L'Algérie à travers sa nouvelle diplomatie imposée de sitôt par le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune est en train de montrer au Monde l'image de la nouvelle Algérie. "Une Algérie confiante en elle, en ses capacités et en son avenir, une Algérie fière de son passé et de ses réalisations et consciente des difficultés auxquelles elle est confrontée tout en étant déterminée à les surmonter ". Au plan de sa politique étrangère, le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune, a affirmé, dimanche que l'Algérie s'opposait " fermement " à toute tentative d'ingérence dans ses affaires nationales, rappelant " les principes sous-tendant ses engagements en faveur de la paix et de la sécurité dans notre région et à travers le Monde ". Intervenant lors de la réunion du Conseil des ministres, le chef de l'Etat a déclaré que " l'Algérie ne doit aucunement dévier de ses devoirs de solidarité et de bon voisinage, qu'elle continuera à promouvoir à travers une coopération visant la réalisation d'une complémentarité régionale au mieux des intérêts de toutes les parties ". Evoquant l'environnement régional et international complexe (allusion à la situation en Libye, NDLR), " théâtre aujourd'hui de grandes manœuvres géopolitiques et terrain d'imbrication de facteurs de menace et d'instabilité ". Le président Tebboune a mis en avant l'importance de " tirer les principaux enseignements au plan stratégique afin de mieux anticiper les répercussions de la détérioration de la situation sécuritaire dans la région sur notre sécurité nationale ". L'insécurité dans la région est aujourd'hui l'ennemi commun contre lequel s'engage l'Algérie, si tant est que cela constitue un préalable à la stabilité de ses frontières, notamment avec le Mali et la Libye. C'est en cela que la diplomatie algérienne s'implique directement afin de ramener la paix et la sécurité en Libye invitant les différents protagonistes à la retenue, la sagesse pour résoudre entre-deux et eux-seuls ce conflit interne et ainsi d'éviter en commun les voies " maximalistes " dont singulièrement l'ingérence étrangère dans leurs propres affaires qui peuvent constituer un frein, un obstacle à une sortie de crise politique pacifique. Pour l'heure, l'exacerbation de la crise est à son comble avec la décision affichée de la Turquie à s'incruster dans ce conflit .Cela alimente de multiples interrogations relatives notamment au silence de la communauté internationale en général, et le Conseil de sécurité des Nations unies en particulier sur toute l'étendue de la crise. Et sa propagation dans la région. En effet, la persistance du conflit et de la crise en Libye depuis 2O11 est justement due, notamment à la violation et au non-respect du droit international, en particulier la non-ingérence dans les affaires internes des Etats, le non recours à la force et la promotion de solutions politiques pacifiques. A ce propos, l'Algérie a rappelé, lors de l'audience accordée, lundi, par le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune, au président du Conseil présidentiel du Gouvernement d'union nationale (GNA) libyen, M. Fayez El-Serraj, la communauté internationale et le Conseil de sécurité en particulier à " assumer leurs responsabilités pour imposer le respect de la paix et de la sécurité en Libye ". Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune a reçu, lundi 6 janvier, le président du Conseil présidentiel du Gouvernement d'union nationale (GNA) libyen, M. Fayez El-Serraj", a indiqué un communiqué de la présidence de la République, ajoutant que "la rencontre s'est tenue en tête à tête puis a été élargie aux délégations des deux pays". Tenue dans une conjoncture sensible, suite à l'aggravation de la situation sécuritaire en Libye, la rencontre a permis aux "deux Présidents d'échanger les vues sur les outils et moyens idoines pour l'accélération du rétablissement de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans ce pays frère". Ces entretiens ont été l'occasion pour le président de la République de rappeler "la position constante de l'Algérie vis-à-vis de la crise libyenne, une position qui repose essentiellement sur le principe de non-ingérence dans les affaires internes des Etats". Le président de la République a réitéré la nécessité "de trouver une solution politique à cette crise qui garantit l'unité de la Libye, de son peuple et de son territoire ainsi que sa souveraineté nationale, loin de toute ingérence étrangère". Cette position "s'est cristallisée, dès le déclenchement de la crise libyenne, par la défense de l'unité territoriale libyenne dans les fora internationaux et à tous les niveaux, par les aides octroyées au peuple libyen frère, qui est l'expression de l'amitié que lui porte le peuple algérien ainsi que le devoir de fraternité, de solidarité et de bon voisinage qui lui incombe envers ce peuple frère, et par l'engagement de l'Algérie au respect des principes du droit international". Le chef de l'Etat a réitéré son attachement "à préserver la région de toute ingérence étrangère, compte tenu des menaces qui pèsent sur les intérêts des peuples de la région, sur l'unité de leurs Etats et sur la sécurité et la paix dans la région et dans le monde". "L'Algérie appelle la communauté internationale, particulièrement le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités afin d'imposer le respect de la paix et de la sécurité en Libye et exhorte les belligérants à mettre fin à l'escalade", a-t-il dit. Et d'ajouter: "l'Algérie appelle également les parties étrangères à cesser d'alimenter cette escalade et d'accorder aux parties belligérantes, leur soutien militaire, matériel et humain, et plaide pour le respect de la légalité internationale afin de faciliter la reprise du dialogue pour parvenir à une solution politique à la crise". "L'Algérie appelle la Communauté internationale à assumer ses responsabilités pour imposer un cessez-le-feu immédiat et mettre un terme à cette escalade militaire qui fait, chaque jour, davantage de victimes... Ainsi, l'Algérie dénonce avec force les actes de violence dont le récent massacre ayant fait près de 30 étudiants à l'Ecole militaire de Tripoli, un acte criminel, voire un crime de guerre. Partant, l'Algérie considère la capitale libyenne Tripoli comme une ligne rouge à ne pas franchir". De tels actes "ne servent et ne serviront pas le peuple libyen frère. C'est pourquoi l'Algérie qui a toujours insisté sur le dialogue au lieu de l'usage de la force, exhorte, encore une fois, les frères libyens à faire preuve de sagesse et à emprunter la voie du dialogue, loin de toute pression étrangère afin de parvenir à une solution approuvée par le peuple libyen, une solution qui lui assure sécurité, stabilité et prospérité". Pour sa part, M. Fayez El-Serraj a adressé ses remerciements à l'Algérie pour ses positions fraternelles constantes vis-à-vis de la crise libyenne, réitérant sa pleine confiance dans les efforts qu'elle déploie en vue d'atténuer l'escalade, en soutenant la solution politique". Ainsi, le chef de l'Etat a rappelé au représentant libyen la politique étrangère de l'Algérie et sa position envers le conflit inter-libyen qui se fonde sur le triptyque non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats, équidistance entre les parties et appropriation par celles-ci des processus de règlement. Des principes constants qui garantissent aujourd'hui à l'Algérie une indépendance de décision qui lui est très chère et qui lui permet d'apporter sa contribution à la stabilité régionale et internationale. L'Algérie soutient de fait que la forte conviction en la capacité des solutions militaires de régler les conflits est également une source de préoccupations en ce qu'elle fait durer les crises au lieu de contribuer à leur résolution. A ce titre, la position de l'Algérie est constante pour soutenir les efforts des Nations unies pour le règlement de la crise libyenne, soulignant encire une fois le rejet des ingérences étrangères et la nécessité pour les Libyens de s'approprier la solution dans le cadre d'un dialogue inter-libyen.