer la qualité de son action à venir et pour obtenir la confiance de la société algérienne dans son ensemble.