Les dernières données des statistiques douanières n'incitent guère à l'euphorie, autant que la baisse d'environ de 25% du niveau des ventes de gaz (33% des recettes de Sonatrach) en direction de l'Europe en 2019, selon Bloomberg. Les prévisions de l'AIE donnent un cours du pétrole relativement bas, pour 2020/2021 ne dépassant pas 65 dollars , le marché pétrolier étant actuellement en surchauffe de 5/7 dollars le baril du fait des tensions géostratégiques entre l'Iran et les USA et économiques entre les USA/Chine , la faiblesse de la demande et la perspective d'une offre abondante, la Russie, toujours très dépendante des hydrocarbures, tablant à moyen terme sur un baril de pétrole à 60 dollars, selon son ministre de l'Energie. L'Algérie ne possédant pas une économie diversifiée, 98% de ses recettes en devises avec les dérivés provenant des hydrocarbures, du fait d'importants retards dans les réformes structurelles, devra se préparer à contrecarrer une très grave crise économique 2021/2022, supposant la résolution rapide de la crise politique. C'est que selon la direction générale des Douanes le déficit commercial se creuse accusant une hausse de 5,75 milliards (MDS) de dollars sur les onze premiers mois 2019, contre 3,88 milliards de dollars en 2018, soit une hausse du déficit estimée à 48%, ce qui donnerait en tendance 6,30 milliards de dollars. Les exportations ont atteint près de 32,62 milliards de dollars, contre 38,12 mds pour 2018 soit une baisse de 14,44%, ce qui donnerait en tendance fin 2019, 41,58 milliards de dollars. Les importations, malgré des mesures de restrictions draconiennes qui ont paralysé la majorité de l'appareil de production productif , ayant assisté en 2019, à la fermeture et à la la sous-utilisation des capacités de milliers d'unités dont les matières premières importées, sans compter les équipements, représentent plus de 85% ,ont atteint 38,37 mds usd, contre 42 mds usd en 2018 , soit une légère baisse de 8,66%, ce qui donnerait une tendance fin 2019, d'environ 41,58 milliards de dollars et une couverture des importations à hauteur de 85,01%, contre 90,76% à la même période de 2018. Les hydrocarbures ont représenté l'essentiel des ventes soit 92,76% du volume global des exportations, en s'établissant à 30,25 mds usd, contre près de 35,45 mds usd, à la même période 2018, en baisse de 14,65% et les exportations hors hydrocarbures demeurent insignifiantes, avec près de 2,36 mds usd, ce qui représente 7,24% du volume global des exportations, contre 2,67 mds usd à la même période en 2018, en baisse de 11,70%. Mais fait important, les exportations hors hydrocarbures sont composées des demi-produits, avec 1,78 md usd, constitués de dérivés d'hydrocarbures donnant directement et indirectement 98% des exportations relevant de la rente. Mais le document de référence doit être la balance de paiement qui inclut les sorties de devises des services et pas seulement la balance commerciale qui se limite au montant d'importation de biens. Aux sorties de devises des biens, il faudra ajouter les services qui ont fluctué entre 9/11 milliards de dollars entre 2010/2018, ne pouvant pas les réduire fortement, car n'ayant pas investi dans le savoir.