Ces derniers mois, la flambée alimentaire a entraîné des manifestations violentes dans de nombreux pays dans le monde notamment en Afrique et en Asie comme ça été le cas en Egypte, en Mauritanie, en Ethiopie, à Madagascar, aux Philippines et en Indonésie. En Haïti, le pays le plus pauvre du continent américain, le Premier ministre a été destitué après plus d'une semaine d'émeutes provoquées par la flambée des prix de l'essence et des produits alimentaires. Une situation inédite à laquelle fait face l'économie mondiale. Les pays riches, du moins certains d'entre eux, ont décidé d'agir et vite. C'est le cas de la France et des Etats-Unis.En effet, la France compte doubler «dès cette année son enveloppe d'aide alimentaire en la portant à 60 millions d'euros pour 2008», soit près de 100 millions de dollars, pour faire face à la crise alimentaire mondiale, a annoncé le président français Nicolas Sarkozy. «Il est urgent d'agir pour renforcer la sécurité alimentaire à un moment où 37 pays connaissent une crise alimentaire très grave. Nous ne pouvons pas rester indifférents à la révolte de ceux qui, dans les pays du Sud, ne peuvent plus manger à leur faim», a déclaré le président français, qui s'exprimait à Paris devant des représentants des 16 principales économies de la planète, réunis au chevet du climat. Il faut dire que la crise alimentaire appelle des réponses immédiates mais aussi une stratégie ambitieuse d'aide pour l'agriculture. La France entend contribuer activement à la résolution de la crise. De son côté, le président américain, George Bush, a annoncé, lundi dernier, une aide d'urgence de 200 millions de dollars, pour faire face à la crise alimentaire. “Cette aide alimentaire supplémentaire est destinée à compenser l'impact de la hausse des cours des matières premières sur les programmes américains d'aide alimentaire d'urgence et elle doit être utilisée pour faire face à des besoins imprévus en aide alimentaire en Afrique et ailleurs”, avait expliqué la Maison Blanche dans un communiqué rendu public. Par ailleurs, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé la communauté mondiale à prendre des mesures immédiates et à long terme face à la crise alimentaire. Quant à la Banque mondiale, elle avait lancé un appel à une intervention urgente, tandis que le Fonds monétaire international (FMI) mettait en garde contre des “conséquences terribles” si l'inflation se poursuit, avec “des centaines de milliers de personnes (qui) vont mourir de faim”.La Banque mondiale, qui réunissait dimanche dernier son comité pour le développement, a considéré que 33 Etats dans le monde sont menacés de troubles politiques et de désordres sociaux à cause de la montée brutale des prix des produits agricoles et énergétiques. L'organisation estime que la hausse des prix du blé a atteint 181% en trois ans et celle des prix alimentaires 83% sur la même période.