Le taux des crédits octroyés par les banques pour le financement des projets d'activités gérés par les dispositifs d'emploi dépasse les 65 %. Il représente actuellement les deux tiers de l'intégralité de chaque projet, d'où la nécessité d'envisager une autre règle de partage des risques entre les banques et l'Etat. Les banques souhaitent, en effet, qu'une nouvelle règle de partage du niveau de risques dans le financement des projets d'activités des microentreprises soit établie. Selon le délégué général de l'Abef, M. Abderrahmane Benkhalfa, le taux de financement des banques devrait être ramené de 65 % à 55% afin de diminuer l'ampleur des risques de financement qui pèsent sur elles. Car, selon lui, le financement des projets d'activités des promoteurs pour la réalisation des microentreprises représente un "risque élevé" et enregistre un "niveau d'impayé préoccupant", particulièrement dans certains secteurs d'activités. Au total, ce sont 135 milliards DA de crédits qui ont été octroyés par les banques durant les cinq dernières années aux jeunes promoteurs pour le financement des projets d'activités gérés par les dispositifs de l'emploi à savoir, l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej), le Fonds national d'assurance au chômage (Cnac), et l'Agence nationale de gestion de micro-crédit (Angem). Ces projets d'activités sont généralement réalisés par des jeunes dont certains sont primo investisseurs et ne possèdent pas de capacité entrepreneuriale. Les banques souhaitent, également, la création d'une nouvelle institution de micro-finance pour le financement des dossiers de projets d'activités gérés par l'Angem. Ces banques proposent la mise en place d'un nouvel établissement de micro finance propre au dispositif Angem, pour le financement des projets d'activités des jeunes promoteurs et qui soit en dehors des banques commerciales. Eu égard à la "petite taille" des projets d'activités gérés par l'Angem, explique Benkhalfa, et l'intérêt que revêt ce dispositif pour certaines catégories de la société, il est nécessaire de mettre en place une nouvelle formule de micro-finance adaptée à sa particularité. Il est à rappeler que l'Agence nationale de gestion des micro crédits (Angem) a permis, depuis sa mise en service en 2004, l'octroi de 42 981 prêts (Angem-promoteur), destinés en grande partie à l'achat de matières premières, dont 1 801 prêts accordés dans le cadre d'un financement triangulaire (Angem-banque-promoteur). Les prêts octroyés aux femmes bénéficiaires du dispositif de l'Angem a atteint un taux de 65 %. Et il est prévu que l'Angem engage une réflexion sur les perspectives de développement du dispositif de sorte à atteindre l'objectif de 100 000 prêts d'ici à fin 2008.