La montée du prix des produits alimentaires et des prix pétroliers qui affecte un certain nombre de pays consommateurs est intimement liée à la demande dont celle de certains pays émergents, comme il y a une partie de pays producteurs qui ont été touchés par la sécheresse enregistrant de fait une baisse de la production. Cette flambée des prix est également liée à la hausse du prix du pétrole. " La combinaison de tous ces facteurs, a fait qu'un certain nombre de prix de produits alimentaires continuent à flamber sur les marchés internationaux et à qui il faut ajouter un autre facteur à savoir la montée des biocarburants qui ont nécessité une grosse mobilisation de la production du maïs pour la production de ces fuels. Face à cela, il y a un effort coordonné qui devrait se faire et surtout des actions à court terme et des actions à long terme (actions à court terme, c'est surtout, comme beaucoup de pays ont pris soin à travers des subventions bien ciblées à condition d'être transparentes, soit à des baisses de droits de douane pour faire face à très court terme à cette flambée des prix) mais, il y a un problème à long terme, c'est augmenter les surfaces de production, améliorer les réseaux de distribution, essayer d'éliminer toutes les imperfections qui font que le prix des produits flambe", explique l'expert financier, Abdelghani Bessaha. De son point de vue, il faut actuellement distinguer deux points. " La montée des produits alimentaires et pétroliers et le problème de la croissance mondiale qui est dû essentiellement à la crise du marché hypothécaire aux Etats-Unis et qui est en train de contribuer à la baisse des projections de croissance dans le monde ". Il ajoute à cela, la crise des produits alimentaires qui dit-il est toute récente et qui touche les produits de base (riz, blé, maïs etc.). Cette situation exige des solutions à moyen et long termes. A la question concernant l'Algérie qui a opté pour une " politique de subvention " en faveur des produits de large consommation, cet expert financier croit que chaque pays doit faire selon sa perception. " Il n'y a pas de solutions miracles qui s'appliquent à tous les pays, chaque pays doit prendre en considération les facteurs internes et surtout la spécificité du pays et bien mettre en place des mesures ". Il n'y a d'après lui aucune raison à subventionner ces produits. " Il suffit que ces subventions soient bien ciblées et doivent particulièrement bénéficier à ceux qui doivent en être les bénéficiaires ". De son avis, l'augmentation du prix du pétrole se répercute automatiquement sur les prix du transport et sur le prix des autres marchandises. " C'est le premier effet direct de l'augmentation du prix du pétrole. Et il n'y a pas de complot, il y a tout simplement des réactions sectorielles compte tenu de la place prééminente du pétrole dans l'économie mondiale ou dans l'économie de chaque pays ". Il reste néanmoins que cette crise risque de perdurer. Quelle sera sa conséquence sur l'Algérie ? " L'Algérie va éventuellement être affectée par l'importation de produits alimentaires et qui deviennent de plus en plus chers. Nos importations sont en euro ; nos recettes sont en dollar, mais je pense que l'Algérie a un atout face à cette crise, elle dispose d'un espace fiscal très important, elle peut se permettre des mesures correctives qui peuvent soutenir les produits alimentaires pour protéger les couches les plus démunies (les petits revenus). Et donc, nous avons la chance de disposer d'une assiette budgétaire et fiscale qui nous permettent de faire face à cette situation. Par contre, il faut penser à des solutions à long terme", soutient M. Bessaha. Il estime dans ce sens qu'il faut disposer d'une stratégie qui puisse réellement créer les conditions d'une croissance plus élargie et en dehors du secteur pétrolier. " C'est un bon gage pour l'avenir ".