L'année 2007 a été l'année de tous les records. Elle aura sans conteste marqué les esprits. A commencer par les cimes atteint par l'or noir. Avec l'approche du seuil des 100 dollars, les prix du pétrole ont franchi un nouveau pallier. A peine ralentie par la crise des "subprimes", cette progression a en outre été soutenue par la chute du dollar par rapport à l'euro. Ce dernier phénomène n'est d'ailleurs pas propre au pétrole. Sur l'année, l'ensemble des matières premières a progressé, profitant pour une part de la faiblesse du billet vert. Certaines céréales comme le blé, ou l'orge , qui jouent le rôle de produits de substitution au brut, via le développement de biocarburants, ont connu une année record. Le blé a plus que doublé de mars à décembre, profitant de la sécheresse en Australie et d'une moins bonne récolte que prévu dans les autres pays exportateurs. Le mouvement de hausse a également touché les métaux précieux, comme l'or et le platine, qui ont atteint des sommets cette année, sur fond de craintes inflationnistes et de déséquilibres sur le front de l'offre et de la demande, dus en partie à la consommation croissante des pays émergeants. La faiblesse du dollar, monnaie dans laquelle sont cotées la plupart des matières premières, fait flamber les cours. Avec un euro/dollar enregistrant des sommets historiques, le pouvoir d'achat des investisseurs en dehors de la zone dollar est plus fort, ce qui stimule la demande et fait monter les prix. Par ailleurs, l'engouement des investisseurs pour les secteurs liés aux matières premières s'explique par l'impact incertain de la crise sur les résultats des banques qui risque donc d'empêcher tout rebond durable du secteur. En effet, un certain nombre de grandes banques ont largement sous-estimé leur exposition au marché du "subprime". Cette situation de crise vécue par l'ensemble de la planète n'a pas été sans avoir des retombées sur l'Algérie. Il faut dire que la flambée des prix du pétrole a été à l'origine de la cagnotte record engrangée par l'Algérie en termes de recette en devises, 59 milliards de dollars en revenus pétroliers. Cette situation permet à la balance commerciale de s'installer durablement dans le vert, et aux réserves de devises de gonfler constamment. Mais delà à dire que l'Algérie est l'un des grands gagnants, est le pas à ne pas franchir. En effet, le revers de la médaille est beaucoup plus dur à avaler. Nos réserves de change risquent de pâtir en raison de la chute du dollar. En effet, l'Algérie possède des dollars, mais elle achète en euro. Et plus le dollar baisse, plus le pouvoir d'achat du pays diminue. Parallèlement à cette évolution sur laquelle l'Algérie n'a aucun contrôle, on relève que les produits pour lesquels le pays est demandeur ont tous connu une hausse significative. Blé, pomme de terre, lait. Ce sont là trois produits alimentaires de base de l'Algérien "moyen" qui ont subit une crise grave, révélatrice d'une dépendance très dangereuse. En une année, la facture pour ces produits a été multipliée par deux. La conjoncture pétrolière a permis à l'Algérie d'engranger beaucoup d'argent. Mais, au final, le résultat est le même. L'Algérie est de plus en plus dépendante pour sa nourriture, qui coûte de plus en plus cher. Et dans le même temps, ses capacités de produire diminuent, alors que la demande explose. Ce qui nous amène à dire que cette croissance algérienne n'est pas éternelle. Le pays doit rapidement arriver à trouver des relais de croissance. Les réserves pétrolières ne sont pas éternelles, et le gaz est couteux à exporter. La quasi totalité des recettes provenant de l'exportation est liée au pétrole et au gaz.