Les marchés pétroliers reprennent leur souffle vendredi après la série de records historiques inscrits ces derniers jours mais les facteurs qui ont alimenté la hausse restent présents. Vers 10h55 GMT, le contrat mai sur le brut léger américain perdait 64 cents, soit 0,56%, à 114,22 dollars le baril et le Brent cédait 70 cents (-0,62%) à 111,73 dollars. Jeudi matin à New - York, le prix du baril de pétrole a atteint un nouveau record historique, 115,45 dollars. Dans son sillage, celui de la mer du Nord, le Brent, atteignait les 113,29 dollars. La hausse rapide des séances précédentes a été alimentée principalement par la baisse inattendue des stocks d'essence aux Etats-Unis, premier consommateur mondial, à quelques semaines du début de la "driving season", la saison des grands déplacements automobiles estivaux. Les stocks hebdomadaires de brut aux Etats-Unis sont ressortis en baisse durant la semaine terminée au 11 avril 2008, de 2.3 millions de barils, portant ainsi le total des stocks à 313.7 millions de barils. Au niveau des stocks d'essence, ils ont diminué de 5.5 millions de barils. Quant aux produits distillés, ils sont ressortis en hausse de 0.1 million de barils. Par ailleurs, la demande en pétrole brut ressort en augmentation de 0.1% par rapport au niveau où elle se situait l'année dernière sur la même période de quatre semaines, à 20.6 millions de barils par jour. Enfin, la demande en essence est supérieure de 0.8% au niveau de cette même période de référence. Quant à la demande en produits distillés, elle diminue de 0.9%. Le taux d'utilisation des capacités de raffinage ressort en baisse, à 81.4%. Pour les observateurs, les fondamentaux du marché restent nettement haussiers, la rareté des capacités excédentaires disponibles, la lenteur de la croissance de la production hors-Opep et la vigueur de la demande des pays émergents occultant le ralentissement de la demande des pays industrialisés. "Les équilibres du marché semblent toujours instables, c'est dû à la persistance d'une faible croissance de la production non-Opep et d'une hausse régulière de la demande. Pour ce qui est de la demande, la consommation chinoise augmente, ce qui fait plus qu'occulter la faiblesse de la demande de l'OCDE", résume ainsi Barclays Capital. Les statistiques publiées cette semaine par la Chine ont montré en effet, une persistance d'une forte demande de produits distillés, ce qui a soutenu les cours du diesel et du fioul. "La demande américaine évolue sur une tendance faible mais les statistiques reflètent l'importance des importations chinoises de brut et de produits pétroliers", souligne David Moore, stratège en matières premières de la Commonwealth Bank of Australia. De son côté, le prix du panier des 13 bruts de l'Opep a atteint mercredi un nouveau record de 106,65 dollars, a annoncé le cartel dont le siège se trouve à Vienne. Le prix du panier de l'Opep maintient une tendance à la hausse depuis le début de cette semaine, établissant trois records consécutifs au cours des trois derniers jours. Après avoir atteint 104,02 dollars lundi, il s'est établi à 105,73 dollars mardi et a augmenté encore de 0,92 dollars mercredi.