Mouvementée ? C'est le moins que l'on puisse dire, de l'année qui vient de s'écouler. En Algérie, 2006 restera longtemps marquée dans les esprits par le lancement des grands chantiers, à l'image de l'autoroute Est-Ouest qualifiée par de nombreux observateurs de projet du siècle, mais elle sera aussi celle des Réformes avec un grand R. Justement, les réformes parlons-en. Il est vrai que l'Algérie s'est lancée depuis quelques années dans un vaste programme ayant pour finalité de mettre à niveau l'économie nationale et assurer sa pérennité au-delà du pétrole. Il faut donc assainir cette économie en commençant, bien sûr, par le secteur financier. L'année a été, en effet, caractérisée par la mise au grand jour de bon nombre de scandales financiers latents depuis bon nombre d'années. C'est aussi l'année de la lutte contre la corruption et de toutes sortes de crimes économiques, entre blanchiment d'argent et détournements de deniers publics, pour ne citer que ceux-là. Il faut dire que la priorité est, aujourd'hui, à la réhabilitation de la confiance entre l'Etat et le citoyen, qui ne peut se concrétiser qu'à travers l'instauration d'un Etat de droit et où la citoyenneté retrouve toutes ses lettres de noblesse. 2006 a également vu des changements de cap pour ce qui est des orientations de l'économie nationale. Preuve en est, l'amendement de la nouvelle loi sur les hydrocarbures ou encore l'annonce de la préservation d'une centaine d'entreprises publiques stratégiques qui ne seront plus concernées par la privatisation. Des changements de cap qui ne veulent dire en aucun cas une remise en cause du processus d'ouverture de l'économie algérienne sur le marché mondialisé, mais que celle-ci ne doit pas se faire au détriment de l'intérêt suprême de la nation, ni de celui du citoyen. Le citoyen, plus particulièrement le travailleur, aura arraché certes bien des acquis cette année. La signature, après moult tergiversations du Pacte national économique et social aura permis, en effet, une revalorisation des salaires et du SNMG, principale revendication des travailleurs depuis de nombreuses années, avec pour principale aspiration une paix et une stabilité sociale retrouvées. Mais enfin tout n'est pas aussi simple. La paix, on en est bien loin dans le reste du monde. En Afrique, les conflits ethniques et frontaliers sont repartis de plus belles. Quant au Proche-Orient, la violence au quotidien happe des centaines d'innocents. L'on se souviendra longtemps des images de ces enfants libanais massacrés à coups de missiles israéliens. En Palestine, la guerre contre l'ennemi sioniste aura vite fait de laisser place à des luttes fratricides entre le Hamas et le Fatah, éloignant ainsi tout espoir de liberté, pour un peuple pris en otage. 2006 aura également été l'année du procès de Saddam Hussein. L'image du dictateur déchu défiant ses juges restera gravée dans la conscience pour de nombreuses années, même si son exécution est annoncée au début de l'année 2007, plus précisément dans 30 jours. On continuera donc à s'entre-tuer pour une seule raison, le pouvoir…