Le baril de pétrole brut léger américain a franchi un nouveau record ce mardi, frôlant les 114 dollars. Même situation pour le Brent de la mer du Nord pour livraison en mai qui a également atteint un nouveau sommet absolu à plus de 112 dollars. Une flambée des prix qui se ressent sur ceux des carburants : ils ont atteint de nouveaux plus haut la semaine dernière.Le WTI américain et le Brent de la Mer du Nord ont atteint de nouveaux records ce mardi.Le WTI américain et le Brent de la mer du Nord ont atteint de nouveaux records ce mardi.Le pétrole brut a établi un nouveau record ce mardi, le baril de “light sweet crude” pour livraison en mai ayant franchi pour la première fois les 113 dollars à New York, à 113,93 dollars. Depuis ce matin dans les échanges électroniques en Asie, le baril WTI ne cesse d'aller de record en record. Le précédent sommet avait été établi mercredi 9 avril à 112,21 dollars.Au même moment, le Brent de la mer du Nord pour livraison en mai était aussi en forte hausse de 1,30 dollar, pour établir également un nouveau sommet absolu à 112,14 dollars à Londres, franchissant en une seule séance pour la première fois les seuils de 111 et 112 dollars.Lundi, les prix du baril de pétrole avaient déjà établi de nouveaux records, dont un cap historique à Londres (110,01 dollars) et un plus haut en clôture à New York (111,76 dollars), suite à des perturbations sur l'offre et un nouveau recul du dollar face à l'euro. C'est la première fois que le baril de brut, coté sur le marché new-yorkais, terminait au-delà des 111 dollars.Chaque baisse du billet vert, dans lequel sont libellés les prix des matières premières, alimente une nouvelle ruée des investisseurs munis d'autres devises (dont le pouvoir d'achat est ainsi augmenté) et qui veulent se prémunir contre l'inflation. Les chiffres des prix à la production aux Etats-Unis ont précisément confirmé mardi une hausse de l'inflation pour le mois de mars.Aussi, la fermeture d'un oléoduc, exploité par le groupe pétrolier Shell, dans le Tennessee (sud des Etats-Unis) et des incendies sur les installations de la Naoc, filiale du groupe pétrolier italien Eni au Nigeria ont fait ressurgir les craintes sur le niveau des disponibilités, alors que la demande ne cesse de croître dans les pays émergents. Cet oléoduc, qui approvisionne la région du Midwest et traite 1,1 million de barils de pétrole par jour, a été fermé vendredi pour des raisons techniques après la découverte d'une fissure. Et la date de réouverture n'a pour l'instant pas été annoncée par l'entreprise Shell. Cette interruption intervient au plus mauvais moment dans la mesure où les marchés s'inquiètent de l'état des stocks, alors que la consommation ne cesse de croître dans les pays émergents comme la Chine et l'Inde.Troisième fournisseur de pétrole brut aux Etats-Unis, le Mexique a annoncé de son côté avoir fermé un quatrième terminal destiné à l'export pour cause de mauvais temps. Mexico n'a pas avancé de date de réouverture pour les quatre terminaux. En outre, des incendies se sont déclarés sur les installations de la Naoc, filiale du groupe pétrolier italien Eni, au Nigeria dans le delta du Niger à la suite de sabotages. La perte de production est évaluée à 5.000 barils par jour. Le Nigeria est le premier producteur de brut d'Afrique et le sixième exportateur mondial, avec entre 2,3 et 2,6 millions de barils par jour en moyenne, selon les sources, essentiellement produits dans la région instable du delta du Niger.Pour sa part, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a maintenu ce mardi sa prévision de 1,4% de hausse de la demande de brut dans le monde en 2008. “La demande mondiale de brut devrait croître de 1,2 million de barils par jour (mbj) en 2008 pour atteindre une moyenne de 87 mbj, soit pratiquement le même montant que lors de l'estimation du mois dernier”, a indiqué l'Opep dans son rapport mensuel. Les experts du cartel ont cependant noté “une volatilité exceptionnelle le mois dernier” des prix du brut tombés à 99,50 dollars le baril le 4 mars pour atteindre plus de 110 dollars le 13 mars. Cette volatilité s'explique, selon l'Opep, par la “vulnérabilité des prix réagissant à un certain nombre de développements à court terme”. Les experts du cartel laissent entendre par ailleurs “que le recul de la demande pourrait être plus important en cas de déclin plus prononcé de la croissance économique américaine” sur fond de recul de la croissance également dans d'autres pays de l'OCDE. En conclusion les experts du cartel estiment que “malgré les nombreuses incertitudes sur la demande de brut de l'Opep au deuxième trimestre, la production actuelle à plus de 32 mbj sera suffisante pour répondre à la hausse de la demande et au renflouement à venir des stocks”.