L'Algérie a entamé un marathon diplomatique pour proposer de nouvelles initiatives politiques en vue d'une solution à la crise libyenne, alors que les bruits de botte en Libye font craindre un embrassement de toute la région. Dans la foulée de l'escalade militaire en Libye, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu lundi le chef du gouvernement d'Union nationale (GNA), Fayez El-Seraj, pour discuter d'une solution politique en Libye, "loin de toute ingérence étrangère". Le tête à tête Tebboune-Serraj a permis d'évoquer "les vues sur les outils et moyens idoines" pour rétablir rapidement la paix en Libye, a indiqué un communiqué de la présidence algérienne. L'entretien a été l'occasion pour l'Algérie d'appeler la communauté internationale, en particulier le Conseil de sécurité de l'ONU, à assumer leurs responsabilités pour imposer un cessez-le-feu immédiat. Le président Tebboune qui a rappelé la position constante de l'Algérie vis-à-vis de la crise libyenne, reposant sur le principe de non-ingérence dans les affaires internes des Etats, a réitéré son "attachement à préserver la région de toute ingérence étrangère". La chancelière allemande a adressé une invitation officielle à l'Algérie pour prendre part à la Conférence de Berlin sur la Libye, présentée par l'ONU comme la réunion de la dernière chance. La date de cette rencontre prévue en janvier n'est toujours pas arrêtée. Au demeurant, la position de non-ingérence dans les affaires internes des Etats, réaffirmée lundi par le président Tebboune, est puisée de "la constitution algérienne qui définit les éléments de la doctrine militaire de la défense nationale", a commenté le Pr Mhend Berkouk, spécialiste dans les études stratégiques et sécuritaires. "Il y a une convergence de convictions et de positions entre les institutions de l'Etat algérien : l'armée nationale est une armée républicaine qui a pour tâche de défendre la République, son intégrité territoriale et son unité nationale", a -t-il expliqué dans une intervention sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. "L'Algérie, qui privilégie les solutions politiques, a toujours refusé de se faire entraîner militairement dans des conflits régionaux", dira-t-il en substance. "Le passage de l'Algérie à la légitimité démocratique à la faveur de la présidentielle du 12 décembre 2019 conforte l'Algérie, lui permettant de reprendre rapidement son rôle diplomatique à l'échelle internationale et sa position incontournable dans la région", a-t-il ajouté.