Les marchés pétroliers commencent à se redresser. Le contrat de juin sur le brut du Nymex prenait plus d'un dollar le vendredi 8 mai, passant au-dessus de 58 dollars le baril. C'est le résultat d'un optimisme ambiant à l'égard de l'économie mondiale. Explication : le marché pétrolier est dopé par les marchés boursiers, qui se reprennent, après la présentation des résultats des tests de résistance menés sur le secteur bancaire américain, des résultats qui se sont révélés moins mauvais que prévu et qui ont ainsi alimenté l'espoir que le pire de la crise économique serait passé. Cette tendance haussière pourrait-elle être de courte durée ? Les participants du marché attendaient également le rapport sur l'emploi salarié hors secteur agricole aux Etats-Unis en quête d'indices sur la santé de l'économie. Globalement, les prix du pétrole ont progressé récemment en réaction à des statistiques économiques favorables, même si les fondamentaux à court terme du marché restent faibles et pourraient menacer toute nouvelle avancée. C'est à dire qu'un retournement des marchés n'est pas exclu. Selon des indices détaillés diffusés vendredi dernier, le contrat de juin sur le brent coté à l'ICE de Londres prenait 1,41 dollar, à 57,88 dollars le baril, tandis que le contrat de juin sur le brut léger du New York Mercantile Exchange gagnait 1,44 dollar, à 58,15 dollars le baril. Les cours du brut évoluent ainsi juste au-dessous du point haut en six mois et se situant au-dessus de 58 dollars le baril. Les cours ont gagné près de «80% par rapport aux points bas de 2009, inférieurs à 33 dollars le baril, enregistrés au mois de janvier dernier», notent les spécialistes. Cette hausse s'est toutefois opérée sans le soutien des fondamentaux du marché, les cours étant davantage influencés par l'évolution des marchés d'actions, ajoutent-ils. Mais tout n'est pas rose, l'optimisme actuel à l'égard de l'économie pourrait être mis à l'épreuve par le rapport sur l'emploi américain de vendredi. L'économie américaine n'est pas du tout au mieux de sa forme. Elle devrait avoir détruit 610 000 emplois nets en avril, après 663 000 en mars. Dans ce tableau fait de fluctuations, le panier pétrolier OPEP (Opec Reference Basket of crudes) gagne quelques dollars, poursuivant sa hausse pour dépasser les 56 dollars le baril. C'est une première depuis près de six mois, selon un communiqué de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, rendu public à Vienne et repris par des agences de presse. Le 7 mai dernier, le panier a gagné 1,96 dollars, à 56,05 dollars contre 54,09 dollars la veille, un record depuis le 5 novembre 2008. Le baril avait culminé à 140,73 dollars le 3 juillet 2008, avant de connaître une chute fulgurante sur fond de crise financière mondiale. En 2008, le prix moyen du brut a atteint 94,45 dollars. Il coûtait en moyenne 41,52 dollars en janvier et 41,35 dollars en février 2009. En mars 2008, le panier pétrolier a été élargi à douze types de pétrole grâce à l'Equateur. Le prix du panier de référence comprend désormais les bruts : Saharan Blend (Algérie), Girassol (Angola), Oriente (Equateur), Minas (Indonésie), Iran Heavy (Iran), Basra Light (Irak), Kuwait Export (Koweït), Es Sider (Lybie), Bonny Light (Nigeria), Qatar Marine (Qatar), Arab Light (Arabie saoudite), Murban (Emirats arabes unis) et BCF 17 (Venezuela). L'OPEP se réunira le 28 mai prochain à Vienne pour examiner les marchés et il est fort probable que l'organisation laissera inchangés ses quotas de production. Y. S.